21. « Une raison pour laquelle je t'aime bien. »

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Nous entrons dans l'aéroport, moi sur les talons des deux frères, ma capuche vissée sur ma tête, comme si c'était moi la célébrité.

Les garçons ont été surexcités pendant tout le trajet et j'ai dû supporter leurs rires, leurs cris, depuis que nous sommes partis de chez moi.

Ils marchent très rapidement, les roues de leurs valises hurlant contre le sol. On ne tarde pas à rejoindre un groupe assez conséquent. Je connais certains d'entre eux grâce aux vlogs des deux toulousains, mais seulement de vue. Aussi, je reste un peu dans mon coin, m'effaçant devant ce beau monde. Qu'est-ce que je fais ici, moi ? Je ne me sens absolument pas à ma place et je me rends compte que j'aurais vraiment dû tenir tête à Olivio.

Les embrassades commencent, les rires fusent. Certains ne se sont sûrement pas vu depuis assez longtemps, et malgré que je joue les fantômes, je trouve assez émouvant de voir cette belle famille à nouveau complète. En tant que fan, je n'ai jamais pu voir à quel point il n'y avait aucune différence entre ces êtres humais. De l'ingénieur son, aux vendeurs du Merch, aux deux frères, ils sont tous amis.

Je m'assieds sur une chaise, un peu à l'écart et continue de les observer du coin de l'œil, tout en pianotant sur mon téléphone. Ma mère vient de m'envoyer un message pour savoir comment je vais. Comment lui dire qu'après seulement trois semaines dans cette ville, j'ai déjà perdu une meilleure amie et que j'ai fait connaissance avec deux personnes qui comptent pour moi depuis deux ans ? Le mensonge me paraît tellement plus simple. Comme chaque fois.

Frère, je crois qu'il y a une fan qui n'ose pas demander une photo.

Je lève les yeux de mon écran. Merde...déjà une fan après quelques minutes ici ? Mon estomac se noue et je m'enfonce dans le dossier de la chaise. Faîtes que je passe inaperçue, comme une simple fille qui vient prendre l'avion.

Non, Yanis. C'est Charline, une amie, répond Oli.

C'est de moi qu'on parlait ? Je me redresse doucement dans mon siège et retire ma capuche pour adresser un léger sourire au prénommé Yanis. Il me rend mon sourire, puis poursuit sa discussion avec une fille de leur groupe, dont j'ignore le nom.

Oli me rejoint et s'assied sur la chaise voisine.

T'es bien discrète, me souffle-t-il en triturant ses pouces.

Je lève les yeux vers lui et fais un léger mouvement des commissures de mes lèvres. J'avais imaginé ce moment bien différent. Comment ai-je pu oublier qu'il y aurait toute son équipe et que nous ne serions pas seuls ?

Je ne suis pas très à l'aise avec tous tes amis, je murmure en glissant mes cheveux derrière mes oreilles.

C'est une raison pour laquelle je t'aime bien, dit-il sans me regarder.

Mes poils se dressent le long de mon corps. Ce qu'il vient de me dire me fait comme un choc. Il m'aime bien ? Tout ça me fait sourire. Mais est-ce que je peux dire la même chose pour lui ? Possiblement, mais je suis totalement incapable de lui exprimer. Sûrement par peur de dire une bêtise.

Tu peux être timide, réservée, comme tu peux remettre en place un sale type. Tu as un fort caractère, poursuit-il avec un sourire moqueur sur les lèvres.

Je ris à ce qu'il vient de dire. Il a parfaitement raison, mais c'est la première fois que je l'entends d'une autre personne que mon père.

Oli, tu viens ? Un groupe de fans veut faire quelques photos, déclare Flo qui s'est approché de nous.

Olivio me regarde, comme pour me demander mon approbation. Je lui adresse une petite tape sur l'épaule et le regarde se lever pour discuter avec ses fans. Il est tellement bienveillant avec eux. Même quand il n'est pas de bonne humeur, et pour ça, je l'admire un peu.

Poliroid (Bigflo & Oli)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant