Chapitre 2

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    Une fois ma colère déchargée sur quelqu'un d'autre, il ne me restait que la peine, la souffrance et la douleur, alors je me suis effondrée au sol, mes jambes ne pouvaient plus soutenir ce lourd poids qui me rongeait maintenant l'esprit. Mon père était venu nous chercher Alli et moi, c'est elle qui l'avait appelé, je n'en étais pas capable. Alisson m'avait dit que mon père était très en colère en entendant l'histoire et voulait retrouver celui « qui a levé la main sur moi ». Mon père a un fort caractère et mes frères et moi sommes une des raisons pour laquelle il pourrait aller en prison, tout le monde est au courant, on ne doit pas toucher à sa famille. Alors j'imaginais bien sa réaction quand Alisson lui avait annoncé ce qu'il venait de se passer, j'en aurais ris si j'avais été dans mon état normal, mais à ce moment là, rien ne se passait, et je ne réagissais même pas au fait que mon père pourrait tuer Joris, alors qu'il n'habitait qu'à quelques rues de chez nous. 

    En y repensant, on aurait pus se voir quand on le voulait, il n'habitait pas très loin de chez moi et nous étions dans le même bus. Lui m'avait proposé de se voir, mais c'était moi qui avais mit les barrières suivante : « on se verra à la rentrée ». Finalement j'avais bien fait, mon instinct protecteur s'était avéré utile. 

    A l'arrivée de mon père j'aurais dû être soulagée, mais je ne l'étais pas car je savais que j'aurais le droit à tout un tas de questions, et je n'avais pas envie de dire ce que je ressentais, et je voulais surtout oublier cette soirée que je venais de définir comme « la plus épouvantable de ma vie ». Mon père se précipita sur moi et me serra dans ses bras si fort que j'ai failli m'en étouffer. Je ne voulais pas en parler, et je vis dans son regard qu'il se posait toutes les questions qu'il n'oserait jamais me demander, alors je lui dit :

     «  Je vais bien papa, ne     t'inquiète pas. » Je lui lançai un regard bienveillant qui     voulait en dire beaucoup plus, et il le compris. J'avais l'air     beaucoup plus convaincante que je ne l'étais en réalité, mais     cela m'allait parce que je n'avais pas envie de développer sur le     sujet.

   

     « Alisson reste dormir à     la maison se soir, on s'est mit d'accord avec ta mère et la mère     d'Alli est au courant elle viendra le chercher demain matin vers dix     heures. »     

   

     « D'accord papa, ramène     moi à la maison mainetant s'il te plaît... » Je réprimai un     sanglot, mais ma voix avait beaucoup moins de contenance si bien     qu'à la fin de ma phrase, elle ne devint que murmure.

   

     « On y va . »

Mon père capitula et conduisit plus vite que d'habitude pour me ramener dans le seul endroit au monde où je me sentais à ma place, ma chambre, mon lit, mes draps imprégnés de mon odeur mais qui avaient toujours cette petit pointe de fraîcheur que j'aimais tant. J'étais montée derrière dans la voiture, je ne voulais pas supporter le regard désolé de mon père. Lorsque je m'étais réveillée, j'étais dans mon lit, je ne me souvenais pas m'être endormie, mon visage était bouffi, je m'étais donc endormie dans le bain de mes propres larmes qui n'ont arrêté de couler pendant mon sommeil car certaines n'étaient pas sèches. Je m'étais levée pour regarder l'heure, il était quatre heure et huit minutes, j'étais allée au toilette. En passant dans le couloirs, j'avais vu mon reflet dans le miroir accroché au mur, et je ne m'étais sentie ni moche, ni belle, juste sale. J'étais allée prendre ma douche, l'eau chaude me ferais du bien et j'avais besoin de me sentir propre. 

    L'eau avait soulagé mes tensions, mais pas mon mal être, je m'étais frottée jusqu'à irritation tout le corps, ma brûlure me faisait mal bien sûr, mais je pouvais supporter cette douleur qui n'était pas si terrible, comparé à ce que je ressentais à ce moment là. J'étais retournée me coucher pour finir la nuit, ou plutôt le matin. Je ne m'en étais pas rendue compte mais je n'étais sortie de la douche que vers cinq heure du matin, j'y avais passée presque une heure. En me recouchant, je m'étais rendue compte que j'avais beaucoup transpiré le temps de la sortie de ma douche jusqu'à ce que j'arrive dans ma chambre, j'étais donc repartie pour me doucher. Une fois ressortie et dans mon lit j'essayais de m'endormir, Alisson était endormie à côté de moi. Je n'arrivais pas à fermer les yeux, et ainsi me rendormir me paraissait impossible. Je repensais à toute cette soirée avec un peu de recule et je me mis à suer, pleurer, je ne savais pas si mes gémissements de douleurs étaient réels, ou s'ils ne se passaient seulement dans ma tête. Lorsqu'Alli me secoua pour me sortir de ma transe, je compris que je m'étais endormie assise, mais endormie était un grand mot. J'avais l'impression de suer encore alors je me levai pour aller me doucher. Alisson prit ma main et me demanda :

T'aimer, puis m'envolerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant