J'ouvre doucement les yeux, m'habituant doucement à la lumière du jour qui traverse la fenêtre de la chambre. Nous avons oublié de tirer les rideaux hier soir, trop occupés par cette merveilleuse soirée.
Olivio dort toujours à poings fermés. Je distingue sa respiration lente et douce du bruit de crépitement dans la cheminée. Il a dû se lever il y a peu de temps pour allumer un feu.
Je cache ma nudité avec les draps, pourtant consciente qu'il ne peut pas me voir et me mets à sourire niaisement contre les draps, me remémorant peu à peu la soirée de la veille. Je ne m'étais jamais imaginée ce qui pourrait se passer entre nous, et pourtant ça a dépassé toutes mes attentes. Je comprends parfaitement les personnes qui estiment que l'acte sexuelle n'est que la continuité d'un amour trop puissant à contenir. J'ai ressenti la même chose hier soir, alors que je venais à peine de réaliser que Olivio s'était déplacé jusqu'à moi alors qu'il aurait pu passer son nouvel an auprès de ses amis. Mais c'est moi qu'il a choisi et en cet instant, tous mes doutes et mes inquiétudes se sont envolés.
La baie vitrée de la chambre donne sur un petit jardin à l'abri des regards, situé à l'arrière du chalet.
J'attrape la robe de chambre pliée dans le tiroir de ma table de nuit et l'enfile sans bruit, toujours cachée sous les draps. Elle est un peu courte pour moi, mais elle fera l'affaire pour que je puisse passer quelques instants dans le jardin. Je sors du lit en frissonnant lorsque mes pieds nus rencontrent le sol et les glisse aussitôt dans la paire de chaussons également offerte pour le séjour. Je marche alors rapidement jusqu'à la baie vitrée que j'ouvre avec délicatesse. Aussitôt le froid vient frapper mon visage et la partie de mes jambes non couverte par la robe de chambre, mais j'ai besoin de cette sensation de froid et de brûlure pour me réveiller de ce rêve. Je vais devoir peu à peu sortir de l'euphorie dans laquelle j'ai plongé hier soir.
A peine sortie, mes chaussons s'enfoncent doucement dans le voile de neige qui couvre le sol. Ce contact me glace le sang et me réchauffe tout à la fois. Je progresse ensuite dans la neige, les yeux tournés vers une petite table et ses chaises à quelques mètres de moi. Au fur et à mesure de ma progression, mes chevilles s'enfoncent également dans la neige, rapidement suivis par mes mollets.
J'atteints enfin la table et m'assieds sur une des chaises, puis ramène mes jambes contre moi. De la vapeur sort de ma bouche tant il fait froid ce matin, mais ça ne semble plus me préoccuper tant que ça. Je suis comme dans une bulle qui me protège de tout.
Le décor autour de moi est spectaculaire. Le vent chatouille les branches des arbres nus en cette période. La neige est la reine en ces lieux, elle couvre tout ce qu'elle peut et semble préserver la nature des hommes. Et moi, je me trouve nue au milieu de ce décor, n'étant qu'un grain de poussière au milieu de la neige. Elle a le contrôle sur tout. Moi, je ne peux que la déplacer, la changer de forme, mais elle, elle peut en plusieurs heures réduire mon existence au néant. Quelques heures lui suffirait pour que je quitte cette terre.
Soudainement, la baie vitrée s'ouvre rapidement, me sortant de ma rêverie.
— Qu'est-ce que tu fais dehors par ce froid ? Et dans cette tenue en plus, crie Olivio depuis la chambre.
Je me contente de lever la tête vers lui, papillonnant des yeux. Il a enfilé un jean, un pull et ses chaussures et pourtant il semble grelotter même depuis l'intérieur de la chambre.
— Tu ne comptes pas rentrer ?
Je n'ai pas vraiment le temps de réfléchir à la question, car deux bras me soulèvent pour me conduire à l'intérieur. Je tombe sur le lit et ce n'est qu'en sentant la chaleur du feu de cheminée que je réalise à quel point il faisait froid dehors.
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Poliroid (Bigflo & Oli)
Fiksi Penggemar« - Désolé de te déranger, mais t'accepterais de faire une photo avec moi ? » Voilà comment tout a commencé. Elle cherchait simplement à s'éloigner des siens pendant un temps. Plus loin de sa famille, mais plus proche de ceux qui l'ont aidé à alle...