Chapitre 31

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                        C'est le cœur lourd que je rentre chez moi. Je n'ai pas envie de le laisser, c'est insupportable de lui dire en revoir à chaque fois comme si c'était la dernière. Je sais que l'on peut m'appeler à tout moment pour me dire que les yeux de l'homme que j'aime se sont éteints à jamais.C'est avec une boule au ventre quotidienne que je passe mes journées, et lorsque le nom de « Solange » s'affiche sur mon téléphone mon cœur ne bat plus pendant plusieurs secondes jusqu'à ce que la mère de Fly m'annonce que même si la nuit a été dure il a survécu et se bat encore. Tout est une question de temps maintenant. Chaque minutes avec lui compte. Aujourd'hui je dois comme tous les jours recevoir un appel de la mère de Fly. Je l'attend impatiemment, j'ai envie de lui parler, j'espère qu'il sera réveillé. Lorsque le téléphone sonne enfin je saute dessus pour répondre le plus rapidement possible. Ça faisait déjà dix minutes que j'attendais l'appel alors dès que ça sonne je décroche à toute vitesse. Un long silence se fait au bout du fil, et je redoute le pire. Les larmes commencent à me monter, je me demande ce qu'il se passe. 

     « Solange ? »

   

     « Oui Élie.. » Elle sanglote et la peur     m'envahit.     

   

     « Solange qu'est ce qu'il se passe ? »     Je demande paniquée.     

   

     « Il va être transféré. »     

   

     « Fly ? Mais où et pourquoi ? »     Pleins de questions me viennent à ce moment là et je suis     terrorisée à l'idée de le perdre et je n'en suis pas prête, ceci     dit je ne le serais jamais. On ne se prépare jamais à ce genre     d'événement.     

   

     « Il va à l'hôpital Saint Joseph. Je ne peux     plus m'occuper de lui. Il a besoin de personnes spécialisées pour     ne pas souffrir. Son état se dégrade de jour en jour et il a perdu     près de dix sept kilos. Son corps ne supporte aucun anti-douleur et     ses migraines deviennent constante. Il oubli même parfois d'aller     au toilette ou de prendre ses vitamines. Ses oublies deviennent plus     fréquent. Son corps se transforme, je ne reconnais plus mon fils.     Je ne  peux plus m'occuper de lui tu comprends ? »     

Cette nouvelle me fait un choc. J'essaie de reprendre de la contenance, au moins durant l'appel avec la mère de Fly. Je ne veux pas craquer devant elle, elle doit déjà assez en supporter. J'essaie d'être forte aussi pour elle, je veux qu'elle aussi se sente soutenue. 

     « Je comprend Solange. Quand a lieu le     transfert ? »

   

     « Merci d'être là Élie.. C'est important pour     Gabriel, et pour moi aussi. Le transfert est dans deux jours. C'est     samedi vers quinze heure. Tu pourras venir si tu le souhaites. Mais     il n'y a que moi qui ai le droit de monter avec lui dans     l'ambulance. Tu pourras nous suivre en voiture avec Anaëlle et     Justin. Gabriel veut que tu viennes. »     

   

     « Je serais là ne vous inquiétez pas. C'est     gentil de me laisser venir. »

   

     « Même si j'avais voulu je n'aurais pas pus     t'empêcher de venir, il t'aime tellement qu'il serait prêt à     venir chez toi à pied s'il le fallait. »     

Je souris malgré moi. Ce qu'elle me dit me touche. Je n'arrive pas à imaginer quelqu'un d'autre que Fly me toucher, ou m'aimer. Fly restera graver en moi à jamais, il est inscrit sur ma peau à jamais et l'amour que je lui porte restera éternel. Parfois, il m'arrive de m'imaginer ce que la vie serait si Fly n'était pas malade. Est ce que nous aurions emménager ensemble, ou alors nous serions nous séparer ? À cette idée mon cœur se serre. On aurait pus être tellement heureux et peut être même avoir des enfants, mais la vie en a décider autrement. 

     « Merci de m'avoir appeler Solange. Est ce que     vous pouvez me le passer ? »

   

     « Je suis désolée mon ange, mais il dort et je     ne veux pas le réveiller, il n'a pas bien dormis aujourd'hui. »         

   

     « Je comprend. » Je suis forcément déçu     par cette annonce, mais je comprend.     

   

     « Essaie de rappeler demain. »

   

     « D'accord, dites lui que j'ai appelé. Et     embrassez le pour moi. »

   

     « Je le ferais . En revoir Élie. » Je     raccroche le cœur lourd par l'annonce de cette terrible nouvelle et     aussi du fait que je n'ai pas pus lui parler. Je sens que je suis en     train de le perdre petit à petit. Avant je savais qu'il était     malade et que cela faisait de lui quelqu'un de plus vulnérable face     à la mort, mais maintenant je réalise que sa fin, notre fin est     plus proche que jamais. Nos bons moments passés ensemble me     paraissent lointain, mais restent encré dans ma mémoire.     

     Je pense qu'une partie de mon âme partira avec lui lorsque son cœur arrêtera de battre. C'est compliqué de pouvoir essayé de penser à l'avenir maintenant alors que je vais perdre celui que j'aime plus que tout. On dit que l'amour à sens unique est ce qu'il y a de pire, mais moi je pense que c'est perdre l'être que l'on aime le pire surtout lorsque ce merveilleux amour est partagé. Je vais voir l'homme que j'aime mourir dans la souffrance, et c'est cela le pire. Lorsque je le vois se tordre de douleur mais que moi je n'ai pas mal physiquement et que je ne peux rien faire face à sa maladie qui nous pourrie désormais la vie. Attendre les appels avec la boule au ventre pour savoir si l'être aimé de mon cœur respire encore, c'est ça qui fait le plus mal. Et moi je me plains alors que le véritable homme qui souffre dans cette histoire c'est Fly. Je ne vais pas me plaindre de ce qui m'a été donné, il est la plus belle chose que je n'ai jamais pus avoir même dans un rêve, mais je suis tellement effondré qu'il me soit enlevé si vite. J'aurai aimé pouvoir avoir des projets avec lui, ou faire comme tous les couples normaux, oui pour une fois j'ai envie d'être « normale » pour que l'homme que j'aime reste en vie. 

     Les deux jours qui suivent sont très durs, je ne fait que pleurer, et je n'ai pas eu Fly au téléphone car à chaque fois que j'appelle il dort. J'ai envie d'entendre sa voix même si elle est faible et de sentir ses mains sur moi même si elle sont frêles. Je me réveille la nuit en pleurant, en repensant à l'amour de ma vie qui ne va maintenant connaître que les hôpitaux. Ma famille est là pour me soutenir et heureusement, mais je suis tout le temps triste ou alors de mauvaise humeur. Je ne supporte plus rien. Tout ce que je veux maintenant c'est passer une nuit calme dans les bras de mon ange. Mais ça n'arrivera plus et je le sais.  Je n'ai plus envie d'aller en cours mais mes parents me force à y aller, mais je n'ai pas la tête à ça. Je n'écoute que ce que j'ai envie d'écouter, c'est à dire pas grand chose, et le reste du temps je pense à mon éternel amour.

T'aimer, puis m'envolerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant