Code Lyoko - Et Maintenant

O : En Flagrant Délit

Cela faisait désormais quelques jours que nous connaissions la vérité, et Aelita était plus que jamais déterminée à rallumer le supercalculateur afin de ramener son père. Cependant, il restait à résoudre un problème de taille : Hélèni. J'avais beau être raide dingue d'elle, nous ne pouvions pas prendre le risque de lui révéler notre secret, c'était beaucoup trop dangereux.
Alors que nous étions en train de papoter dans la cour, nous aperçûmes un grand jeune homme brun de la trentaine en manteau noir se diriger vers le bâtiment des sciences. J'ignorais complètement qui était cet inconnu, tout comme le reste de la bande, et alors que Tamiya et Milly passaient de notre côté, je leur fis signe de venir vers nous. Si quelqu'un devait être au courant de quelque chose, cela ne pouvait être qu'elles.
-Les filles, vous savez qui est ce mec ? questionnai-je, suspicieux.
-Oui, c'est Mr Lagrange, le remplaçant de Mme Hertz, répondit Milly avec un large sourire.
Nous nous regardâmes, interloqués, même Hélèni. Et pas d'Élisabeth pour nous expliquer, elle traînait avec Hervé.
-Mme Hertz ? répliqua Aelita, surprise.
-Oui, il paraît qu'elle est absente pour le reste de l'année. Je dois avouer que ce n'est pas toujours le top d'avoir cours avec une prof qui a l'air crevée. On dirait qu'il y a des matelas qui sortent de sa bouche tellement elle a envie de dormir. Et elle tousse et elle a des migraines, aussi, détailla Tamiya.
-Et puis, le nouveau est super craquant, ajouta Milly toute émoustillée.
-Et Hiroki, il en pense quoi ? la taquinai-je, d'un air nonchalant.
Elle vira au rouge vif, se détourna et s'en alla avec Tamiya.
Les autres éclatèrent de rire, mais pas pour longtemps, car des interrogations nous taraudaient.
-Je ne comprends pas pourquoi elle s'absente pour le reste de l'année, je ne la trouve pas en si mauvaise santé, c'est étrange, fit remarquer Jérémy d'un air dubitatif.
-C'est peut-être un burn out. Ce n'est pas facile de tenir des classes de collège à longueur de journée, surtout avec des gamins aussi dissipés que Odd, suggéra Hélèni.
-C'est possible, mais j'ai des doutes. Peut-être qu'Elisabeth sait des choses par son père, approuva Yumi.
-On lui demandera tout à l'heure, décida Ulrich d'un air déterminé.
Soudain, Hélèni s'imposa, avec incompréhension.
-Vous connaissez personnellement cette prof, vous y êtes attachés ? Parce que là, ça ne vous regarde pas, c'est sa vie privée, et je ne vois pas en quel honneur vous devriez être au courant de son état de santé, ni pourquoi, s'emporta-t-elle d'une voix forte.
-Nini, calme-toi, on est juste inquiets, la rassurai-je en la prenant par les épaules.
-Écoutez, s'il y a des choses que je ne sais pas, expliquez-moi, je ne dirai rien, nous demanda-t-elle sur un ton de reproche.
Aelita s'avança doucement :
-Pour répondre à ta question, oui, nous la connaissons. Elle nous a donné cours pendant trois ans, elle est amie avec ma mère et je peux te dire que c'est une femme courageuse, révéla-t-elle d'une voix apaisante.

Soudain, la sonnerie retentit, nous avions cours de géographie et nous nous empressâmes de rejoindre la classe. Nous croisâmes Elisabeth, qui avait cours dans la salle d'à côté et nous en profitâmes pour lui poser la question.

-Dis, Elisabeth, on a appris que Mme Hertz serait absente le reste de l'année scolaire, ton père t'a dit quelque chose ? lui demanda Ulrich.

Elle se rapprocha de nous, comme si elle allait nous révéler le plus grand des secrets.

-Oui, mon père m'a fait jurer de ne rien dire, mais je vais faire une exception pour vous. En fait, elle est partie définitivement, mais il a refusé de me dire pourquoi. Vous ne le dites à personne, hein ? chuchota-t-elle d'un air inquiet.

-Non, ne t'en fais pas, motus et bouche cousue. Un grand merci, répondit Yumi de façon à la rassurer.

Elisabeth entra dans la classe d'à côté et nous fîmes de même, abasourdis par cette nouvelle. Nous nous étions exceptionnellement assis à l'arrière de la classe afin de pouvoir discuter discrètement.