Code Lyoko - Et Maintenant

J : Bienvenue à Athènes

Aujourd'hui était un grand jour pour nous. Les congés de Pâques venaient de débuter, et il s'agissait du moment qu'avait choisi la direction pour organiser les voyages de Terminale. Elisabeth avait eu l'autorisation de son père de nous accompagner grâce à ses beaux points et au fait qu'il restait des places disponibles pour la Grèce. Mais aussi parce que Hervé et nous avions choisi cette destination.
Nous étions samedi, et tous les parents étaient là : les miens, Anthéa, ceux de Yumi, la maman de Hélèni ainsi que son beau-père, ceux d'Ulrich et même le père de Odd, qui lui avait amené des vêtements d'été.
Après avoir dit au revoir à nos familles, nous montâmes dans le car qui devait nous emmener à l'aéroport de Roissy.
Contrairement à l'habitude, nous décidâmes de rester entre mecs : Odd et Ulrich prirent deux sièges, et Hervé et moi les deux juste derrière. Ce dernier avait appris à aimer passer du temps avec nous de temps en temps, et ses potes n'étaient pas loin.
Aelita, souvent malade à l'arrière, avait choisi de rester devant, à côté d'Élisabeth, avec Hélèni et Yumi juste derrière.
Ce n'était pas plus mal, finalement, nous allions pouvoir discuter de nos relations avec les filles et de trucs de mecs.
C'est Odd qui démarra la conversation, en taquinant Ulrich.
-Alors, mon pote, t'as toujours pas Yumi en poche ? Tu sais, il vaut mieux une Yumi que deux tu l'auras, lança-t-il avec enthousiasme.
-La ferme, Odd, c'est pas marrant ! On en est  encore au même point, bougonna-t-il.
-Oh là là, faut lui dire que tu l'aimes, la faire chavirer, le houspilla-t-il.
-Odd n'a pas tort, tu dois la faire vibrer, te montrer présent, attentionné, lui faire un petit cadeau, approuvai-je en hochant la tête.
-Oui, sauf qu'on a une relation ultra compliquée, répliqua-t-il en tirant la tronche.
-Ultra, faut pas exagérer. Tu sais, avec Hélèni, ça a été un peu compliqué parce qu'elle a vécu des situations difficiles, mais maintenant, ça va, le réconforta Odd.
-Tiens, et si tu nous parlais un peu de ta relation avec elle ? suggéra Hervé, qui se faisait relativement discret.
Odd haussa les épaules d'un air je-m'en-foutiste, comme il en avait l'habitude.
-Oh, vous savez, on vit notre petite vie. Nos vacances à la Réunion chez ses grands-parents nous a beaucoup rapprochés. Elle m'en a voulu un certain temps d'avoir fait venir son père alors qu'elle ne l'a pratiquement pas connu, mais ça s'est arrangé. Et maintenant, on ne se quitte plus. Et toi, Jerem', ça se passe bien avec Aelita ? enchaîna-t-il pour changer de sujet.
Je n'avais pas tellement envie de parler de ma vie intime et de celle de ma moitié à tout le monde, je décidai donc de rester évasif.
-On passe du temps ensemble, on se voit aussi le week-end, on fait des activités, la routine, quoi. On est devenu un vieux couple, maintenant. On est quand même ensemble depuis quatre ans. Après, on essaye quand même de faire de temps en temps des choses qui sortent de l'ordinaire, expliquai-je en priant pour que Odd ne me mitraille pas de remarques déplacées.
Il tenta de prendre la parole mais Ulrich le coupa net, juste à temps pour lui éviter de balancer une énorme connerie.
-Et toi, Hervé, ta relation avec Elisabeth, c'est comment ? questionna-t-il en se tournant vers le principal intéressé.
-Plus que parfait. Ça fait tant d'années que je suis fou d'elle, même quand elle me marchait sur les pieds, elle me plaisait. Et puis, elle a changé, et je l'ai aimée encore plus. J'ai décidé de changer mon style pour pouvoir l'aborder, et je ne me suis pas trompé, répondit-il avec passion.
-Vous l'avez déjà fait ? le taquina Odd.
Il devint cramoisi.
-Pas encore, avoua-t-il en secouant la tête.
-Ne t'inquiète pas, tu n'es pas le seul. Ulrich aussi, il est toujours puceau, en l'attente de sa Yumi, se moqua-t-il.
Furieux, Ulrich lui mit un coup de coude.
-Odd ! Tu vas me le payer ! maugréa-t-il, le regard noir.
Hervé et moi éclatâmes de rire, et nous arrivâmes à l'aéroport peu de temps après. Notre vol était prévu à onze heures trente, et nous avions donc le temps d'aller manger quelque chose avant d'embarquer. Tout le groupe se dirigea vers le fast food, où Odd prit le maxi menu, généreux en frites, avec un énorme burger. Hélèni avait pris des nuggets, tout comme Hervé. Elisabeth avait choisi une salade, alors que Yumi et Aelita avaient préféré des pâtes. Ulrich et moi avions pris un hamburger et des frites, mais des plus petites portions.
Nous mangeâmes en vitesse, avant de monter dans l'avion. Le vol se déroula sans histoire, et à l'aéroport d'Athènes, notre car nous attendait déjà pour nous emmener à l'hôtel où nous allions passer les deux premières nuits. Il faisait déjà chaud, et nous transpirions sous nos vestes et nos pantalons.
Une fois arrivé à l'hôtel, nous nous installâmes et en profitâmes pour nous changer avant les premières visites. Je partageais ma chambre avec Odd et Ulrich, et Hervé était avec d'autres amis. Il s'agissait d'une chambre relativement spartiate, mais propre, contrairement à un hôtel dans lequel j'avais pu séjourner (une seule nuit) avec ma famille à Dieppe. Nous avions eu droit à la dernière chambre : une chambre de six personnes ! La chance, penses-tu ! La literie était trouée, des ressorts nous rentraient dans le dos, une tâche douteuse avait élu domicile à l'intérieur de la lampe, la salle de bain était moisie avec un écart d'au moins quinze centimètres entre la cloison et le plafond (j'avais mesuré) qui nous permettait de saluer le voisin dans sa douche, de charmants miasmes tout droit sortis des WC parfumaient l'atmosphère, et pour couronner le tout, l'employée de l'accueil nous avait confié une télécommande pour allumer une TV...couverte d'une généreuse flaque de vomi séché et probablement pas étranger à sa panne. Notre chambre, c'était un petit paradis, comparé à ce taudis juste bon à abattre.
J'enfilai une chemise d'été à rayures ainsi qu'un bermuda pour avoir moins chaud :