T'aimer, puis m'envoler

Chapitre 40

Je remet en place les mèches de cheveux qui sont tombés de mon chignon digne d'une grande réception. Je tenais à donner le maximum pour être la plus jolie possible, je me suis donc également maquillée. Une fois que tout est terminé je me regarde une dernière fois dans un grand miroir pour avoir une vue d'ensemble sur le résultat final. La robe est vraiment magnifique, mais je n'arrive pas à me réjouir de la porter. Je me trouve jolie, mais je vois une jeune femme brisée dans le miroir qui n'arrivera plus jamais à sourire de manière sincère. Je descend les escaliers avec difficulté, hier midi j'ai essayé de manger, et je commençais même à avoir faim, mais le repas n'a pas eu le temps d'être digérer. Je me sens affaiblie. J'ai mis du vernis noir, je n'aime pas le vernis, mais je dois tout de même pouvoir montrer que je suis en deuil en portant du noir. Lorsque j'arrive en bas je suis légèrement essoufflée et je sens que mes jambes sont frêles. Mes parents se précipitent presque sur moi pour voir si je vais bien, je les rassure en leur disant que malgré les circonstances, mon corps va bien lui. Zoé se tourne vers moi et a l'air époustouflée. 

     « Qu'est ce qui se passe ? Ça ne va pas ?     Je le savais je n'aurais pas du en faire autant, je vais aller     enlever tout ça et remettre mon jogging. »

   

     « Non Elie ! Au contraire, tu es magnifique,     Fly aurait adoré te voir comme ça. » Une larme coule sur ma     joue à son évocation.     

   

     « Vraiment ? »     

   

     « OUI. » Tout le monde répond en  chœur ,     et quelque chose se réchauffe dans mon corps dénudé de chaleur     depuis presque plus d'une semaine.  Ma mère regarde sa montre et me     fait signe qu'il faut y aller. Je n'ai pas envie, tout ce que je     veux faire c'est partir en courant, loin, très loin.     

              Je décide de ne pas prendre de veste, nous sommes en avril et il fait presque vingt cinq degré dehors. Ma robe a des manches trois quart ce qui est assez pour que je n'attrape pas froid même si au final je me fiche de tomber malade. Je veux juste rejoindre l'homme que j'aime, je veux qu'il vienne me chercher et qu'on partes tous les deux même si cela doit être dans l'au-delà.  Zoé et Milo me serrent dans leurs bras et nous partons tous. Ma sœur prend sa voiture et mes parents la leur. Mon frère monte dans la voiture de ma sœur, et moi je monte dans celle de mes parents ainsi que Zoé et Milo. Ils sont tous habillés de noir. Je leur suis extrêmement reconnaissante d'être tous là pour moi, pour lui. Mon dernier petit frère est chez ma grand mère maternelle, il est beaucoup trop jeune pour venir, mais je sais que cette disparition l'attriste ainsi que mon état. Le trajet me paraît beaucoup trop court. Lorsque les voitures se garent, tout le monde descend sauf moi. J'ai un blocage, je n'arrive plus à bouger. Zoé et Milo font signe à mes parents qu'ils s'occupent de moi. Leur main se pose sur les miennes.Je m'effondre. Je pleure jusqu'à en oublier de respirer, je hurle de douleur comme je ne l'avais encore jamais fait. Je ne vais pas pouvoir assister à cela. Je sens  mes deux amis pleurer à côté de moi. 

     « Il faut que tu y ailles. Tu es la personne     qu'il aurait le plus désiré voir en ce moment. » Milo dit     ces mots pour me redonner du courage.Des frissons parcourent tout     mon corps. Je n'arrive pas à me reprendre même si je le veux. Zoé     met son doigt sous mon menton pour m'obliger à la regarder.     

   

     « Tu vas descendre de cette voiture et aller     là-bas pour leur montrer à quel point Fly et toi vous vous aimiez,     à quel point tu as été là pour lui dans les moments les plus     durs de sa vie. Il vont rencontré la personne que Fly a le plus     aimé dans sa vie, la personne à qui il a pensé en rendant son     dernier souffle. » Elle sèche mes larmes de son pouce,     réajuste mon maquillage et mes cheveux.