Traquée(mafia)

Chapitre 32-2

Finalement tout s'était bien passé, après ce moment de trop-plein d'émotion nous avions repris contenance.

Ce n'était pas la première fois que je voyais mon oncle dans cet état. Certes, ces fois étaient rares, on ne voit pas tout les jours un Lo'ran avec un regard emboué d'émotion, mais quand ça arrivait il n'essayait pas de le cacher.

C'est un peu drôle parce que les Lo'ran sont connus comme des personnes froides, réservées et distantes. Ce qui n'est pas faux, mais nous ne sommes pas totalement réservés et froids. Il nous arrivé de ressentir des émotions fortes, hormis la colère et la tristesse. Il nous arrive de nous ouvrir, bien que difficilement avec les gens de l'extérieur, mais naturellement entre nous.

Je refermais doucement la porte, non sans jeter un dernier regard sur l'homme couché à l'intérieur. Il était temps qu'il fasse un break. Et maintenant qu'on était revenu du bon pied, il pouvait s'absenter sans se soucier de l'avancement des opérations.

Je descendis au rez-de-chaussée où tout le monde était en mouvement, allant et venant, l'atmosphère n'était pas lourde, mais pas légère non plus.

On était tous déjà inquiet, mais avec la fusillade, les choses s'étaient corsées. Fallait agir maintenant et vite, heureusement ça, tout le monde semblait l'avoir compris.

Débout au milieu de la pièce, je repérais Ashton devant l'armurerie à l'autre bout de la salle et lui fit signe de s'approcher.

- Alors?

- Tout baigne!

- Hmm. J'espère que je n'aurais plus à te faire la morale.

- Je ne te promets rien, mais j'essaierai d'être sage cette fois.

Il me sourit en posant délicatement une tape sur mon dos, je me sentais légère à présent, cette discussion avec Will m'avait donné des ailes. Je m'attendais à ce qu'il y aille encore un peu de froideur entre nous mais il m'étonna en me reparlant comme si de rien n'était. Ça m'avait déboussolé un moment, mais je ne m'en plaignais pas, je me serais quand-même senti mal s'il était resté froid après ça.

Il m'avait souri et invité à m'asseoir pour discuter un moment.

À présent, il dormait alors je devais prendre les choses en main jusqu'à son réveil. Il m'avait clairement expliqué qu'on avait plus de temps à perdre, maintenant que Marco avait pris connaissance de notre présence près de Rome il allait sûrement manigancer quelque chose.

J'aggripai le bras de Ash alors qu'il s'apprêtait à s'en aller, lui faisant comprendre que j'avais encore besoin de lui.

- Je dois parler à tout le monde.

Il acquiesça de la tête et, comprenant parfaitement ce que je voulais dire, attira vers moi une chaise sur laquelle je me hissai afin d'attirer toute l'attention sur moi.

Je tapais sur mes mains en demandant l'attention de tout le monde. Ils arrêtèrent leurs activités et se retournèrent vers moi.
Je pris un moment à considérer chaque personne se trouvant dans la pièce

- Bon! Je ne vais pas aller par quatre chemins. Nous savons tous ce qui s'est passé hier et c'est même la raison pour laquelle vous semblez si stressés. Je suis sûre que vous n'êtes pas sans savoir qu'à partir du moment où la fusillade à éclaté, les choses ont pris une autre tournure. Nous avons commencé une course contre le temps. Une course que nous devons absolument remporter parce que c'est vital... Pour notre Parrain. Alors je vous prierai d'accélérer la cadence. Nous avons été secoués mais pas déstabilisés. Nous avons donc encore de la force pour agir et il faut le faire maintenant.