Chapitre 19

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  Fly me regardait de façon différente maintenant. Il était choqué autant que moi, mais j'étais contente de lui avoir dit car c'était ce que je ressentais, je l'aimais.

     « Il faut que j'aille prendre une douche. »     Il se leva brutalement laissant mon corps dénudé de toute chaleur,     sans aucune réponse aux mots que je venais de prononcer. Peut-être     que je lui avais fait peur, on ne ce l'était jamais dit auparavant,     mais cela faisait  bientôt cinq mois que nous étions ensemble et     après la nuit que l'on venait de passer tous mes sentiments pour     lui s'étaient multipliés. Je me rhabillais pendant que Fly était     toujours dans la salle de bain. Maintenant qu'il venait de fuir,     j'étais beaucoup moins à l'aise devant son regard, alors je ne     voulais pas qu'il me voit avec seulement son t-shirt sur mon corps     nus. La porte de la salle de bain s'ouvrit brutalement sur l'homme     que j'aimais, laissant échapper toute la buée accumulée lors de     cette douche.

   

     « Prépares tes affaires je vais te ramener chez     toi. » Son éloignement soudain et ses paroles dures, sans     émotions firent couler une douce larme sur ma joue. Avec lui toutes     mes émotions étaient plus puissantes qu'avant, je riais plus, je     pleurais plus, je m'énervais plus.  J'avais enfin réussi à     accepter mes sentiments, et je ne voulais plus les cachés, mais il     venait de me faire perdre le peu d'estime de moi que j'avais réussi     à regagner. Et je lui en voulais pour ce qu'il était en train de     me faire vivre. Je pris mes affaires, lui laissant le t-shirt que     j'avais porté cette nuit plié sur son lit. J'étais écœuré par     son comportement, maintenant qu'il avait eu ce qu'il voulait de moi     il me lâchait c'est ça ?  Dans la voiture aucun de nous ne     parlait. Nous arrivions devant le portail, il s'arrêta, je     détachai ma ceinture, il se pencha pour me faire ce qui me semblais     être un bisous, je le regardai, et descendis sans qu'il ne puisse     toucher ma joue de ses lèvres. Je partis aussi vite que je pus,     j'avais mal, tellement mal. Je claquai la porte d'entée derrière     moi, et du salon ma mère m'interrogea.

   

     « Alors ça c'est bien passé ? »

   

     « Oui super. » Tout n'était pas     complètement faux, nous avions passé un bon moment jusqu'à ce que     je me décide à ouvrir mon cœur. À l'évocation de cette matinée,     les larmes me montèrent.

   

     « Tu es sûre que ça va ? »

   

     « Oui, on s'est couché tard je suis un peu     fatiguée, je vais monter. »

   

     « D'accord. »

             Ma chambre était comme je l'avais laissé, c'est à dire dans un état pas possible. Je suis bordélique et pour moi ranger est une perte de temps. Je mis de la musique dans mes oreilles, je ne me rappelle plus de ce que j'écoutais, les musiques passaient au hasard. Je m'allongeais sur mon lit et me mis à pleurer sans le vouloir. Je venais d'offrir à Fly ce que j'avais de plus précieux, mes sentiments et ma virginité, mais il ne les avait pas respecté, et je le regrettais, je pensais que ce que l'on vivait ensemble était réciproque et visiblement j'avais tort. Pourquoi n'était-il pas honnête avec moi ? Pourquoi vouloir fuir la réalité, notre réalité ? 

     « A TABLE ! » Me cria ma mère. Je     descendis les escaliers, et allai dans notre salle à manger.

   

     « Tout va bien ? »

   

     « Oui papa, merci. » Je pris ma fourchette     et pataugeais dans mon assiette. Lorsque ma famille se mettait à     rire sur des anecdotes sorties par mon frère Lucas, je me cachais     derrière ce sourire qui me rendait malheureuse, et je perdais     chaque jour un peu plus confiance en moi et ne pouvais plus rien     contrôler.     

     ***********************************

             Cela faisait trois jours que Fly ne m'avait pas recontacter, et je ne l'avais pas fait non plus, j'étais blessée et s'il ne revenait pas alors moi non plus. Cela pouvait paraître ridicule, je n'étais qu'une ado au cœur brisé, et je n'étais sans doute pas la seule. Mais la douleur prenait constamment le dessus sur moi, elle venait se loger au creux de mon bassin et remontait tout le long de ma colonne vertébrale. Je devais maintenant me faire à l'idée que tout était terminé, des larmes coulèrent sur ma joue à l'évocation de tous ces jours de rires, de baisers langoureux, de sourires mais aussi de peines. Et c'était dans ces moments là que je voulais faire taire mes émotions, mais je ne pouvais plus le faire, je devais être forte, affronter la réalité, aller en cours et faire comme si de rien n'était. 

               C'était un mercredi triste, il pleuvait, tout était gris et maussade. Mes parents étaient au travail, ma sœur à la FAC, Nathan et Lucas à leur cours de sport et moi j'étais seule. Je n'étais pas motivée, je ne voulais rien faire. Je n'avais pas de devoir pour le  lendemain et cela m'arrangeait, je n'avais envie de rien et j'avais seulement grignoté quelques chips. La nourriture me dégoûtait, je n'avais pas faim. Je me mis devant la télé, mais je ne la regardait pas, j'étais vide. Il m'était impossible de me concentrer sur quelque chose, je ne faisais que penser à lui. Son beau visage, son regard ébène, ses douces lèvres sur les miennes, ses mains délicates, son sourire à tomber, ses cheveux toujours mal coiffés, son odeur, sa musculature, son assurance, sa sécurité, Tout. Je me demandais si lui pensait à moi de la même façon ou alors s'il était déjà passé à une autre fille. J'étais écœurée par cette pensée qui venait de me traversait l'esprit, mais c'était plus fort que moi. S'il était si sincère alors pourquoi avait-il fuit mon amour pour lui ? Pourquoi ne tout simplement pas m'appeler pour me dire que tout est fini au lieu que je me raccrochai au doux espoir qu'un jour il me rappelle  ? J'étais aussi déçue qu'il n'est pas le courage de rompre en toute honnêteté et qu'il doive faire le mort pour que je décide moi même de rompre. Malgré tout je ne regrettais pas la nuit que j'avais passé avec lui car c'était un moment fabuleux, je ne regrettais pas non plus de lui avoir avouer que je l'aimais car maintenant que j'en étais sure j'aurais voulu le crier au monde entier. Ce que je regrette en fait c'est que ce ne soit pas la même chose pour lui et que je me soit voilé la face beaucoup trop longtemps. Pourtant j'y croyais à notre histoire, j'avais même rencontré sa sœur qui m'avait dit que pour lui je n'étais pas comme les autres, que j'étais bien plus, c'était là le paradoxe, désormais ça faisait plus de trois jours que je n'avais pas eu de nouvelles de lui et deux que je considérais que nous n'étions plus ensemble. En effet, sa fuite m'avait paru assez clair pour que je lâche l'affaire. 

           La sonnerie de ma maison me sortis de mes songes, et j'essuyai les larmes qui avaient séchées sur mes joues. Je n'attendais personne, et il ne me semblais pas que ma sœur ou mes parents ait commandé quelques chose sur internet, alors cela ne pouvait pas être un colis. J'allais ouvrir avant qu'il ne soit trop tard. J'ouvris la porte et tombai nez à nez avec Fly. Pour une surprise ça en était une, cinq minutes plus tôt je disais qu'il avait pris la fuite, que nous étions séparé et que si ça trouve je ne le reverrai jamais, et maintenant le voilà devant ma porte.  Il n'avait pas l'air très bien lui non plus. Mais je ne voulais pas savoir ce qui lui arrivait, après tout quand c'était moi qui étais mal à cause de lui qui est venu se soucier de moi à part Milo et Zoé ? Personne, et certainement pas lui. Certes j'étais assez choquée de le voir ici, mais je voulais qu'il parte vite pour que je puisse me remettre à pleurer une fois qu'il m'aurait annoncer la rupture officiellement.. Il tenait une pochette de guitare dans sa main et je me demandai ce qu'il venait faire ici. Et voilà que je recommençais à avoir des espoirs sur le fait que nous pourrions nous remettre ensemble, il est vrai que sans lui j'étais vraiment malheureuse mais je n'allais pas le pardonner si facilement s'il venait pour s'excuser. Mon premier réflexe eut été de lui fermer la porte au nez, mais il toqua et je lui rouvris, trop curieuse d'entendre ce qu'il avait à me dire.

T'aimer, puis m'envolerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant