XV

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 - C'était remarquable, Miss Malefoy ! s'écrie la professeure McGonagall en se précipitant vers moi, ce qui, venant de sa part, m'amuse énormément et constitue un éloge extraordinaire.

  Je remarque que sa main tremble lorsqu'elle montre du doigt mon visage.

- Il faut que vous alliez voir Madame Pomfresh avant que les juges donnent leurs notes... Je vais vous accompagner, ajoute-t-elle en voyant probablement un vertige me traverser le regard.

  Par-dessus le tumulte que produit la foule, je perçois les voix des jumeaux et Amy scander mon prénom, et Hagrid crier d'une voix rauque mais toujours si obstruée pour une raison que j'ignore :

- Tu as réussi, Mélody ! Tu as réussi ! Et contre la plus grande, en plus !

  Je souris à ça avant de me frotter le front, une migraine atroce me tambourinant le crâne.

- Allons-y, Miss Malefoy, la tente des premiers secours est par-là... me dit McGonagall, une main rassurante sur mon épaule.

  Encore essoufflée et avec l'impression d'avoir une perceuse qui me perce l'oreille jusqu'à la tempe, je suis la professeure jusqu'à la sortie de l'arène, puis à l'entrée d'une deuxième tente dressée à côté de la principale, celle comportant les vestiaires. Madame Pomfresh se précipite sur moi, l'air terriblement inquiet.

- Oh, par Merlin, Miss Malefoy ! s'exclame-t-elle.

  Sans ménagement, McGonagall la laisse m'entrainer à l'intérieur. La tente a été divisée en plusieurs espaces à l'aide de paravents de toile. Je distingue la silhouette de Diggory à travers l'un d'eux, mais il ne semble pas gravement blessé. Au moins, il est assis, pas couché.

- Euh... Ça ne vous dérange pas que je m'assois un peu ? dis-je en titubant légèrement, un vertige s'éprenant de ma migraine.

- Miss Malefoy, allongez-vous vite, vous allez tomber sinon ! s'écrie Madame Pomfresh en m'aidant à m'asseoir.

  Je laisse ma tête tomber douloureusement sur l'oreiller, maugréant :

- Par Merlin, ce mal de crâne est horrible !

  Madame Pomfresh, loin de son regard rempli d'inquiétude face à mon état, examine mon visage sans cesser de ronchonner.

- L'année dernière, les Détraqueurs, cette année des dragons, qu'est-ce qu'ils vont nous amener la prochaine fois ? Contrairement à Diggory, vous avez beaucoup de plaies... Non mais regardez-moi ce nez ! Et cette oreille !... Ils n'ont vraiment aucun scrupule pour des enfants comme vous !

- Je vous en prie, Madame Pomfresh, ce n'est pas si grave... dis-je d'un ton qui se veut rassurant malgré mes douleurs physiques. Si ?

  Tout en m'examinant, elle fait apparaitre un miroir juste devant mes yeux avec la magie et ma bouche s'ouvre seule : j'ai le nez et l'oreille en sang, des égratignures sur la tempe et un bleu à la pommette. 

- Ah oui, je n'ai vraiment pas chômé... soufflai-je, dépitée.

- Vous avez chuté, n'est-ce pas ? me demande Madame Pomfresh en faisant disparaitre le miroir.

- On va dire que j'ai lâché à deux mètres de hauteur la queue d'un Serpencieux particulièrement vif d'esprit, murmurai-je, accablée par une douleur dorsale. Je dois avoir un nerf qui s'est bloqué ou je ne sais quoi, d'ailleurs...

- On s'occupera de ça après, dit-elle brusquement. Les blessures à votre visage sont de justesse superficielles... Il faut les désinfecter avant que je les soigne...

  Elle nettoie mon nez ensanglanté et la coupure profonde à mon oreille avec une compresse imbibée d'un liquide violet qui fume et me pique ardemment la peau. Je me mords alors la lèvre par la douleur, ne pouvant m'empêcher de lâcher :

Elementum  {Tome 4}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant