Séduis-Moi [ Terminée ]

PARTIE 7 - Réminiscence ( partie 1 ). ( a )

Trois ans plus tôt...

Elle allait se marier ! Ça y est, une nouvelle existence s'offrait à elle. Elle pouvait afin construire sa propre famille ! Tout son entourage était réuni, et pour la première fois de sa vie, elle pouvait lire de la fierté dans le regard que sa mère posait sur elle. Sa brave petite fille adoptée avait réussi à attraper un bon parti. Gabriel Di Santi. Elle allait devenir madame Lisa Di Santi. Ça sonnait plutôt bien. Un petit sourire rêveur flotta sur les lèvres de la jeune femme.

Cette soirée était parfaite. Lisa fêtait ses fiançailles et les Di Santi avaient décidé de le faire en grande pompe. La salle de bal était extravagante, de par son étendue et sa splendeur. L'organisatrice de la réception avait fait du bon travail, tout respirait le luxe et l'opulence.

L'été pointait le bout de son nez et la soirée était douce. Les grandes fenêtres avaient été ouvertes pour l'occasion. Des invités prenaient l'air sur les balcons qui donnaient sur les magnifiques jardins du parc. Cette soirée n'aurait pas pu être plus parfaite ! Pour la première fois de sa vie, tout était sur les rails.

— Es-tu heureuse ? demanda Gabriel tout en la couvant d'un regard rempli de tendresse.

Gabriel ne l'avait pas quitté depuis le début de la soirée, et ce n'était pas elle qui allait s'en plaindre.

— Oui, plus heureuse serait un crime, affirma-t-elle tout en posant sa main sur son torse.

Avec satisfaction, elle contempla le contraste de l'éclat du diamant sur le tissu noir. D'un coup d'œil, elle repéra son frère dans la foule. Ayden semblait heureux et contrarié. Elle suivit son regard, et comprit la raison de sa contrariété.

Jake Andersen ! Il avait eu le culot de se pointer à sa soirée de fiançailles, et il paraissait plus qu'éméché. Lisa s'excusa auprès de Gabriel, et fonça dans la direction du fauteur de trouble. Elle ne lui permettrait pas de gâcher sa soirée, pas ce soir !

Elle avança d'un pas déterminé, esquivant Ayden par la même occasion. Remontée, elle se planta droit devant Jake, et le fixa d'un regard noir. Elle essaya de ne pas se laisser distraire par sa barbe de trois jours ni par sa chemise blanche qui épousait son corps.

— Andersen, qu'est-ce que tu fais là ? lui demanda-t-elle d'une voix qu'elle tentait de faire paraître calme.

Jake le contempla d'un œil vitreux. Une multitude d'émotions passaient dans son regard.

— Je fais la fête ! dit-il en descendant sa coupe cul sec.

— Suis-moi ! Elle l'attrapa par le bras, et le traina littéralement à travers la pièce. Elle ne ferait pas de scène devant un public.

Lisa le tira jusqu'à trouver un coin tranquille à l'abri des curieux.

— Bon sang, mais à quoi tu joues ? cria-t-elle furieuse.

— Mon petit chaton va se marier, hein, répondit-il en tanguant, faisant tomber son verre par la même occasion. Lisa regarda la coupe se briser avec détachement.

— Je croyais que tu tenais mieux l'alcool que ça Andersen.

— Il m'en faudrait plus pour me coucher, ricana Jake.

— Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée que tu sois là.

— Hmm, une bonne idée, répéta-t-il.

Le visage de Jake se crispa.

— Di Santi, hein ? Le grand et puissant Di Santi, souffla-t-il avec mépris.

Elle ne lui demandait pas sa bénédiction. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était passer une bonne soirée en célébrant son amour avec Gabriel. Et même ça, il ne pouvait pas lui donner. Cet homme était le pire égoïste que la terre ait jamais porté !

— Le grand et puissant Di Santi m'aime ! Je sais que tout cela est futile pour toi, mais il m'aime et c'est tout ce que je veux.

— Putain, mais écoute-toi parler ! On dirait le discours bien policé de ta mère. Une gentille petite bourgeoise, cracha-t-il avec dégoût.

— Ton opinion, je m'en fiche comme d'une guigne, Jake ! Si Ayden n'était pas mon frère, tu ne serais même pas là ! contra Lisa, plus que lassée par cette conversation.

Dans un geste de découragement, elle se passa la main sur le front. Tout ce qu'elle désirait, c'était se débarrasser de lui au plus vite et retourner à la fête. Sa fête !

— C'est ça que tu veux ? Une petite maison en banlieue, ambiance country club. Et après, quoi ? La petite barrière blanche avec les deux enfants réglementaires ! continua le jeune homme.

— Et alors ? Où est le problème ? J'aurais même un chien pour compléter le tableau si j'en ai envie !

— Parce que ce n'est pas toi tout ce faste. Tu n'es pas faite pour lui ! Il va t'éteindre comme l'autre coincé du cul à refroidi la statue de glace, cria-t-il en faisant un pas vers elle.

Elle devait s'éloigner. Il n'était pas dans son état normal, et elle ne voulait pas franchir la ligne rouge imaginaire qu'elle s'était toujours imposée.

— Il n'est pas mon père, et je ne suis pas Janice ! répondit Lisa en serrant les dents.

— Est-ce qu'il te fait chavirer ? Est-ce que quand il arrête de te toucher, ou même quand il s'éloigne ne serait-ce que de 100 mètres, tu as l'impression que tu pourrais en crever ? Demanda Jake tout en continuant d'avancer.

Qu'est-ce qu'il pouvait être têtu ! Il n'écoutait pas un traitre mot de ce qu'elle disait. Et tout ça pour quoi ? Pour lui faire de grands discours vides de sens ! Elle voulait une vie tranquille, avec un homme qui la chérissait, et elle ne devrait pas avoir honte de cela. Encore moins, venant de la bouche de Jake Andersen !

— Est-ce qu'il donnerait sa vie pour toi ? Ton Di Santi, est-ce qu'il jetterait sa fortune aux oubliettes pour mettre son cœur à tes pieds ? demanda-t-il en avançant. Chaque pas réduisait ainsi l'espace entre leurs deux corps.

— Parce que toi, tu serais prêt à le faire peut-être ? souffla-t-elle. Leurs corps étaient si près, qu'elle n'avait plus besoin de hurler pour se faire comprendre. Un mélange d'espoir et de crainte bouillonnait en elle. Elle n'aurait jamais dû poser une question pour laquelle elle n'était pas prête à entendre la réponse.

— Ton cœur ne vaut pas un centime de ma fortune.

Elle leva la main, prête à le gifler de toutes ses forces. Il savait où toucher pour lui faire mal. Qu'est-ce qu'elle détestait cet aspect de lui ! Il se servait de cette faille pour faire mouche et le tout en toute connaissance de cause.

Il arrêta son geste et tira son poignet afin de l'attirer vers lui. Un relent d'alcool dans son haleine confirma son alcoolémie avancée, si elle avait encore des doutes cette odeur de Whisky venait de les balayer ! Jamais Jake sobre n'aurait osé lui cracher tout ça à la figure.

— Et toi petite Wide, meurs-tu de désir pour lui ? murmura-t-il à son oreille.

Elle était beaucoup trop proche de lui. Sa bouche était collée contre son oreille, son souffle caressant le creux de son cou. Mourrait-elle de désir pour Gabriel ? Non, mais elle aimait d'un amour tendre cela lui suffisait. La passion s'éteignait, et alors il ne restait plus rien. Elle voulait parler avec son cœur et pas avec son corps.

Faisant preuve de bravade, elle le fixa dans les yeux se refusant à répondre. Sa relation avec Gabriel ne le concernait nullement.

Jake se jeta sur sa bouche avant même qu'elle puisse esquisser un mouvement de retraite.