Jake passa la porte, sans réfléchir. Il allait d'ailleurs avoir une sérieuse discussion avec Lisa concernant sa fâcheuse manie de toujours laisser sa porte ouverte.
Il se stoppa net devant le spectacle qui l'attendait. Lui qui pensait trouver une bande de furies, tout ce qu'il dénicha fut un groupe de filles les yeux remplis de larmes et la morve au nez.
Mais qu'est-ce qui avait bien pu se passer ? lui qui escomptait les cavaliers de l'apocalypse, il tombait sur le gang des pleureuses.
—Qu'est-ce que tu veux, Andersen ? grogna Nina.
Ah ! Les larmes n'avaient pas encore noyé leurs cerveaux. Le ton était donné ! Nina n'allait pas lui rendre la tâche facile.
— J'ai besoin de parler à Lisa, dit-il avec assurance.
— Nous sommes toutes ouïes ! N'est-ce pas les filles ? renchérit Nina en ne lâchant rien.
Lexie le fixait d'une œillade qui disait clairement qu'il allait devoir se débrouiller tout seul.
Jake chercha Lisa du regard afin de trouver de l'aide de son côté. Un mot de sa part, et le gang de harpies déguerpirait. Il ne savait pas encore ce qu'il allait dire, mais il savait qu'il n'avait pas besoin d'un public.
Seulement a l'oeil noir qu'elle lui jeta, il comprit qu'il allait devoir faire avec ce public récalcitrant. Il prit une grande inspiration et se prépara à faire le discours le plus important de sa vie.
— Je suis désolé. Je n'aurais jamais dû quitter le navire quand tout a commencé à prendre l'eau. Ma mère...ma mère m'a écrit que tu étais mon évidence, et je crois, non je suis sûr qu'elle avait deviné bien avant moi ce que je pouvais ressentir. Tu es mon évidence, mais plus que ça, tu es mon monde, Lisa Miller. Tu l'es et tu l'as toujours été. Tu as été, sans que je m'en rende compte, la constante inébranlable de mon univers. Tu peux ne plus vouloir de moi dans ta vie, mais je ne renoncerai pas à t'avoir dans la mienne. Je suis assez égoïste pour ne pas te laisser partir loin de moi. Parce que je t'aime. Je t'aime au point d'avoir tout dit à Ayden. Je t'aime au point d'avoir un œil au beurre noir, continua-t-il en montrant son œil douloureux. Je t'aime et je le crierais au monde entier s'il le fallait, car tu es mon monde, et même si je ne suis pas le tien, ça me suffit.
Le silence se fit dans la pièce. On aurait presque pu entendre une mouche voler. Aucune des filles ne dit un mot. Elles le fixaient les yeux ronds comme s'il était un animal en voie d'extinction. Peut-être le serait-il dans pas longtemps, s'il n'avait pas réussi à convaincre les filles de sa bonne foi.
Mais la seule dont l'avis importait était en train de le dévisager d'un regard insondable. Elle le contemplait sans rien dire, une simple la rougeur sur ses joues indiquait le début d'un trouble.
C'est alors qu'il les vit. Toutes ses lettres étaient éparpillées sur la table du salon. Comment étaient-elles arrivées jusqu'à elle ? Il se sentit d'un coup terriblement gêné et un peu honteux à l'idée qu'elles aient pu lire ses mots. Il les avaient écrits sans arrière-pensée, juste pour coucher sur le papier ce qu'il n'avait pas su dire.
— Je...je crois que je devrais y aller.
Il quitta la pièce sans un mot. Une fois la porte passée, tout son corps se relâcha et ses mains se mirent à trembler sans qu'il puisse l'empêcher. Il venait de mettre son coeur à nu et elle n'avait rien répondu. Il avait juste eu droit à un regard qu'il était incapable de déchiffrer.
— Et merde ! jura-t-il en se passant la main sur le visage. Il prit appui sur le mur, prenant un moment afin de regagner ses esprits.
Il patienta, s'attendant à ce qu'elle passe la porte en courant, avant de se jeter dans ses bras comme toutes les femmes le faisaient dans les films.
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Séduis-Moi [ Terminée ]
RomantizmD'aussi loin qu'elle s'en souvienne, Lisa Miller a toujours aimé Jake Andersen. Seulement, en plus d'être le meilleur ami de son frère, c'est aussi le plus gros tombeur de petites culottes de la ville. Dans le passé, elle aussi a eu droit à sa nuit...