Cette nuit-là, la peur hanta le sommeil de Zayn. Dans un cauchemar interminable, il se voit sur le toit d'un immeuble, seul. Puis, lorsque le brouillard se dissipe enfin autour de lui, il arrive à percevoir la silhouette svelte d'Alice à l'autre extrémité du toit. Elle porte un robe blanche et ses cheveux sont détachés, on dirait un ange. Dans son rêve, Alice l'appelle. D'un tendre sourire, elle lui demande de le rejoindre mais Zayn reste cloué au sol, il est incapable de bouger. Alors dans la panique, il demande, sans trop y réfléchir, à la jolie blonde qui lui fait face de venir, plutôt que ce ne soit lui qui la rejoigne. Sur cette requête, Alice s'approche doucement de lui et à chaque pas, Zayn découvre un peu plus à quel point elle est magnifique et lorsque qu'elle arrive enfin à sa hauteur, avec un doux sourire, Alice enfouit son visage dans le cou de Zayn et lui embrasse la nuque. A cet instant, le métis se détend enfin et plus rien ne pèse sur ses épaules, il sent qu'il peut bouger à présent. Quand soudain, un vent se lève, si violent qu'Alice doit s'appuyer sur lui pour rester debout. Il ôte alors sa main de celle d'Alice qui l'avait entrelacé pour glisser son bras autour des épaules de la jeune femme. D'abord, il pense que son instinct est de la protéger. Mais quelque chose ne tourne pas rond. En fait, le souffle de Zayn se hache rapidement et il a besoin d'Alice pour se stabiliser. Il ne la protège pas, son instinct le pousse à se protéger lui-même. La bouche entrouverte, les dents serrées marquant les muscles de son visage, il se force à contrôler chacune de ses respirations alors qu'une étrange voix résonne dans sa tête « je t'avais prévenu ». Et tandis que le vent est de plus en plus puissant, Alice se défait de l'étreinte du pakistanais pour lui faire face. Zayn peine à se tenir debout alors que la jeune femme ne bouge même pas d'un cil malgré les violentes rafales. Tout à coup, la jolie blonde lui sourit et il ne peut s'empêcher de penser « comme il est beau ce sourire » Mais bientôt, Zayn ne peut plus penser à quoi que ce soit ; dans un mouvement encore plus brusque que le vent qui semble ne malmener que le toit de cet immeuble, Alice pousse Zayn de toutes ses forces, n'oubliant pas de le regarder droit dans les yeux lorsque ses pieds s'échappent du toit et qu'il tombe à la renverse, dans le vide. Combien d'étages ? Des dizaines, des centaines. Peut-être des milliers. La chute est interminable. La vision de Zayn se restreint et il ne voit bientôt plus rien. Juste le temps d'apercevoir Alice se pencher du haut du toit de leur immeuble comme pour vérifier que la chute est mortelle. Aveugle, Zayn ne ressent plus sa chute dans le vide, tout ce qu'il sent, c'est le poignard et son cœur qui se crispe. C'est une douleur atroce, terriblement aigue et infinie. Si forte que Zayn se réveilla en sueur dans son lit, une main portée à son cœur comme pour vérifier que sa poitrine n'était pas grande ouverte, que sa chair, sa peau, son sang n'ont pas été arrachés par la férocité d'Alice. De la Alice de son rêve.
Il était minuit et Zayn ne pouvait pas se rendormir. Il ne pouvait pas et il ne voulait pas. A chaque fois qu'il fermait les yeux, il revoyait Alice sourire et le pousser dans le vide. Sans pitié. Sans cœur, en fait.
Cette pensée terrorisait le métis alors abandonnant l'idée de dormir, il sortit de son lit et enfila son jean ainsi que ses chaussures. Zayn ne prit pas la peine de changer de t-shirt, il n'espérait pas croiser quelqu'un dans l'hôtel à cette heure. Et pourtant, lorsqu'il se rendit dans le hall, il y découvrit Louise qui s'activait deux paniers sous le bras.
- Louise ? Mais qu'est-ce que tu fais ici à cette heure-là ?
- Oh, lui sourit-elle, je voulais rattraper le retard que j'ai pris toute la journée.
- Tu n'as pas travaillé aujourd'hui ? demanda Zayn en suivant la vieille femme dans les coulisse du LONDON PALACE.
- Non, j'ai passé la journée avec Alice. Monsieur WALDON m'a donné ma journée.