T'aimer, puis m'envoler

Chapitre 36

Je suis réveillé à trois heure du matin par le téléphone du salon qui sonne. Son bruit résonne dans toute la maison. Je ne me lève pas car je suis trop fatiguée, et je ne souhaite qu'une seule chose : me rendormir rapidement. Finalement le bruit cesse, mes parents ont du répondre. Les yeux fermés, j'entends quelqu'un courir dans les escaliers. J'ouvre les yeux et je vois la lumière du couloir allumée. La porte de ma chambre s'ouvre soudainement sur mes deux parents. Je peux distinguer une immense peine sur leur visage, et c'est à ce moment là que je comprend... Tout est finis, mon cœur cesse de battre durant de longue minutes, mais je n'y prête pas attention. Mon corps se crispe et la douleur vient m'assaillir. Mes poumons relâchent alors l'air que j'avais inconsciemment contenue depuis tout ce temps. Je me met en boule dans mon lit et je hurle. L'homme que j'aime vient de fermer les yeux pour toujours. Je ne le reverrais jamais. Je n'ai pas pus lui dire en revoir... Je n'arrive pas à m'arrêter. Mes parents sont assis sur mon lit et essayent de me réconforter, mais ils sont impuissant face à ma douleur. Tout le monde est réveillé par mes cris, et je n'en suis pas désolée. La douleur est si intense que je ne contrôle plus rien. Je ne veux plus vivre. Je ne veux pas construire quelque chose sans lui, je veux le voir, le serrer dans mes bras, sentir son odeur poivrée. Je veux sentir sa bouche sur la mienne et sa langue danser avec la mienne, je veux ses mains sur mon corps et ses yeux dans les miens. Mon cœur ne bat plus régulièrement et je peine à respirer. Mes parents me parlent mais je suis incapable de les entendre. Mes yeux me font mal à cause de l'eau salée qui coulent à flot sur mon visage hanté par le chagrin. Je sens la main de mon père me caresser, mais je ne veux pas y prêter attention, plus rien n'a d'importance. Pourquoi les personnes que j'aime meurent ? J'ai l'impression que je ne suis pas faites pour être aimé. 

Je ne vais pas pouvoir me relever. Je sais que je lui ai fait une promesse, mais c'est encore plus dur que je ne le pensais. Je me rend compte que j'ai loupé les appels de Solange, je n'ai pas répondu, pour penser à autre chose. Quel genre de personne suis-je exactement ? L'homme que j'aime est mort sans que je ne puisse lui dire en revoir car encore une fois je n'ai pensé qu'à moi.

               J'ouvre les yeux avec beaucoup de difficulté, mon visage est lourd et je le sens bouffi. Je ne me rappelle pas m'être endormis hier soir après le départ de Zoé. J'ai dû veiller tard car mes yeux sont très gonflés. Je descend pour prendre mon petit déjeuner et aller en cours. Mon sommeil n'a pas été très réparateur, mais aujourd'hui je sens que ça va être une bonne journée. Je descend avec entrain malgré la lourdeur de chacun de mes membres. Lorsque j'entre dans la cuisine, je dis bonjour à tout le monde. Ils semblent tous assez surpris et choqués de mon geste. C'est vrai que je n'ai pas l'habitude de faire cela mais je me sens de bonne humeur. Ma mère commence à pleurer et ma sœur part la prendre dans ses bras. Je ne comprend pas... Mes frères partent en baissant la tête et mon père à un regard désolé. Je me sens perdue. 

     « Qu'est ce qu'il se passe ? » Tous se     regardent et eux non plus ne comprennent pas. Ma question paraît     tous les surprendre.

   

     « Tu ne te souviens de rien ? » Ma     sœur essaye d'engager le terrain car mes parents ne semblent pas     pouvoir parler, me parler.     

   

     « De quoi devrais-je me souvenir ? »     Je commence à paniquer, que c'est il passé de si grave dont je ne     suis pas au courant mais je suis censée savoir.     

   

     « Cette nuit... » Ma sœur commence, mais     renonce, les larmes lui montent aux yeux, elle ne peut pas     continuer.  Ma mère essaye de se reprendre pour pouvoir tout     m'expliquer.