Je déballe une énième barre chocolatée issue d'une corbeille posée sur la table. Je ne prends plus aucun plaisir tant je mange par ennui. Mon estomac va bientôt exploser, mais c'est la seule chose que j'ai trouvé à faire.
Les deux frères sont dans le studio depuis déjà trois heures, et je ne sais pas comment ils font pour rester concentrés aussi longtemps, sans venir manger un petit bout. Il est déjà presque quinze heures et ils ont apparement décidé de sauter le repas.
Je repose le Snickers à peine entamé sur la petite table et enfonce mon dos dans le canapé. Je commence à surfer sur les réseaux pour faire passer le temps. Ils viennent de poster une story depuis le studio, un grand sourire sur les lèvres. Au moins, ils s'amusent tous les deux, et ça ravira les fans de voir qu'ils bossent sur un nouveau projet. Je devrais également être ravie, si j'oubliais que je suis dans cette pièce depuis des heures, et qu'Oli m'a complètement oublié. Ça valait vraiment la peine qu'il m'invite au studio. J'ai pu faire connaissance avec le ravitaillement et un canapé en cuir. Je soupire, puis continue à faire défiler les stories.
Soudainement, un message s'affiche sur mon écran. Je me redresse dans le canapé, un sourire se dessinant sur mon visage.
Oli 💙 : Toujours vivante, crevette ?
Moi : Mon ventre est au bord de la rupture...
Oli 💙 : Fallait pas bouffer toutes les sucreries de la corbeille.
Moi : 🖕🏻
Oli 💙 : 😘 Tu peux venir au studio ? J'ai besoin de l'avis d'une personne partiale.
Moi : Je dois jouer les arbitres entre deux frères ?
Olivio 💙 : Pose pas de questions et viens.
Moi ? Un juge partial ? Il rêve. Bien évidement que je vais être du côté de Florian pour me venger de m'avoir laissé seule dans cette pièce.
Je quitte le canapé lentement, le ventre lourd puis me traîne jusqu'à la porte. Overdose de chocolat. Je marche doucement jusqu'à la porte du studio et entre sans frapper. Les deux toulousains sont installés à l'intérieur de la cabine d'enregistrement. Florian est assis devant son piano, des feuilles éparpillées sur les touches. Il a l'air pensif et n'arrête pas de relire ses notes. Olivio, lui, est debout face à son frère, le bout d'un crayon en bouche. Il tourne la tête vers moi, et m'observe à travers la vitre, puis me fait signe de rentrer.
Je pousse la porte qui sépare les deux salles, puis la referme derrière moi.
— C'est quoi le problème ? Vous vous battez pour savoir ce que vous mangez ce soir ? je plaisante.
— Non. Flo ne me croit pas quand je lui dis que sa punchline est géniale, s'explique Olivio en arrachant une feuille des mains de son frère.
Je ferme brusquement les yeux. Je ne veux pas voir ce qu'il y a sur cette feuille. Ce sont leurs paroles et je veux attendre comme n'importe quel Visionnaire. Aucun traitement de faveur.
— Qu'est-ce que tu fais ? rit le rappeur en me voyant fermer les yeux.
— Je ne veux pas voir vos paroles. C'est contraire à la communauté.
Olivio se met à rire de plus belle. Je continue de fermer les yeux, sans comprendre ce qui l'amuse. Je ne l'entends même pas se déplacer, ses déplacements dissimulés par son rire. Seul son souffle dans mon cou me laisse deviner qu'il s'est avancé vers moi.
— Je ne vais rien te montrer. Je veux juste que tu sois de mon parti, me chuchote-t-il à l'oreille.
Je souris tout doucement et ouvre lentement les yeux. Il est très proche de moi, et je ne me focalise que sur ses iris qui me supplient de dire oui. Il me toise du regard, ses yeux plongeant dans les miens. Il recule quelques secondes plus tard, me laissant un peu d'espace et l'esprit dans le brouillard. Cette proximité m'a chamboulé.
VOUS LISEZ
Poliroid (Bigflo & Oli)
Fiksi Penggemar« - Désolé de te déranger, mais t'accepterais de faire une photo avec moi ? » Voilà comment tout a commencé. Elle cherchait simplement à s'éloigner des siens pendant un temps. Plus loin de sa famille, mais plus proche de ceux qui l'ont aidé à alle...