Chapitre 30

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Fly occupe toutes mes pensées. J'essaie d'aller le voir autant que je peux, mais c'est difficile, avec les cours, et mes parents qui ne peuvent pas toujours faire les trajets. Fly reste dans son lit toute la journée suivie de la nuit. Sa mère m'appelle tous les soirs et ensuite je passe du temps au téléphone avec mon bien aimé. Ce n'est pas pareil sans pouvoir le voir, mais c'est toujours ça, et entendre sa voix est un soulagement à chaque fois. Sa mère me dit qu'il a perdu pas mal de poids, il a perdu l'appétit, et son corps ne supporte plus les antidouleurs pour les migraines. Il a de plus en plus de pertes de mémoires ce qui devient très inquiétant. Chacun fait au mieux pour être là pour lui et la force intérieure qui se trouve en chacun est admirable. Nous essayons tous de ne pas l'inquiéter. Dès qu'il mange, son « repas » ne reste pas plus d'un quart d'heure dans son corps, tout est rejeté. C'est pour ça qu'il a perdu l'appétit, à force de vomir, mais aussi parce qu'il dort presque vingts heure par jour et qu'il ne se réveil pas pour manger. Il dort quand il le peut et les nuits sont parfois courtes, alors il dort toute la journée. Sa mère est à bout de force elle aussi et fait son maximum. Elle passe le relais de temps en temps à Anaëlle, mais c'est toujours dure pour elle de laisser son fils dans une telle souffrance sans qu'elle ne puisse rien faire. Elle m'a demandé d'y aller demain, nous serons samedi, pour lui redonner un peu le sourire et aussi parce qu'il réclame ma présence. Il faut que j'essaie de lui faire avaler quelque chose car sinon son état va empirer plus rapidement que prévu. Ça ne va pas être facile, mais je vais faire mon possible pour y arriver. Il faut qu'il retrouve un semblant d'appétit, il ne mange rien, et vomit de la bile. J'appréhende un peu lorsque je vais le voir, sa mère m'a dit qu'il avait perdu presque sept kilos. Celui que je vais voir n'est pas le Fly que je connais. Celui là c'est le Fly malade qui gémit dès qu'il voit de la lumière ou entend du bruit.  Moi je connais le Fly qui a la joie de vivre, qui sourit tout le temps, qui n'a pas peur de se battre pour obtenir ce qu'il veut. Le Fly que je vais voir n'est pas celui qui impressionne avec son regard  ébène, avec sa carrure de basketteur, et son corps musclé. Mais celui que je vais voir reste l'homme que j'aime et l'homme que je ne veux pas perdre. Il faut qu'il se batte. Qu'il n'abandonne pas. Je sais que c'est sûrement plus facile d'être à ma place qu'à la sienne, et que tout ça est plus facile à dire qu'à faire. Mais j'ai besoin de lui, et c'est si égoïste, je le reconnais. Je veux qu'il reste auprès de moi. 

Le lendemain je suis pressée d'aller voir Fly et ne tiens plus en place. Je n'ai pratiquement pas dormi de la  nuit, il me manquait trop. 

     « Allez, dépêchez vous on va finir par être en     retard ! »

   

     « Calme toi Élie, Fly n'aura sans doute pas     bougé quand on arrivera. » Ce n'était pas voulu de la part     de ma mère, mais cette remarque me blesse.     

   

     « Je suis désolée Chérie... »

   

     « Ce n'est pas grave. On peut y aller ? »     Je dissimule la larme qui a coulé sur ma joue en l'essuyant à     toute vitesse pour ne pas que ma mère s'en veuille.     

Dans la voiture, le trajet se fait dans le calme le plus total. Mes parents n'osent pas dire un mot, et moi je suis dans mes pensées. Je prends les écouteurs qui sont dans ma portière, et les branche sur mon téléphone. Je met la vidéo que Fly a enregistrer pour moi. C'est la chanson qu'il m'a chanté pour qu'on se remette ensemble et c'est le même jour qu'il m'a annoncé qu'il était malade. Il a fait cette vidéo sur ma demande. Je voulais l'avoir toujours avec moi et l'entendre me chanter son amour pour moi. Il est si beau sur la vidéo avec sa guitare. Sa voix est magnifique. Et il est tellement beau quand il chante. Cette chanson fait remonté en moi beaucoup de souvenirs de nous deux. Et je suis si heureuse d'avoir pus vivre une telle chose avec lui. Je sais que ça va sans doute paraître niais, mais j'aurais jamais pensé pouvoir ressentir quelque chose comme ça. Lorsqu'on est ensemble plus personne n'existe, c'est juste lui et moi. J'aperçois enfin la maison de l'homme dont je suis amoureuse. Je me hâte de sortir de la voiture et de toquer à la porte. C'est Justin qui m'ouvre la porte. Il me prend par l'épaule et me fait la bise. Il n'a pas l'air d'aller très bien, mais sur le coup je n'y fait pas attention car la seule chose qui m'importe à ce moment là c'est Fly. Je passe un rapide bonjour à Anaëlle et Solange, et je me dirige directement vers sa chambre. Je ne sais pas comment j'ai réussis à tenir autant de jours sans le voir, mais maintenant c'est insignifiant. Je rentre dans la chambre sans toquer de peur de le réveiller au cas où il dorme. 

T'aimer, puis m'envolerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant