XIII

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- Amy, c'est quoi... ça ? dis-je, les yeux écarquillés.

- Bah quoi ? dit-elle avec une mine innocente.

  Je regarde Fred et George, qui sont désespérément amusés. Fred semble même effaré face à son style.
  Le lendemain matin qui a suivi notre rencontre avec les dragons de Daniel, on se retrouve dans la Grande Salle pour le petit déjeuner. S'en suit quelques minutes plus tard où Amy nous rejoint habillée très particulièrement ; une robe à bretelles et à volants turquoise avec pleins de lapins gourmands mangeur de fraises, un chemisier rose à manches longues transparent par-dessous, des chaussettes hautes dépareillées - l'une recouverte de larges bandes bleue cyan et blanches, l'autre de bandes violettes plus fines et de lignes vertes menthe, ressemblant en tout point à des rayures de canne à sucre -, un bonnet à oreilles de chat aussi multicolore que ses bottines à pompon à imprimés fraises. Le plus particulier reste son sac en bandoulière en forme de sucette ronde qui pend à son bras, ses cheveux noirs toujours autant éparpillés de véritables sucreries et d'une avalanche de barrettes multicolores, et ses lèvres pailletées. Sans oublier le fart à paupière multicolore qu'elle s'est mise aux yeux, ce qui la fait ressembler à une véritable Miss bonbons.

- Alors, là... dis-je, ne savant quoi dire d'autre. C'est vraiment...

- ... particulier, achèvent les jumeaux en cœur.

  Comme si de rien n'est, sans prendre en compte les regards des autres sur elle, Amy attrape un croissant et croque à pleines dents dedans avec l'éternel air enfantin qui n'appartient qu'à elle.

- Amy ? demandai-je. Es-tu consciente que tu passes tout sauf inaperçue ?

- Quoi ? dit-elle. C'est comme ça qu'ils s'habillent, les gens normaux, non ?

  Je croise le regard de George, puis celui de Fred, leur demandant silencieusement de l'aide pour expliquer à Amy qu'on n'est pas au Japon ici, mais en Angleterre, avant de finalement hausser les épaules : parfois, il ne faut par chercher à comprendre avec Amy.

- Dément ton style, lui dit Fred, un sourire amusé aux lèvres. Mais il manque du jaune, Amiral candy.

- Tiens, tu m'y fais penser, Jojo la frite ! s'exclame-t-elle.

  Sous nos airs stupéfaits, Amy sort de son sac en bandoulière un foulard et un bracelet à breloques représentant des pandas, tous deux jaune criard.

- Fred, c'était vraiment nécessaire ? chuchotai-je si bas qu'il est le seul à m'entendre.

- Elle est trop mignonne comme ça, répond-il en admirant d'un regard rêveur Amy mettre des bagues de toutes les couleurs.

  Je le regarde avec des yeux ronds comme des billes, alors qu'il se rend compte que le Fred que je connais ne dirait jamais ça.

- Non mais je veux dire !... commence-t-il.

- C'est bon, j'ai compris, dis-je en me retenant de rire.

  Je croise les yeux de George qui comprend sitôt que son frère a fini par avoir le béguin pour Amy. Aussi, son sourire devient immense et d'un seul regard entre nous, on se jure de faire tout notre possible pour mettre Amy et Fred ensemble - ceci étant à notre façon de nous venger après le complot qu'ils ont monté tous les deux pour nous faire avouer nos sentiments. Remarque, en réalité, ça ne date pas que d'aujourd'hui. Même l'année dernière, ils se disputaient un peu moins.

- Mais qu'est-ce qu'ils ont encore inventé ? lâche soudain George.

  Je tourne ma tête là où il regarde, au même moment où le groupe Serpentard de Smith entre à leur tour dans la Grande Salle, chacun des étudiants exhibant un gros badge sur sa robe de Sorcier. Pendant un instant, j'ai l'idée saugrenue qu'il s'agit peut-être des badges de la S.A.L.E, mais je remarque qu'ils portent tous le même message, en lettres jaunes et lumineuses :

Elementum  {Tome 4}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant