26. « On est amis. »

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J'ouvre tout doucement les yeux et regarde autour de moi. La table basse est en désordre, un reste de popcorn est dans un saladier, les manettes de ma console sont posées sur le boîtier d'un jeu. J'ai probablement dormi dans mon fauteuil.

Oli est endormi sur le canapé, en face de moi, un plaid étendu sur son corps. Sa tête est enfouie dans un coussin, un de ses bras pend dans le vide, ses pieds débordent sur l'accoudoir. Il s'est assoupi sur le ventre.

Je regarde l'heure sur mon téléphone. Il est un peu plus de quatre heures du matin. Je m'enroule correctement dans ma couverture et me frotte les yeux pour avoir la vision plus claire. Seule la petite lampe à côté de la télévision est restée allumée. Oli a dû éteindre tout le reste quand je me suis assoupie.

Je regarde Olivio dormir pendant quelques minutes, avant de me remettre en boule dans mon petit fauteuil. Je veux retrouver le sommeil, bien trop fatiguée pour me lever. Ma position est inconfortable, mais je ne me vois pas abandonner Oli dans le salon et dormir dans mon lit. J'ai peur qu'il trouve déroutant de se réveiller seul dans la pièce. Et je n'ai pas non plus envie de le rejoindre sur le canapé, bien qu'il soit assez large. C'est trop intime.

Je finis par trouver une position un peu plus confortable et laisser Morphée m'emporter au pays des rêves.

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J'ouvre à nouveau les yeux, bien plus tard dans la matinée. Olivio dort toujours profondément. Je me lève quelque peu perturbée par mon rêve. Toujours ce même homme au visage flou mais avec qui je me sens bien.

Je me rends en cuisine pour me servir un verre d'eau. Les premières gorgées me paraissent désagréables, sans goût, comme chaque matin. Je pose mon verre dans l'évier et ouvre les placards pour en sortir un bol. J'y verse des céréales que je couvre de lait puis retourne au salon. Mon invité dort toujours et je n'ose pas allumer la télévision, par peur de le réveiller. Il a l'air tellement vulnérable quand il dort.

Je commence à picorer dans mon bol, en tentant de faire le moins de bruit possible. Et à défaut de télévision, je me remémore la soirée d'hier. Nous étions gênés au départ, jusqu'à ce qu'il me propose de jouer à Fifa. Je ne suis pas très douée à ce jeu, n'y ayant joué qu'avec ma petite sœur, mais je me suis plutôt bien débrouillée. J'ai gagné quelques parties. Nous avons ensuite lancé un film d'horreur, alors que je déteste ça. Il s'est moqué de moi les trois quarts du temps, quand il ne sursautait pas. Il a fini par m'avouer qu'il n'aimait pas vraiment les films d'horreur et nous avons ri en nous apercevant que chacun de nous l'avait regardé en pensant que l'autre aimait. Après ça, les voitures de Mario Kart fusaient sur l'écran, peu avant que je m'assoupisse.

Déjà réveillée ?

Oli vient de se lever et de s'asseoir dans le canapé. Je lui souris, et tente de cacher mon amusement devant sa mine fatiguée.

Il est presque onze heures, Oli.

Il s'agite soudainement et retire le plaid d'un geste brusque.

Putain. Je devais rejoindre Flo il y a une heure, dit-il rapidement.

Après le quart d'heure toulousain, l'heure toulousaine, je me mare en le voyant essayer de se coiffer alors qu'il n'a rien à remettre en place.

Il récupère sa veste, posée sur le dossier du canapé, en quatrième vitesse, puis il court jusqu'à la porte d'entrée. Il manque de se cogner contre le coin de la table entre temps et peine à ouvrir la porte.

C'est quoi cette porte qui s'ouvre pas ? rage-t-il en secouant la poignée, comme si ça allait ouvrir la porte.

Ça devrait t'aider, je déclare amusée, en agitant les clés sous son nez.

Poliroid (Bigflo & Oli)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant