FH : Un Nouveau Départ

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Cela faisait à présent environ deux mois que ma vie avait repris son cours. J'avais pu changer d'identité grâce à une connaissance de Sigrid : je m'appelais à présent Franck Stones et j'étais né à Toronto au Canada. J'avais réussi à me faire embaucher dans un lycée de la région comme prof de physique et d'informatique. Désormais, c'était moi qui nous faisait vivre, en échange du logement et du couvert. J'avais pu revoir Anthéa, le temps d'une après-midi, d'une balade au parc; elle avait tellement changé physiquement que j'avais eu du mal à la reconnaître, sans ses cheveux roses. Elle m'avait appris comment elle s'en était sortie et comment elle avait refait sa vie. J'avais remarqué que l'étincelle qui jaillissait entre nous à l'habitude était bel et bien éteinte, nous avions chacun tourné la page. Quand elle montait sur Paris pour rendre visite à Aelita, elle passait toujours nous dire bonjour, à Sigrid et moi. Aelita, je la voyais plusieurs fois par semaine, elle venait régulièrement à l'appartement en compagnie de ses amis, surtout depuis qu'ils connaissaient l'état de santé de Sigrid, et nous rattrapions le temps perdu.

Mais je m'inquiétais pour Sigrid, dont l'état de santé avait tendance à se dégrader. Elle m'avait raconté son calvaire : un cancer du sein deux ans auparavant, des métastases aux poumons, ensuite au cerveau, et un peu partout. Ses images de PET scan semblaient montrer un sapin de Noël scintillant. Elle faisait des crises de plus en plus souvent, et dans ces périodes-là, sa tête lui faisait si mal qu'elle en pleurait. Dans ces cas-là, j'appelais son médecin traitant qui, lors de la consultation, lui administrait des cachets toujours plus puissants. Elle pouvait ensuite passer plus d'une journée entière à dormir, et à récupérer son énergie consommée par la douleur et la maladie. Elle et moi nous étions fortement rapprochés durant ces deux mois, je l'aidais dans les tâches, je cuisinais pour nous deux, j'entretenais l'appartement. Mais elle voulait participer aux corvées, peu importe son état de santé. Je n'avais pas peur de le dire : j'admirais cette femme pour son courage, sa vive intelligence et son mental de guerrière. Et malgré toutes ces qualités, je l'avais toujours connue célibataire. Elle m'avait révélé avoir eu une histoire avec un certain Pedro, un restaurateur rencontré à un cours de danse de salon, mais qui avait mis un terme à leur relation dès qu'il sut qu'elle était malade. Je ne pouvais cautionner une telle lâcheté, je savais que, pour ma part, je l'accompagnerais jusqu'au bout. J'aimais Sigrid depuis belle lurette, mais je m'en voulais par rapport à Anthéa qui, visiblement, n'avait pas attendu mon retour pour refaire sa vie. Après tout, j'y avais droit, et Sigrid aussi.

Couché sur le canapé, je jetai un coup d'oeil au réveil : il affichait sept heures et quart. La nuit avait encore été éprouvante pour Sigrid : elle n'avait pas arrêté de tousser et s'était endormie d'épuisement. Je me levai sans me presser, je devais être au lycée pour quatorze heures, et me dirigeai vers sa chambre afin de m'assurer que tout allait bien. Effectivement, elle dormait encore. Ni une ni deux, j'en profitai pour dresser la table et lui préparer son petit-déjeuner habituel : du pain au beurre et à la confiture de groseilles ainsi qu'un café fort, car la caféine fonctionnait comme un anti douleur naturel. Je le lui servis sur un plateau, au lit. Je m'assis sur le rebord, lui caressai délicatement les cheveux et elle émergea.

-Franz, je suis désolée pour cette nuit, je t'ai encore empêché de dormir, s'excusa-t-elle d'une voix faible.
Je lui saisis la main et la serrai fort dans la mienne en guise de réconfort.
-Qu'est-ce que tu racontes ?! Tu n'y peux rien, tu n'es pas un poids pour moi, et sache que je suis là pour toi, quoi qu'il advienne. J'ai horreur de te voir souffrir, après tout ce que tu as déjà traversé, tu mérites d'être heureuse. Et je ferai en sorte que tu puisses de temps à autres oublier cette maladie, répliquai-je avec détermination.
Je ne pouvais pas laisser sa maladie endommager chaque instant de sa vie, je voulais voir un sourire illuminer son visage, ne fût-ce que le temps d'une seconde, que sa maladie s'adapte à elle et non l'inverse.
-Je te remercie pour tout ce que tu fais, mais ne te sens pas obligé. Je n'ai pas choisi de te loger pour que tu t'occupes de l'appartement et que tu m'assistes jusqu'à ma mort. Je l'ai fait pour te dépanner avant tout, pour te rendre un service, déclara-t-elle les larmes aux yeux.
-Sigrid, si je fais tout ça, c'est parce que je tiens à toi. Je ne me sens nullement contraint de te faire la cuisine ou la lessive, ça me fait plaisir de le faire et de savoir que tu ne vas pas devoir te fatiguer plus, lui assurai-je en me penchant vers elle.
Elle se redressa pour s'asseoir à côté de moi, et je l'aidai à installer son plateau.
-Je n'avais encore jamais connu quelqu'un comme toi. Les autres, enfin, les seuls que j'ai connu, ils ne faisaient pas attention à moi, et le dernier en date m'a lâchement abandonnée quand il a appris que j'avais un cancer. Toi, au moins, tu n'es pas comme eux. Tu es tout l'inverse, tu m'écoutes, tu prends soin de moi, tu me rends service, sans rien demander en retour, et je ne t'en remercierai jamais assez. Tu seras le meilleur souvenir que j'emporterai dans la tombe, m'expliqua-t-elle assez émue.
Je la pris tendrement par les épaules.
-Sigrid, ne parlons pas de ça, je n'ai pas envie d'y penser. Je ne veux pas te perdre, j'aimerais que l'on puisse profiter un petit peu, tous les deux, la sermonnai-je gentiment.
Soudain, elle s'effondra contre moi, en larmes.
-Franz, j'ai si peur ! Je sais que d'ici quelques mois, je serai morte, sanglota-t-elle désemparée.
Je lui essuyai ses larmes à l'aide de mes doigts.
-Mais on a encore quelques mois pour vivre, ma pépite. Et ces quelques mois, ils vont nous servir à profiter et à faire un tas de choses ensemble, à deux, rétorquai-je en m'efforçant d'être positif.
Elle ne répondit rien, me regarda et se rapprocha à quelques millimètres de mon visage. Et le baiser se fit naturellement, en douceur.
J'avais enfin su lui montrer mon amour pour elle, mais je déchantai rapidement. À peine son petit-déjeuner avalé, elle hurla de douleur en prenant sa tête entre ses mains. Elle commençait une crise. Je me dépêchai de trouver les cachets afin de la soulager le plus rapidement possible, qu'elle avala avec un grand verre d'eau. Peu de temps après, le cocktail de cachets et de caféine fit son effet, et la douleur disparut dans la foulée, à un tel point qu'elle me fit une demande quelque peu déroutante. Elle s'était déjà habillée pour sortir, ce qu'elle ne faisait plus depuis des lustres. Elle s'approcha de moi et me caressa le bras.
-Franz, j'aimerais que l'on aille ensemble au funérarium pour choisir mon cercueil. Tu sais, ça me tient vraiment à cœur, déclara-t-elle d'une voix fatiguée.
Ça me mit un coup et sa demande ne me plaisait pas vraiment. Cependant, je ne pouvais pas lui refuser cela, elle voulait vraiment pouvoir choisir sa dernière demeure.
-C'est d'accord, on y va. Je t'aiderai même à choisir, si tu veux, acceptai-je les yeux embués.
Je la pris doucement contre moi avant de déposer un baiser sur sa tête.
Nous nous rendîmes donc au salon funéraire le plus proche, qui était assez réputé, où un nombre considérable de cercueil était exposé afin de guider le client dans son choix. J'observai les bouquets et couronnes de fleurs, en méditant sur la vie. Il était vrai que la vie pouvait être à la fois une vallée de larmes et une vallée de roses. Une chose était certaine, nous détestions la quitter.
Sigrid ne me lâcha pas la main durant toute la visite. Je pouvais ressentir son angoisse par rapport à la mort même si elle s'efforçait de ne rien montrer.
Alors que nous regardions un beau cercueil en chêne, un employé assez petit, bedonnant et chauve habillé en costard cravate s'avança vers nous.
-Bonjour Madame, Monsieur, puis-je vous être utile ? intervint-il en nous serrant la main.
-Oui, est-ce bien du bois de chênes de forêts françaises ? s'informa Sigrid, très intéressée.
-Oui Madame, tous nos cercueils sont fabriqués avec du bois provenant de nos forêts, affirma-t-il d'un air professionnel.
-Et je peux l'essayer ? J'aimerais savoir si je serai bien dedans, rétorqua-t-elle avec un léger sourire.
-Ça, ce n'est pas possible, Madame, ces modèles ne sont pas faits pour être essayés, répondit l'homme en s'agaçant un peu.
-J'aimerais aussi pouvoir avoir des photos de mon compagnon et de mes amis avec moi, pour ne pas oublier leurs visages, et un livre pour ne pas m'ennuyer au paradis, ajouta-t-elle.
L'homme se détourna, désarçonné, et j'en profitai pour entraîner ma compagne à l'écart.
-Tu ne préfères pas que je te virtualise sur Lyoko pour que tu ne meures jamais et que l'on puisse se voir quand on veut ? lui demandai-je en remplaçant une de ses mèches derrière son oreille.
Elle déclina ma proposition en secouant la tête :
-Non, je ne peux pas faire ça. Et puis, le jour où la pile nucléaire sera morte, moi aussi je mourrai. Je dois suivre mon destin.
-Alors, je ferai faire un cercueil sur mesure exprès pour toi. Et en chêne, parce que le chêne est fort, comme toi, ma chérie, décidai-je fermement.
Nous sortîmes du salon funéraire, bras dessus bras dessous, et allâmes nous balader un peu.
-Après ma mort, je te lègue mon appartement, ainsi tu n'auras pas besoin de trouver autre chose, m'annonça-t-elle avec un grand sourire.
Je reçus une sorte de coup de massue  : j'étais à la fois choqué et touché par sa générosité sans fin.
-Tu n'es pas obligée de faire ça pour moi, tu sais, la raisonnai-je.
-De toutes façons, je n'ai pas d'héritier, et je n'ai pas envie de léguer ça à l'État, railla-t-elle.
Je ne répondis rien et la serrai un peu plus fort contre mon cœur. Une femme en or, une pépite, voilà qui elle était. Alors que cela aurait dû être à moi de la remercier pour tout ce qu'elle avait fait, elle me faisait encore des cadeaux.
Après la promenade, je déjeunai rapidement : un sandwich au thon et aux crudités ; et je me rendis au lycée pour donner deux heures de physique à une classe de Terminale S. J'aimais bien enseigner, surtout au lycée, ce métier était bien plus reposant que ce que j'avais pu connaître auparavant. Et les élèves étaient si attachants et intéressés par mon cours, cela me mettait du baume au cœur.
À la sortie, je remontai dans la voiture : celle de Sigrid, qu'elle ne pouvait plus utiliser. Je ne pus m'empêcher de fondre en larmes en pensant à elle. Je savais qu'elle voulait plus que tout être présente pour les dix-huit ans d'Aelita ainsi que la remise des diplômes, et elle ne savait même pas si elle serait toujours de ce monde. Quant à moi, je l'aimais, autant que j'avais aimé Anthéa, et j'avais envie de l'emmener faire le voyage de sa vie, avant son dernier voyage.
Je me ressaisis avant de partir faire quelques courses et de rentrer auprès d'elle. Comme tous les soirs, je préparai le dîner, un dîner composé de pommes de terre, d'épinards et d'un morceau de saumon. Je cuisinais toujours très sain, pour la maintenir dans des conditions acceptables le plus longtemps possible.
Après avoir lu un peu, elle s'installa à table avec moi, et elle sembla satisfaite de ma cuisine. Requinquée, elle m'aida à débarrasser et à faire la vaisselle ; et puis nous regardâmes une comédie pour nous détendre avant de nous coucher.
Dans mon rêve, j'entendis une plainte lancinante, et de plus en plus forte, qui m'arracha de mon sommeil. Je consultai mon réveil : il indiquait minuit et demie. Je n'avais pas rêvé : les cris venaient de la chambre de Sigrid; elle recommençait une crise. Mais contrairement aux autres fois, elle paraissait plus grave. Je me levai à la hâte et me précipitai vers sa chambre. Elle avait pu allumer la lampe et se tenait le crâne en hurlant, comme possédée. Je cherchai frénétiquement après ses cachets : il ne restait pas une dose suffisante pour calmer sa souffrance.
-Sigrid, j'appelle ton médecin traitant tout de suite, il te donnera des calmants, tentai-je de la rassurer en la prenant par les épaules.
Je m'emparai du téléphone et composai rapidement le numéro. Il n'y avait pas plus dévoué comme médecin, il se déplaçait jour et nuit pour ses patients.
-Allô ?
-Docteur Blanchard ? Excusez-moi de vous déranger, c'est Franck Stones, l'ami de Suzanne Hertz. Je vous téléphone parce qu'elle est en train de faire une crise terrible et qu'il lui manque des cachets, expliquai-je d'une traite.
-Faites de votre mieux pour la réconforter, j'arrive tout de suite, répliqua-t-il d'un air décidé avant de raccrocher.
Je retournai vers la chambre, où elle se tordait toujours de douleur.
-Ma chérie, ça va aller, le médecin est en route, il sera bientôt là, murmurai-je en la prenant contre moi.
Elle me repoussa violemment, aveuglée par sa souffrance.
-Pourquoi est-ce tu restes avec moi ?! Je vais crever ! Une morte, voilà tout ce que tu auras ! Tu ne vois pas que j'ai besoin d'être seule ?! Vas-t-en ! hurla-t-elle, les yeux remplis de larmes.
Je m'exécutai, des larmes perlant sur mes joues, et retournai dans le salon, jusqu'à l'arrivée du médecin.
-Bonsoir Monsieur Stones, j'ai fait au plus vite. Votre compagne est dans sa chambre ? me salua-t-il en me serrant la main.
J'acquiescai et le guidai vers la chambre, où il resta une bonne demi-heure, et les cris s'estompèrent peu à peu.
-Je lui ai donné des médicaments plus forts, elle s'est endormie, normalement ça devrait faire l'affaire, raconta-t-il en sortant de la chambre.
Je sortis mon portefeuille pour payer, mais il m'arrêta d'un geste.
-Non. Suzanne est ma plus fidèle patiente, et je ne suis pas venu pour me faire de l'argent en-dehors de mes heures, protesta-t-il avec bienveillance.
Je fus agréablement étonné par son honnêteté, et nous nous saluâmes avant son départ.
Au lieu de retourner dormir sur le canapé, je rejoignis Sigrid dans son lit, où elle dormait profondément. Je devais être là pour elle.
Le lendemain matin, elle se réveilla doucement, et sursauta quand elle me vit auprès d'elle.
-Franz, mais que fais-tu dans mon lit ? questionna-t-elle, abasourdie.
-Cette nuit, tu as fait une crise terrible. J'ai appelé le médecin, qui est venu te donner des calmants, et tu m'as chassé, lui racontai-je en chuchotant.
-Ah bon ? Je ne m'en souviens pas. Je t'ai vraiment chassé ? Et tu es resté ? rétorqua-t-elle, surprise.
Je lui caressai tendrement le contour délicat de son visage.
-Bien sûr, je ne m'appelle pas Pedro, moi. Je t'ai promis que je serais toujours là pour toi, n'oublie pas, plaisantai-je en l'attirant vers moi.
Elle éclata de rire, d'un rire cristallin et pur, et des plus agréables à écouter.
Et puis, son expression changea, elle me regardait sérieusement, et puis elle m'embrassa.
-Pedro ne t'arrivera jamais à la cheville, rigola-t-elle entre deux baisers.
-C'est sur que si tu parles de son comportement envers toi, c'est clair, ajoutai-je en lui caressant les cheveux.
-Au fait, il est quelle heure ? s'informa-t-elle, un peu confuse.
Je consultai ma montre.
-Il est dix heures trente. Je vais aller m'habiller, lui répondis-je.
Elle prit le livre sur la table de nuit et commença sa lecture, tandis que je me rendis à la salle de bains. J'avais bien envie de l'amuser un peu, de la séduire. Mon grand slip blanc en coton ferait l'affaire. Je sortis de la salle de bains, torse nu et en slip, pour retourner dans la chambre, où je tentai de la séduire en exposant mon corps. Elle ne remarqua rien et continua sa lecture tranquillement. Soudain, je passai la vitesse supérieure en me jetant littéralement sur le lit. Elle cria, effrayée et surprise.
-Qu'est-ce que tu fais en petit slip ? Tu n'as pas un pantalon ? demanda-t-elle, sur les nerfs.
