Code Lyoko - Et Maintenant

O : Les aléas de la vie

Après le départ de Yumi, je décidai d’aller me promener en douce avec mon chien Kiwi au skatepark avec l’espoir d’y retrouver Samantha afin de lui parler. Pour plus de précautions, je mis mon chien dans mon sac de sport avec ma planche et mon équipement.

Je décidai de passer par le parc du lycée, où il y avait peu de chances que je me fasse prendre par un prof ou un éducateur.

Et j’avais eu raison, le parc était tellement désert que l’on pouvait entendre chanter les oiseaux et bourdonner les insectes. Comme il était agréable de se promener dans le parc boisé et ensoleillé en fin d’après-midi lorsqu’il n’y avait pas l’ombre d’un humain ! Je respirai l’air relativement pur du parc, reculé de toute circulation et loin des odeurs écoeurantes d’essence ou des remugles âcres des pots d’échappement. Je me dis que j’avais quand même de la chance d’être ici : une nature luxuriante, un chien, un skatepark à proximité, une petite amie, ma guitare, et surtout, de vrais amis avec lesquels je pouvais raconter un tas de conneries. J’aimais par-dessus tout taquiner Jérémy et Aelita sur leur relation parce qu’ils étaient plutôt timides, à se cacher, ce qui avait tendance à me rendre curieux. Evidemment, ils le prenaient assez mal, surtout Jérémy, le plus timide des deux, qui me rabrouait sans arrêt. Malheureusement, les autres les suivaient et je me sentais condamné à ne plus pouvoir raconter de blagues et de conneries, ce qui était en réalité mon moteur et ma manière de prendre les choses.

Je continuai à marcher cinq bonnes minutes le temps de me retrouver hors du domaine et ensuite, je sortis mon chien et attachai sa laisse. Huit-cent mètre plus loin, nous arrivâmes au skatepark où je cherchai Samantha du regard. Je n’eus pas de difficulté à la reconnaître et elle me fit un signe.

Samantha Knight était une jolie jeune fille à la peau noire, née de père afro-américain et de mère béninoise. Elle venait d’un milieu assez défavorisé et passait tout son temps libre au skatepark sur sa planche, ce qui la rendait mince et élancée. Sam et Odd n’étaient pas scolarisés dans le même lycée et ne vivaient pas dans la même région ni dans le même milieu. Elle vivait dans la banlieue parisienne et ne logeait pas au lycée alors qu’il vivait près de Toulouse et qu’il voyait très peu ses parents. Mais ce qu’il aimait chez elle, c’était son humour et sa façon de voir les choses, ils avaient beaucoup de points communs.

Je la rejoins donc au-dessus du half-pipe sur lequel elle était assise et avait l’air de m’attendre depuis un bon bout de temps. Nous nous saluâmes et elle me demanda si je passais en Terminale.

-Oui mais avec quand même pas mal d’échecs, lui répondis-je en faisant la grimace. Et toi ?

-Aussi, depuis que je suis en professionnelle, ça va, j’ai trouvé ma voie, j’aime bien aider les autres, affirma-t-elle, pensive.

Pendant ce temps, mon chien grimpa sur ses genoux et alla se blottir dans ses bras.

-Je suis contente que tu l’aies amené, il est si affectueux, se réjouit-elle.

-Il faut bien que je vienne ici pour le promener un peu, il doit tout le temps rester dans la chambre au lycée, déplorai-je avec compassion pour lui.

-Sinon, j’aimerais te parler, continuai-je, embêté.

-Ah bon ? s’interloqua-t-elle. Moi aussi.

-Vas-y, commence, décidai-je, curieux de savoir.

-Ben, tu vois, j’ai l’impression de ne ressentir que de l’amitié pour toi, bredouilla-t-elle sur un ton embarrassé. Je te vois toujours comme un pote et pas comme mon petit ami.

Je sautai de joie et elle me regarda, ne semblant pas comprendre ce qu’il m’arrivait.

-Mais c’est génial ! m’écriai-je, heureux. Tu te rends compte, je voulais te dire la même chose !