I Hated [Ace x OC, One Piece]

Chapitre 6 - Partie 4

[Luffy semble particulièrement enjoué par la proposition, précisant d'ailleurs qu'il me l'avait déjà dit. Bonney aussi, ne semble pas contre. L'idée de passer du temps avec eux ne me déplaît pas forcément ; ce serait l'occasion de faire de nouvelles connaissances et d'apprendre à côtoyer les amis de mon demi-frère. Je pourrais peut être leur présenter Vivi, d'ailleurs...]

Avant que je n'arrive à prononcer une réponse adéquate, cette dernière entre dans la salle tout en s'approchant de moi. Ses cheveux sont détachés, et rebondissent méticuleusement sur ses épaules. Cela lui donne un air plus adulte, et mature. Son visage est beaucoup plus éclairé. Décidément, elle est vraiment jolie ainsi.

- Ren, commence-t-elle en m'invitant à m'éloigner du petit groupe. J'aurai besoin de ton aide. Il y a le groupe de musique de ton frère qui fait une répétition générale pour demain. J'aimerai bien y assisté ! Tu penses que tu pourrais faire ce que je n'ai pas pu terminer ?

Mes yeux clignotent doucement, pendant que Vivi prend mes mains entre les siennes, les yeux plein d'étoiles. Je dirais sans hésiter qu'à ce moment précis, son plus grand rêve est de grimper les escaliers pour regarder le groupe far du lycée s'entraîner. Une pensée vient traverser mon esprit ; comme si Vivi était une groupie, une fan incontestée du groupe. J'arbore alors un sourire tout en resserrant l'étreinte qu'elle avait entamé entre nos doigts.

Lorsque j'acquiesce, je la vois sautiller doucement sur place avant de dévaler la classe et les couloirs en direction des escaliers les plus proches. Je rigole légèrement en la voyant manquer de se prendre le mur à l'intersection de la porte ; Vivi a un côté mignon que j'adore, souriante, enjouée et surexcitée... Elle est à l'écoute, même si parfois les discussions reviennent toujours à elle. Ce n'est pas si grave, d'un côté ; nous ne nous connaissons pas depuis si longtemps que cela, alors il faut apprendre à appréhender l'autre. Chaque discussion dévoile une partie sur nous, et puis... Peut être que je parle beaucoup de moi lorsque j'aborde un sujet quelconque.

Instinctivement, je me dirige vers les tâches que Vivi devait normalement faire ; accrocher des décorations, au niveau du mur. Oh, ma meilleure amie... L'échelle. Je soupire doucement, tout en agrippant l'objet entre mes doigts. Il s'agit de cadres, évoquant différents endroits, afin de rendre la salle de classe un peu plus cosy et chaleureuse. Nous voulions créer un environnement correspondant à certains cafés.

- Tu as peut être besoin que quelqu'un maintienne l'échelle ? se moqua gentiment Nami tout en s'approchant de moi.

- Je veux bien, s'il te plaît, lui dis-je en lui souriant. Ça m'évitera peut être une autre chute.

L'amie de Luffy se mit à rire légèrement, tout en posant une main contre l'échelle calée contre le mur. Posant une petite enjambée après l'autre, je m'attelle à grimper dessus, une main prise par le cadre dans ma main gauche. Une fois avoir libéré la place, Nami se place juste en dessous de moi, tenant fermement les deux pieds.

- Ton amie aurait pu t'aider au lieu de suivre toutes les autres groupies. Ou mieux, faire ce qu'elle avait à faire au lieu de se tirer, me fait remarquer la rousse tout en haussant les sourcils, un air ennuyé.

- Je pense qu'elle a eu raison. Pendant que j'étais en béquille, elle m'a énormément aidé, alors, je lui dois bien ça, enchainé-je au tac-au-tac tout en accrochant le cadre contre le mur.

Ma tête se retourne machinalement vers le visage de Nami, montrant une expression neutre, mais légèrement ennuyée par ma réponse. Du moins, c'est ce que je crois comprendre... Un léger silence s'installe, laissant les bruissements de la salle de classe résonner et les conversations ambiantes s'accumuler. En fait, en y repensant, je ne comprends pas vraiment les intentions de Nami en me disant cela. Vivi est la première personne que j'ai rencontré, et qui a grandement contribué à mon intégration. Et Dieu sait à quel point elle aurait ou être compliquée sans elle à mes côtés. Dans un élan soudain, je vois ses yeux s'arrondirent, laissant place à un sourire désolé.

- Excuse-moi, je suis un peu langue de vipère. Tu as sans doute raison.

- Zoro ! crie alors Bonney, juste derrière Nami. T'es encore perdu ?

Zoro ? Sans contrôler mon corps, je sens mes membres s'affoler rapidement. Jusqu'à ce qu'un sursaut inexpliqué me fasse perdre l'équilibre que j'avais pu maintenir jusqu'à maintenant. J'entends Nami paniquer en dessous de moi, tentant désespérément de me garder en l'air sans accident brusque.

En quelques secondes, le ressort sentimental qui palpite en moi s'apaise, laissant place à une sensation particulière, où plusieurs choses exigues se mélangent ; mon corps apprécie de ne pas être tombé, pendant que ma tête s'affole de devoir, aussi tôt, me confronter au vert. Je déglutis doucement, dans un bruit horriblement dégouttant, quand j'entends Nami soupirer de soulagement.

- Non mais Bonney, ça va pas ? Ren a manqué de tomber et j'ai failli faire une crise ! hurle la rousse à son amie, qui a entre temps été rejointe par Zoro.

- La catastrophe a été évitée, s'amuse celui qui vient d'entrer dans la classe.

Je déglutis une nouvelle fois, tout en agrippant fermement les barres verticales de l'échelle ; une force invisible m'empêche de descendre et m'ordonner, paradoxalement, de rester perchée en hauteur sur l'échelon, à regarder le mur pâle devant moi. Ce n'est pourtant pas compliqué de faire face à ses choix, de les expliquer calmement et d'argumenter en fonction de l'interlocuteur. Je n'ai ni honte, ni regret de l'avoir embrassé ainsi. Je n'ai pas non plus l'impression d'avoir agit d'une quelconque façon damnée... Alors pourquoi je refuse d'entamer la discussion, ou même d'en avoir une ?

Je me rends compte que c'est lorsqu'il s'approche de l'échelle que mes idées fusent à travers ma tête, se cognant ici et là, disparaissant et apparaissant au gré des vagues sentimentales qui s'organisent dans une danse stressante. Tout se bouscule et semble être flou ; définitivement, je ne pourrai pas avoir une conversation sensée avec lui.

- Tu as besoin d'aide, Ren ? Me demande-t-il alors en levant sa tête en ma direction.

- N-Non, balbutié-je précipitamment. Je viens de terminer tout ce que j'avais à faire, je vais rentrer chez moi !

Je me fatigué intérieurement ; moi qui ne voulait pas élever les suspicions, mes actions ont plutôt forcé l'inverse. Ma voix étrangement aiguë a fait naître sur le visage de Nami un air dubitatif, qui passa de Zoro à moi, ensuite de moi à Zoro. Dans un long soupir, je décide de descendre rapidement de l'échelle. C'est bizarrement dans ce genre de moment que mon corps m'obéit parfaitement. La fuite n'a jamais été une solution pour résoudre un problème, minime soit-il... Mais c'est à ce moment-là que ma tête en décide autrement, et trouve que l'idée de partir est sûrement la plus fiable.

Mes yeux fuyants, orientés vers le sol, ne veulent pas faire face à ceux de Zoro, sûrement surpris de ma réaction. A vrai dire, je n'ai pas vraiment fait attention à l'expression de son visage.

- Néanmoins, merci d'avoir proposé, rajouté-je avec un léger sourire. Je vous dis à demain, tout le monde.

J'entends plusieurs échos me répondre, avant que j'empoigne mon sac et me dirige vers la sortie de la classe. C'est en sortant de la salle, du moins, un peu plus loin, que je laisse mon dos se plaquer contre un des murs du couloir. A un moment ou un autre, je devrai bien faire face à cette situation perturbante et affronter certains choix qui méritent d'être tirés au clair. Mais comment les appréhender, si je ne les comprends pas moi-même. 

[Bonjour à tous ! Comment allez vous ?
Désolée pour ce chapitre qui est plutôt mou ^^ Comment l'avez vous trouvé ?
Je vous dis à bientôt pour la suite des aventures de Ren !]