-Euh, si, bredouillai-je penaud et honteux.
-Ben vas-y, mets-le, me pressa-t-elle.
Deux secondes après, elle rigola avec moi, de cette petite blague, de ma petite attention pour la faire rire, pour lui remonter le moral. Elle me remercia même.
Deux heures plus tard, la sonnette retentit : il s'agissait d'Aelita et de ses amis, qui venaient nous rendre visite, et surtout, nous dire au revoir avant leur voyage en Grèce avec le lycée. J'étais particulièrement heureux de les voir tous ensemble même si j'adorais passer des moments seul avec Aelita. Mais il s'agissait des lyoko-guerriers, qui m'avaient sauvé la vie mainte fois. Sigrid s'était levée, et nous avions tous les deux préparé un bon repas pour tout le monde : hamburger frites maison, ce que nous n'avions pas l'habitude de manger.
-Où allez-vous en Grèce ? leur demandai-je, curieux.
-On va visiter le centre historique d'Athènes et on va à Santorin, répondit Aelita.
-Ce sera l'occasion de revoir mon père, et peut-être mes cousines, ajouta Hélèni emballée par le voyage.
-Tu as des cousines ? Je ne le savais pas, répliqua Yumi avec étonnement.
-Oui, elles s'appellent Araceli et Nomi, elles font partie d'un groupe de rock local et elles ne se ressemblent pas, leur mère à plus que probablement trompé mon oncle, expliqua-t-elle en donnant des détails.
-Et bien, c'est pire que Dallas et son univers impitoyable, dans ta famille, la taquina Odd.
-Tu sais Odd, dans toutes les familles, il se passe des choses. Regarde Aelita, Ulrich et son père, ou encore toi avec ta famille de globe-trotters, lui dit doucement Sigrid.
-Mme Hertz a raison, Odd, regarde aussi dans ma famille, ma relation avec Patrick. Tout le monde a ses problèmes, renchérit posément Jérémy.
-Oui, mais moi, ma mère ne couche pas avec tout le village, se renfrogna-t-il.
-Oui, ben t'y vas fort, traite ma tante de pute et mes cousines de bâtardes tant que tu y es ! s'énerva Hélèni.
-Calmez-vous, les amoureux, je vous rappelle que l'on est ici pour passer un bon moment, les calma Ulrich.
Ce garçon était très réfléchi, il paraissait renfrogné mais observait le monde pour mieux agir. Un peu comme ma fille et Jérémy, mais tout le contraire de Odd et Hélèni, plus impulsifs.
Je percevais Yumi comme étant la plus responsable de groupe, elle savait prendre de bonnes décisions.
Après le repas, je fis tinter mon verre : j'avais une annonce importante à faire.
Je fis donc tinter mon verre avant de prendre la parole.
-J'ai quelque chose à vous annoncer, à vous tous et à Sigrid. Aelita, j'espère que tu ne nous en voudras pas pour ça : Sigrid et moi, nous nous aimons et nous sommes ensemble. Pendant que vous serez en Grèce, je compte l'emmener à Moorea, l'endroit où elle a toujours rêvé d'aller, et c'est maintenant où jamais, peu importe le prix. J'en ai profité que son médecin traitant comptait y aller avec sa femme dans le courant du mois pour sauter sur l'occasion. En cas de problème, il sera joignable, et ça lui fait plaisir de pouvoir t'accompagner, déclarai-je en me tournant vers elle.
Son visage s'illumina par ce sourire que j'attendais et elle se jeta dans mes bras, en larmes.
-Franz, merci, c'est fou. Je t'aime, s'exclama-t-elle avant de m'embrasser sous les applaudissements des jeunes.
Aelita se leva et s'avança vers nous, sans animosité.
-Mais Papa, bien sûr que je ne t'en veux pas. C'est le cours de la vie. Maman t'a aimé, elle aime Alain. Tu l'as aimée et maintenant, tu aimes Mme Hertz, c'est tout ce qu'il y a de plus normal, elle a fait beaucoup pour toi, me rassura-t-elle paisiblement.
-Aelita, appelez-moi tous par mon prénom, nous ne sommes plus au collège, intervint gentiment ma compagne.
Tout le monde rit et fêta notre départ vers une vie nouvelle.

À suivre...


Qu'avez-vous pensé de ce nouveau chapitre ? J'attends vos commentaires 🙂









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