Dernière année à Poudlard. (OC x Remus Lupin)

Chapitre 45 : de l'eau dans le gaz.

Jane et Remus, sous les demandes incessantes de Sirius, avaient passé la totalité des vacances au 12 square Grimmaurd. Jane n'était plus jamais seule avec son amant ; Sirius se trouvait toujours là où Remus était, ce qui ne l'étonnait pas. Ce qui l'agaçait, c'était que Tonks s'était jointe à eux. Elle s'était glissée dans leur groupe, comme si de rien n'était, subrepticement. Jane essayait de ne pas devenir paranoïaque, de ne pas voir le mal partout – après tout Tonks était la cousine de Sirius – mais c'était difficile. Surtout lorsqu'elle ne voyait que cela : Nymphadora glissant un mot à l'oreille de Remus lors du repas, les voir rire ensemble à propos de quelque chose d'insignifiant – comme le feraient deux amoureux en somme –, observer Tonks poser sa mains sur l'épaule de Remus lorsqu'elle lui parlait, ou sur le bras. Elle n'était tactile avec personne, sauf lui. Elle riait à toutes ces blagues, alors qu'elles étaient toutes mauvaises : Remus n'avait pas de talent humoristique, contrairement à Sirius. Jane attendait désespérément que Lupin prenne ses distances, mais il ne faisait rien. Il ne semblait même pas entrer dans son jeu. À vrai dire, il ne la voyait pas. Il s'en fichait comme de sa première plume. Il avait simplement l'impression de passer de bons moments avec ses camarades de l'Ordre. Mais cela rendait Jane folle de rage, elle bouillonnait intérieurement. Ne se rendait-il pas compte à quel point c'était vexant ? À quel point elle avait l'impression d'être mise de côté, et de compter autant, voire moins, que ses camarades ? Elle ne l'aurait jamais empêché de passer du temps avec Sirius, loin de là. Elle l'appréciait d'ailleurs beaucoup, elle aussi, et elle était consciente du temps qu'ils avaient à rattraper ensemble. Mais elle ne supportait pas qu'une autre femme, visiblement attirée par Remus, soit entrée dans l'équation. Elle était jalouse. Comme elle ne l'avait jamais été. Et il ne voyait rien. Et ça la rongeait.

Elle avait essayé de s'occuper avec les jumeaux, mais ceux-ci étaient absorbés par un projet dont ils ne voulaient parler à personne, et Jane ne voulait pas s'imposer. Et puis, les voir si investis lui rappela qu'elle devait travailler ses cours. Quant à Socrate, il était trop occupé à pourchasser les petites créatures qui peuplaient les rideaux, et à rendre fou Kreatur, pour accorder de l'attention à sa maîtresse. Alors elle tenta de se concentrer là-dessus, mais les gloussements de Tonks l'empêchait de penser à autre chose que ses mains posées sur l'avant-bras de son compagnon.

— Quelle cruche, marmonna-t-elle alors qu'elle essayait de traduire des runes, assise sur son lit.

— Tu parles toute seule, se moqua la voix grave de Sirius.

Il était appuyé nonchalamment sur le montant de la porte, une pomme à la main. Il croqua dedans et pénétra dans la pièce tout en poussant la porte du pied, afin de leur donner un peu d'intimité, sans la fermer totalement.

— Qui est la cruche, demanda-t-il en croquant dans sa pomme et en prenant place dans le fauteuil en face du lit.

— Je n'ai pas envie d'en parler, marmonna Jane.

— Peut-être, mais je te ferai cracher le morceau de gré ou de force. Alors ?

— Je n'ai pas envie de te mêler à mes histoires de...

— De quoi ?

— À mes histoires. Point.

— Tes histoires de couple, j'imagine ? Un problème avec Remus ?

— À part le fait qu'il fricote avec ta cousine sous mon nez ? Je ne vois pas, non, lança-t-elle sèchement.