Chapitre 4 - Partie 4

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Je n'ai toujours pas retrouvé Vivi –et peut être que je ne la cherche pas, finalement. Quelques minutes passées après mon retour à la salle, je remarque qu'un attroupement se forme au centre de la salle. La musique de soirée persiste, mais plus personne ne se déambule gracieusement dans la pièce. Je décide, dans un coup de tête, de me rapprocher prudemment. Je m'avance, perçois une scène et commence à comprendre. Vivi m'a parlé qu'un groupe jouerais ici. Un groupe où mon frère est le guitariste. Je reste à l'écart, scrutant la marche de bois. « Je veux connaitre son style de musique », c'est la seule chose que mon cerveau se répète en boucle.

- Ren ! Tu es là ! (une main m'agrippe fermement) On a trouvé de la place pratiquement devant. On t'attendait ! Tu étais où ? crie Vivi visiblement plus excitée qu'inquiète.

Je crois qu'on a jamais autant prononcé mon nom en une seule soirée.

- Je prenais l'air, l'alcool m'a perturbée, je souris sans l'ombre d'un regret de mentir.

Sans m'écouter, elle me tire et détourne le groupe. Au final, nous nous retrouvons collées toutes les quatre entre une tonne de personnes surexcitées. Pitié, faites que tout se passe vite. Je veux rentrer. Des minutes interminables de bousculades et de cries passent. Tellement concentrée par mes pensées, je ne remarque même pas que le groupe est grimpé sur scène. 

Une voix grave parlant dans le micro me réveille. Je me redresse, et observe. Mon regard le cherche lui, et personne d'autre. J'en arrive même à ignorer les autres membres et la voix qui enchaine des mots que je n'écoute pas. Des notes de guitare commencent à se suivre succinctement, allant de l'aigu au grave. L'air de la musique résonne très vite dans mes oreilles. Je la connais. Mon regard se pose sur Ace, enchainant les notes avec une remarquable dextérité. Il ne semble pas hésiter. Non, il n'hésite pas. La foule hurle, cri dans un euphorisme incontrôlé. Les paroles se superposent à la guitare. Le nom me revient : I'm So Sorry d'Imagine Dragons. Mon groupe préféré. Je reste pertubée par ce choix. Le regard d'Ace croise le mien. Je le vois refreiner un sourire avant d'observer sa paupière droite faire un clin d'œil. Mon visage devient penaud et terriblement gêné. Plus discret, on meurt. Mais étrangement, j'ai même envie d'en rire. J'entends les filles près de moi littéralement s'exciter, fondant sous cette attention qu'elles ont cru pour elle. Je suis une nouvelle fois désolée, mais c'est à moi et seulement à moi qu'était destiné ce geste.

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Voilà deux heures que je suis rentrée. Il est quatre heure du matin, et je n'arrive pas à trouver le sommeil. Sabo, Luffy, Rouge et mon père dorment profondément. J'ai d'ailleurs croisé Sabo en rentrant. Il m'a demandé si j'étais avec Ace. La blague. Donc, voilà deux heures que je regarde des Disney, à la recherche d'une réponse concrète à ma question de philosophie. 

« Jusqu'où certaines personnes sont prêtes à aller par jalousie ? » Disney regorge de ce genre de personnes. De la jalousie simple, à la maladive. Je prends des notes pour ensuite toutes les réécrire au propre sur une feuille. J'ai regardé Cendrillon, et les exemples ne manquent pas. A présent, je me concentre plus sur le dessin animé de Mulan. Le peu de choses que j'ai sur celui-là est largement suffisant. Je me lève du canapé pour aller changer de DVD. Un bruit sourd provient de la porte que j'entends claquer par la suite. Ah, cette situation m'en rappelle une autre. 

Je ne prête pas attention et fixe les films que j'ai prévu de visionner. Je l'entends tituber et s'approcher d'ici. Je place le CD dans le lecteur et le lance. Je reviens m'asseoir par terre, dos contre le sofa. Chose déduite, puisque le corps inanimé d'Ace vient s'écraser sur celui-ci.

- Tu es encore saoul ? demandé-je (j'appuie de le bouton play, le film se lance).

- Tu regardes quoi ? marmonne-t-il entre ses dents, la voix complètement ailleurs.

- Oui, tu es bourré.

Je n'écoute pas sa réponse et entends seulement des grognements incompréhensifs. Dans des efforts qui n'appartiennent qu'à lui, je sens ses bras entourer mon cou et un poids appuyé sur ma clavicule gauche.

- Tu fais quoi, là ? dis-je d'un ton sombre.

- Je me pose.

Je roule des yeux. Une fois, j'espère, on m'expliquera sûrement ses penchant lunatiques. Un jour, il peut être odieux, et l'autre calme. Ses lèvres frôlent mon cou, avant de le parsemer de plusieurs baisers papillons.

- Putain, arrête, ordonné-je, basculant mon épaule.

Son visage me fait face, ses yeux pénètrent les miens. Une force m'interpelle et m'intime de me calmer.

- Juste un, s'il te plait.

Cette voix m'a parue tellement insensée venant du personnage qu'il est. Ace me supplie presque ; lui qui est d'un naturel bourru et désagréable. 

Mon cœur recommence ses battements irréguliers, je les compte. Il n'y a plus rien à faire. Je suis prise au piège, enfermée dans un cercle vicieux. Mes lèvres cherchent elles même les siennes. Un baiser doux, sensuel et brûlant. Il le rompt, et vient caresser mon épaule du bout de ses doigts, me procurant des frissons.

 Il descend ensuite sur mon bras, mon coude, puis le dos de ma main, pour ensuite remonter. Je me laisse faire, complètement à sa mercie. Mes yeux se rivent sur la télé, voulant se concentrer sur une nouvelle chose. Un goût amer vient engourdir ma langue. Que suis-je en train de faire ? 

I Hated [Ace x OC, One Piece]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant