Elementum {Tome 4}

XIX

  Le lendemain de Noël, tout le monde se lève très tard. La salle commune de Gryffondor est beaucoup plus calme que ces derniers jours. Les conversations traînent paresseusement, ponctuées de bâillements. Hermione a à nouveau les cheveux en broussaille, ne voulant pas faire le même travail qu'hier à savoir utiliser de généreuses quantités de potion capillaire Lissenplis pour arriver à les coiffer. De ce fait, je lui ai montré que même avec des cheveux comme les siens on pouvait faire de belles coiffures, tel qu'un chignon décoiffé.

- C'est incroyable... souffle-t-elle en se regardant dans le miroir. Tu es très douée, et juste avec quelques épingles... Je pense que je vais me faire cette coiffure tous les jours.

  Pattenrond, son chat, semble être du même avis car il ronronne comme un moteur.
  Ron et Hermione semblent s'être mis tacitement d'accord pour ne pas reparler de leur dispute. Leurs relations est donc redevenues très amicales, quoique teintées d'un étrange formalisme. Et du côté de Amy, si le jour du bal, elle respectait ses coutumes à la perfection, aujourd'hui elle est redevenue la fan inconditionnée de Hello Kitty et de tout ce qui a trait au mignon de l'enfance, telles des couettes, des peluches, une attitude enfantine... Elle s'est aussi débarrassée de ses mèches rouges pour les remplacer par une teinture cette fois-ci durable et de couleur rose dissimulée dans ses mèches noirs.

- Jamais plus je ne me maquillerais comme hier soir ! s'exclame-t-elle en serrant avec force Doudou dans ses bras.

  Celui-ci se met à rire gaiement en susurrant le bâtonnet de surimi qu'elle lui a donné.

- Pourtant, ça t'allais comme un gant, dit Fred, quelque peu déçu.

- Je sais, mais plus jamais ! Sauf peut-être pour le mariage de Microbe et George de la Jungle.

  Je faillis recracher mon jus de citron en entendant ça, et me met à tousser, sous les ricanements de George qui me tapote doucement dans le dos. Par ailleurs, lui et moi nous sommes accordés à ne plus repenser à ce qui a failli arriver dans la forêt hier soir, juste avant qu'on rentre au château. Car le fait qu'il ait voulu passer à l'étape... peau à peau dans un moment charnel ne m'est que très gênant, ce qu'il a heureusement vite compris.
  Et il est temps, à présent, de penser aux devoirs qu'on a négligés au cours de la première semaine de vacances. Maintenant que Noël est passé, tout le monde semble plutôt ramolli - tout le monde sauf Harry qui semble inquiet, et moi, qui ais déjà fait tous les devoirs en avance sans aucune difficulté. Et vu de ce côté-là de Noël, le 24 février parait beaucoup plus proche, je n'ai toujours pas trouvé le temps d'aller au lac pour plonger l'œuf d'or dedans comme me l'a conseillé David. Au premier jour du nouveau trimestre, je retourne donc en classe, chargée de mes habituelles livres, plumes et parchemins à l'odeur de rose, en sentant également un poids en moins sur mes épaules concernant ma relation avec George. J'ai finalement décidé que ce n'était plus si important de cacher notre amour, ce qui a été pour choqué Ron.

- Vous me faites une blague, c'est ça ? dit-il. C'est un coup monté ?

- Non, Ron, soufflai-je, désespérée qu'il n'ait toujours pas compris après la centième fois répétitive.

- Tu crois vraiment que Passe-Partout le laisserait mettre une main à sa taille si c'était une blague ? dit Fred avec évidence.

- Le coup de poing dans l'escalier m'aurait suffit, approuve George, un bras sur mes épaules.

- Par Merlin... murmure Ron, l'air déconfit.

  Et ce n'est pas le seul à être choqué : les fans girls des jumeaux semblent toutes vouloir me désintégrer sur place. Certaines ont même cherché à me faire douter de George en prétextant qu'il aurait embrassé Angelina. Le problème étant que Angelina... C'est Angelina.