Chapitre 7 - Partie 5

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- Il a l'air bizarre, souffle alors la bleue, les yeux perdus sur lui.

Interpelée par sa remarque, je remonte faiblement mon attention sur Ace, toujours le regard sur posé sur moi. Je voudrais lui dire d'arrêter, au moins maintenant et... surtout pour pour Vivi. Je regarde le noiraud se gratter convulsivement l'arrière de la tête, une expression presque gênée.

Il faut que je lui dise. Il faut que je soi honnête envers elle. C'est une situation qui me pèsera à l'avenir, qui m'emprisonnera dans un cercle vicieux où j'aurai du mal à m'en sortir indemne. Où notre relation aura du mal à évoluer et retrouver une complicité née. Où la trahison naîtra et s'imposera à nous deux comme le fruit de notre amitié. Sentant ma poitrine se compresser et ma respiration s'accélérer à force de partager ce regard avec Ace, je détourne lâchement mes iris qui rejoignent le sol. Mes lèvres s'entrouvrent, tentent de se donner du courage afin de prononcer ces quelques mots qui se refusent pour le moment de sortir.

Une musique beaucoup plus douce s'installe alors dans l'ambiance festive de l'enceinte du lycée. Un sons acoustique, doux... Accompagné d'une voix limpide et lisse. Quelques couples se tendent la main, et entremêlent leurs doigts pendant que leur corps se rapproche afin d'entamer une danse reflétant leur passion intime, leurs sentiments inavoués.

- Vivi, je-...

- Il arrive vers nous ! me dit-elle tout en me tapant doucement le bras.

Je redresse rapidement la tête à sa remarque qui m'interpelle comme une baffe brûlante. Un air déterminé, Ace se rapproche de nous deux. J'entends Vivi bafouiller quelques mots incompréhensibles, ses joues déjà roses, rougissent encore plus, pendant que son corps se bouge de droite à gauche, ne sachant que faire face à cette situation. Et, à vrai dire, je ne sais que faire également. Ses pas sont déterminés et se rapprochent de plus en plus.

Un mélange de sentiments affluent mes pensées ; entre la panique qui s'empare de mes muscles pétrifiés, la honte qui creuse mon ventre, la joie qui me fait rougir et chauffer les joues, le fait de désirer de ne pas se montrer au grand jour et l'envie de partager cette danse avec lui. Mon corps est entre des cages de sensations qu'il ne maîtrise pas.

Ace est là, à deux pas de moi. Le visage timide de Vivi, le regardant amoureusement. Comme ne voulant pas affronter la réalité qui allait s'annoncer brusquement à moi, je ferme les yeux, dans une expression tirée par tous mes ressentis intérieurs. Le temps me paraît interminable, et l'attente horrible.

Mes yeux se rouvrent doucement, tout d'abord un seul, puis l'autre. Personne devant moi, à part quelques regards surpris posés sur la même direction : derrière moi. Je papillonne machinalement des yeux avant de tourner la tête vers Vivi, alors retournée. Une moue tout aussi surprise écarquille ses yeux, laissant ses lèvres dubitatives et ses sourcils redressés. Confuse, je décide de diriger mes yeux vers le point que tout le monde fixe.

Ace, proposant sa main à une fille rousse, aux courbes pulpeuses. Nami, que j'ai rencontrée hier. Un sourire penaud vient changer mon visage, pendant que mon cerveau cesse d'envoyer des signaux d'alerte à tout mon corps. Hm, quelle drôle de situation.

Sans prononcé un quelconque mots, nous suivons le nouveau couple dansant rejoindre les autres, sur la piste qui s'était formée à l'improviste et à bride abattue. Ses mains sur les hanches de Nami, elle ayant les siennes autour des épaules d'Ace, les deux commencent un bal romantique.

Le soleil sonne son crépuscule, et les flammes retentissent la chaleur du moment ; le slow ne fait que commencer, et l'ambiance se trouve agréablement romanesque et passionnée. Les ombres au sol, suivent les corps se mouvant autour des braises scintillantes. Croisant de nouveau les bras, me remémorant la scène précédente, je ne peux m'empêcher de sentir doucement poindre sur mon nez et mes joues les pigments rougeâtres de la gêne. Ren, tu t'es montée la tête, sans rien remettre en question...

Observant tous ces duos danser, mon cœur finit par calmement reprendre un rythme posé, et ma respiration onduler correctement ma poitrine. Les sensations désagréables et poussées se meurent au fil des secondes à écouter le piano de la musique rendre l'instant encore plus concret et mythique.

Cependant, un problème est en train de faire son apparition ; Zoro, se frayant un passage entre les personnes qui admirent le spectacle amateur, se rapproche dangereusement de moi. Nos pupilles se croisent, et ma respiration se bloque brusquement. Non, pas ici, pas maintenant, et pas comme ça. Détournant alors le regard, je cherche instinctivement un endroit où fuir, où esquiver la conversation que nous devons avoir. Cette situation sonne comme une fatalité qu'on ne peut éviter.

- Vivi, je vais au toilette, je reviens, fis-je précipitamment tout en prenant la direction du bâtiment principal.

Sans entendre la réponse de la bleue, mes pas, étrangement rapides, me dirigent machinalement vers la plus grosse de toutes les structures, mais également la plus proche. Je n'aime pas ça, fuir. Je ne suis, à l'origine, pas une lâche comme ce que je dévoile à présent. Mes sentiments, mon corps et mes pensées sont craquelées et ne se suivent pas. Ils n'arrivent pas à se mettre d'accord et me font bafouiller, sentir faible, et devenir lâche.

Je passe la porte principale ; je ne sais pas s'il me suit encore, ou s'il a abandonné l'idée au moment où il m'a vu quitté la foule pour me réfugier ici. Je ralentis ma marche, pendant que je vagabonde dans les nombreux couloirs sans but précis. Mes poumons se vident de l'air accumulé, et le bruit de ce soufflement raisonne entre les murs, rendant un environnement dégarni. Seul la mélodie douce s'accumule dans l'espace. Soudain, j'entends des bruits de pas réverbérer quelques échos ici et là. Par instinct, je pose ma main sur la première poignée de porte qui s'offre à moi dans le but de pouvoir me cacher dans une salle de classe. Fermant ensuite délicatement la porte, je plaque machinalement mon dos contre cette dernière, tout en tentant de maintenir ma respiration à un bas niveau sonore, comme si un souffle même peut me trahir.

Les semelles tapant contre le sol s'en vont dans un brouhaha mesuré et répété. Une fois que le sons s'atténue pour ne seulement laisser les instruments de la musique d'extérieur, je m'avance vers les fenêtres de la salle et m'assoit simplement sur une table. Elles donnent directement sur une rue passante, orangée par le soleil qui se couche pour rejoindre les bras de Morphée. L'atmosphère tamisée me fait alors doucement bailler à mesure que je sens mes paupières brûler face aux éclaircissements étincelant des voitures garées non loin.

Mes jambes se balancent frénétiquement au dessus du sol, et mon expression reste calme tout en contemplant le paysage qui se trouve devant moi ; j'espère qu'il ne m'en voudra pas, le jour où je déciderai de venir lui parler.

Ma fatigue imprévue s'envole lorsque j'entends la poignée de la porte s'affaisser. Tournant rapidement la tête en direction de la porte, je me relève de la table afin de me tenir debout, sur mes gardes. Tout se bouscule involontairement dans ma tête, et mes membres restent bloqués inlassablement. Mes yeux sont écarquillés pendant que ma tête tente déjà de trouver de nombreuses excuses.

[Bonjour à tous ! Ou bonsoir d'ailleurs :)

Voici la suite de ma fanfiction, et avant dernière partie du chapitre 7 ! Celui ci a été très long à écrire, si ce n'était pas le plus long d'ailleurs. Une autre partie arrivera la semaine prochaine :D

J'espère que vous allez bien, et n'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de tout cela ! À la prochaine !]

I Hated [Ace x OC, One Piece]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant