XXIII

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- Pourquoi tu ne veux rien nous dire ? réitère Harry.

- Si tu persistes à vouloir savoir, tu te recevras un plateau de cantine dans les dents, persifflai-je en commençant d'avance à retirer tout ce qu'il y a sur le dit plateau.

- Non ! D'accord, c'est promis, j'arrête ! dit-il précipitamment en se concentrant cette fois-ci sur son lard et ses œufs.

  J'étire un rictus.
  Ça fait bien une semaine maintenant qu'on a vu Sirius à Pré-au-Lard. Suite à ma fuite rapide de la montagne, ce sont Harry, Hermione et Ron qui m'ont retrouvé pour tenter de me faire parler alors que j'étais en compagnie des jumeaux et de Amy. Depuis, le trio ne cesse d'essayer toutes sortes de tactiques pour me faire parler sans résultat convenable car, après mûre réflexion, j'ai préféré éviter le sujet et réfléchir à toutes les possibilités auxquelles Kristine et Barty Croupton Jr (métamorphosé en Alastor par Polynectar) auraient recourt pour pouvoir faire monter Voldemort en puissance - et déjà, comment lui redonner un aspect humain. Or, la seule idée que j'ai eu est que la troisième tâche sera la phase finale pour nous achever. Encore faut-il qu'ils trouvent un moyen pour empêcher Dumbledore de nous aider. Je n'en ai pas touché un mot à Tantine et Titonc' puisque je me doute qu'ils voudront venir eux-mêmes à Poudlard pour tout arrêter... Mais il n'y a pas que ça. Premièrement, j'observe de plus en plus le comportement du faux Alastor pour remarquer un élément, un geste qui le trahirait, tout en faisant attention à ne plus l'approcher. Deuxièmement, je ne cesse de me demander où pourrait bien se trouver le véritable Fol Œil - il est impossible qu'il soit mort car Croupton Jr a besoin de ses cheveux pour prendre son apparence... Et dernièrement, George ne veut plus me laisser seule une seconde depuis que je leur ai dit mes suppositions. Ayant confiance en moi sur mes prédictions plus ou moins sombres, il craint maintenant que je sois toujours en danger et a demandé à Amy de ne jamais me lâcher d'une semelle lorsqu'elle et moi quittons les cours. Ginny et Ron ont subi la même inquiétude (silencieuse, évidemment), et les jumeaux se chargent toujours d'avoir un œil sur eux par l'intermédiaire de diverses personnes.

- Tu peux me dire ce qu'il se trame ? lâche soudain Ginny, alors assise devant moi.

- Qu'est-ce qui te fait croire que quelque chose se passe ? demande Fred avec innocence.

- Si vous croyez que je n'ai pas vu votre petit stratagème pour nous surveiller Ron et moi, répond-elle en pointant le bout de sa fourchette vers lui, vous vous mettez le doigt dans l'œil. Alors qu'est-ce qu'il y a ? Vous préparez une blague à faire comme bon quatuor des blagues ancestrales que vous êtes ?

- Tu as faux sur toute la ligne, dit George.

- Mais c'est un bon surnom à notre effigie, approuvai-je.

- Ve fonfime four vè feux ! acquiesce Amy, la bouche pleine de crumpet.

- Tomate, on n'a rien compris à ce que tu as dit, lui fait remarquer Fred.

- Ve fais ! dit-elle en continuant d'engloutir son petit-déjeuner comme une enfant face à son gâteau préféré.

  Cette vision a le don de me faire sourire alors que Ginny soupire :

- Alors pourquoi vous n'arrêtez pas de vouloir nous surveiller ?

- Nous surveiller ? répète Ron. Il n'y a que toi et Mélody qu'ils surveillent.

  Mais avant qu'on ait pu contredire ce fait, les cris des hiboux qui apportent le courrier résonne dans la Grande Salle. Hermione lève les yeux d'un air impatient, comme si elle attend quelque chose.

- Tu veux recevoir une lettre de Krum ? dis-je avec amusement.

- Ce n'est pas ça que j'attends, répond Hermione en claquant sa langue sur le palet en signe d'agacement. Je me suis abonnée à La Gazette du Sorcier. J'en ai assez que ce soient toujours les Serpentard qui nous donnent les nouvelles.

Elementum  {Tome 4}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant