I Hated [Ace x OC, One Piece]

Chapitre 7 - Partie 2

Mes yeux clignotent doucement avant que la question ne percute réellement mes neurones ; je n'arrive pas vraiment à comprendre ce qu'elle apporterait dans la prise de commande, mais son visage illuminé semble plaire à quelques garçons sur la table. Notamment celui possédant une coiffure aussi exceptionnelle qu'improbable. Une moue malicieuse est dessinée sur son visage, comme si cette expression est le reflet perpétuelle de son attitude quotidienne. Un sourire complice, et une petite barbe qu'il frotte doucement à l'aide de son index et son pouce. Une cicatrice vient arquée son œil droit, lui donnant des airs faussement rebelles. Ses pupilles détaillent encore le visage innocent de mon amie ; cependant, son regard est loin d'être appuyé, ou même instable. Vivi ne semble d'ailleurs pas gênée d'être ainsi dévisagée.

- Oui, ce serait avec plaisir jolie demoiselle, dit-il en utilisant un ton mielleux.

- Ace, tu as déjà commandé ? coupe Vivi, n'ayant sûrement même pas entendu la remarque du garçon.

Un autre garçon, arborant un visage beaucoup plus enfantin, se met alors à ricaner bruyamment. Une main contre sa bouche, voulant probablement étouffé les quelques bruits qu'il est en train de faire. Ses cheveux châtains, encadrant sa tête d'un coupe carrée, mettent en valeur ses yeux bleus et, à ce moment-là, particulièrement sournois. Ses moqueries sont portées vers l'autre étudiant. Celui-ci a pris un air blessé, voire choqué suite à l'éternel ignorance à laquelle il vient d'être confronté. La bouche légèrement entrouverte, des yeux écarquillés et une mine sombre. Si une flèche avait pu lui transpercé le cœur, à ce moment présent, elle l'aurait sûrement fait.

Mon crayon entre les doigts, prêt à noter les quelques commandes qui restent, je reste un moment statique, un sourire penaud habillant mon visage.

- Désolé Thatch, apparemment tu n'es pas le préféré, persifle celui qui s'est précédemment mis à ricané.

- Oui, Ren a déjà pris ma commande, s'enquit Ace tout en détournant les yeux vers le dénommé Thatch.

J'arrive à discerner une certaine nonchalance chez lui, surplombé d'une pincée de snobisme. Pour conclure sa phrase, le brun croise les bras et les place sur la table ; signe implicite qu'il s'enferme dans une bulle, sûrement protégée par son éternel caractère impénétrable. Il ne cherche pas à poursuivre la conversation avec la bleue, et d'ailleurs, celle-ci l'a également compris. Perdant machinalement son sourire pétillant, faisant papillonner ses cils, elle se pince douloureusement les lèvres.

Instinctivement, je l'imite ; quelque part, cela me créer un creux au centre de la poitrine. La voir ainsi perturbée, me rend la pareille ; l'amitié se caractérise peut être comme cela, après tout. Cependant, il y a une autre émotion qui vient combler le sentiment d'oppression qui vient d'apparaître. Il l'enlace, l'adoucit, et développe quelque chose de presque nouveau. Une sensation rassurante, mais nocive se forme au creux de mon ventre, remplaçant petit à petit l'empathie que j'éprouvais précédemment pour Vivi. Je suis heureuse de cette situation, et ce sentiment semble se nourrir de celle-ci jusqu'à créer une sorte de confort au sein de mon corps.

Pendant que mes yeux vagabondent une énième fois sur les écritures mouvementées de mon calepin, une musique au timbre rappelant les instruments particuliers de la France retentis au dans notre bar improvisé, laissant seulement quelques discussions imprégner l'ambiance spéciale de la salle de classe. Je sens quelques paires d'yeux se poser sur moi ; le lycéen, nommé Thatch, grattouillant sa barbe foncée, récupère son sourire malicieux tout en croisant mon regard interpellé.

- Ceci dit... commence-t-il avant de descendre ses yeux sombres sur ma tenue. Le style français me conviendrait également, ronronne-t-il.

Presque instinctivement, ma bouche forme une grimace étranglée dans une expression façonnant un mélange de dégoût et d'incompréhension. Tirant sur le coin de mes lèvres afin de créer un sourire étrange, mes paupières se plissent.

Je voudrais dire quelque chose ; mes lèvres s'entrouvrent dans le but lui communiquer mes pensées, et que je suis pas intéressée par ses avances. Cependant, Ace, précédemment très concentré sur la table afin d'esquiver celles de Vivi, toise son ami d'une manière... Assez particulière. Je me tais.

- Thatch, gronde-t-il, tout en tapotant de sa main la table. Tu pourrais peut être éviter de la draguer devant moi, non ?

Tout en sirotant quelques gorgées de sa tasse, un sourire penaud s'affiche alors sur mon visage. La discrétion repassera plus tard. Ace ne l'a pas regardé tout en prononçant ces quelques mots, et son honnêteté pourtant si habituelle semble étonner les autres, notamment le blond, toujours les bras croisés sur sa poitrine. Je replace alors rapidement son prénom ; Marco. Ce dernier fronce les sourcils tout en laissant ses yeux fatigués parcourir Ace.

- Mais... commence alors Thatch. Je rigolais, tente-t-il en faisait la moue.

- Bon, je vais faire votre commande et je reviens, dis-je afin de m'échapper de cette ambiance qui commence à peser sur mes épaules.

Faisait claquer mes semelles contre le sol, d'un pas déterminé à fuir cette situation, je me dirige vers le petit bar improvisé. Arrivée sur le comptoir, à l'abri des regards indiscrets, mes poumons soufflent la gêne qui s'était alors épris de mon ventre. Passant fébrilement une main dans mes cheveux lisses, je papillonne des yeux ; la réaction d'Ace n'était pas... excessive ? Peut être que ce mot-là ne concorde pas réellement, en fait. Surprotecteur ? Tout en me creusant la tête, je n'arrive pas à qualifier cette scène. Rien ne colle avec la personnalité qu'il m'avait précédemment dessinée de lui. Élever certains soupçons seraient une cacophonie sans nom, et je crois que le regard de Marco en était bien la preuve.

Je jette furtivement un coup d'œil à la table des dernières années ; la tension semble s'être doucement apaisée, et tous sont emprunts à une session de rires en compagnie de Vivi, qui s'attache à cette table désespéramment. D'autres clients attendent à l'entrée de la classe ; ils ont l'air particulièrement excités à l'idée de rentrer dans notre café. Les plus jeunes observent l'intérieur, des étoiles dans les yeux, alors que les parents paraissent ravis de voir ainsi des lycéens aussi investis. C'est alors qu'un léger sourire étire mon visage. Ce concept plaît, nos efforts aboutissent.

Tout prenant alors la direction de la table d'Ace et ses amis, le plateau tenu entre mes deux mains, je pose ce dernier sur un bord afin d'éviter que ma maladresse quotidienne ne le renverse totalement.

- Vivi, il y a du monde qui attend à l'entrée, je peux te laisser y aller le temps que j'encaisse la table ? Dis-je en souriant, heureuse que le bar fonctionne autant, tout en donnant les commandes aux garçons.

- Je suis occupée pour le moment, ça ne te gêne pas de le faire ?

Fronçant doucement les sourcils, je la vois prendre une chaise d'un autre emplacement de table et s'installer aux côtés d'Ace, déjà en train de siroter son chocolat chaud. Oubliant l'usage de parole, les mots ne semblent pas vouloir affluer mes lèvres. Je ne sais que dire, et, une légère boule s'empare alors de ma gorge, comme si j'étais incapable de répliquer face à sa remarque. Je ravale difficilement ma salive, tout en l'observant tenter d'attirer l'attention du noiraud. 

[ Bonjour tout le monde ! Comment allez-vous ? 
Je tenais tout d'abord à m'excuser de cette longue période d'attente, où je ne poste rien. Je viens de rentrer en seconde année de faculté, et profite des premières semaines où le travail est moindre pour poursuivre quelques lignes de cette fiction. 

C'est d'ailleurs étrange de dire qu'il s'agit de ma seule fan-fiction qui m'ait tenue jusqu'ici... 7 chapitres, dont presque plus de 65 pages de rédaction. C'est, en effet, la plus longue histoire que j'ai pu rédigée ahah. Et je n'en suis pas peu fière ! Même en ayant fait une pause de 2 ans, j'aime toujours autant retrouver ma petite Ren perdue dans les méandres de ses pensées. 

J'espère que ce chapitre vous aura plu ! Et je vous dis à très vite pour la suite ;) ]