Durant les derniers jours, la princesse n'avait effectué que des allers-retours entre le château, la source du courage et la source de la force. Urbossa était souvent venue lui rendre visite, pour la réconforter. Link n'avait pas été autorisé à partir retrouver Mipha, et Dalpa connaissait ses premières missions. Avec son père parti depuis longtemps au village d'Elimith, il se sentait seul. En tout cas, plus que d'habitude. Pour oublier son chagrin, il se rendait à la bibliothèque. N'ayant plus de sujets à étudier, il prenait des livres au hasard, sans intérêt particulier. Un jour, il croisa Zelda de nouveau dans la salle. Elle lui décocha un regard mauvais puis continua son chemin. Elle prit un nouveau livre sur les reliques sheikah. Il commençait à s'habituer aux réactions de sa protégée. Elle le détestait toute la journée, le laissait respirer uniquement lorsqu'elle-même devait fournir des efforts dans la prière ou pendant ses recherches.
Pourtant, il savait que cette haine était superficielle. Zelda le traitait ainsi seulement parce qu'elle avait besoin de s'exprimer. Il était le seul qui l'écoutait sans rien dire. Elle était talentueuse dans certaines matières, mais on les lui interdisait pour qu'elle se concentre dans celles auquelle elle échouait toujours.
Il fallait la voir à l'oeuvre dans ce qu'elle aimait faire. Elle faisait preuve de curiosité, de courage et d'ingéniosité à en rendre jaloux plus d'un. Il avait été chargé de sa protection lors de l'étude d'un sanctuaire avec un dénommé Faras, une certaine Impa et la photographe de la cérémonie d'intronisation Pru'ha. Avec eux à ses côtés, rien ne semblait pouvoir l'arrêter. Les théories fusaient de toute part.
Alors ce jour-là, dans la bibliothèque, Link se renseigna sur les anciennes reliques. Pour essayer de la comprendre. Pour tenter de l'aider, si elle l'acceptait. Cela n'arriverait sans doute jamais, mais l'espoir fait vivre comme on dit. Il voulait sincèrement lui rendre service. Zelda, avide de savoir, chercha à reprendre un livre qu'elle avait lu pour confirmer ou non une de ses hypothèses. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'on lui affirma que son chevalier servant l'avait emprunté ! Elle crut d'abord à une idée de son père pour lui faire abandonner ses recherches, puis à une action moqueuse du Héros qui ne l'avait jamais appréciée.
Ses fausses pensées partirent immédiatement. Le blond semblait plongé dans une profonde réflexion. Ses yeux ne bougeaient pas, fixant l'image présentée sur une page. Le temple du temps, comme les historiens l'imaginaient avant que l'édifice parte en miette.. En sentant du mouvement près de lui, il redressa la tête.
" Excuse-moi de te déranger, dit la princesse, légèrement embarrassée. En fait, j'avais besoin du livre, mais je pourrais repasser plus tard et... "
Il lui tendit immédiatement l'ouvrage, qu'elle prit, puis se retira après une courbette. Pas un regard pour elle. Sans savoir pourquoi, ce simple fait la perturba. Puis, la colère refit surface.
" Si il veut jouer à ça... "
Elle l'évitait sans cesse, et l'ignorait si elle le croisait. Elle s'aperçut bien vite que cette guerre là était perdue d'avance. Link restait de marbre, et ne posait jamais de questions. C'est comme si il ne faisait pas attention à elle. Sa rage tripla, ce qui n'empêcha pas le roi de les envoyer de nouveau à une source. Faras parla de Daruk et de ses difficultés à contrôler Vah'Ruta juste avant le départ. La frustration de Zelda aggrava le cas de son garde-du-corps. Il voyageait désormais avec une bombe à retardement.Sur le chemin du retour, elle observa la tablette sheikah. Elle se servait de la carte qui indiquaient leur position pour s'orienter. Après un nouvel échec, il fallait qu'elle s'occupe l'esprit. Le Héros la suivait de près, tout en laissant une certaine distance entre eux.
" Nous devons rejoindre le village Goron, annonça-t-elle. Il sera plus facile pour Daruk de piloter sa créature divine si j'y apporte quelques modifications. Il l'a déjà déplacée plusieurs fois, mais on dirait qu'il ne l'a pas encore parfaitement en main. Quand je pense que ces créatures sont de conception humaine... C'est une chance, cela veut dire que nous sommes capable de comprendre leur fonctionnement. Je percerai leurs secrets. C'est notre seule chance de sortir victorieux du combat contre Ganon. J'y arriverai, il le faut ! "
Link était toujours impressionné de la détermination dont elle faisait preuve. Il aurait aimé être aussi confiant. Mais peut-être... peut-être qu'avec les efforts de Zelda, les créatures divines et les différents Gardiens lui permettrait de ne pas avoir à se servir de son épée. Si seulement c'était possible...
La princesse commença à ralentir, puis elle s'arrêta. Il suivit le mouvement, sans comprendre. Elle tourna le visage vers lui, parlant avec difficultés, comme si chaque mot lui coûtait.
" Et toi... Cette épée que tu portes, parviens-tu à la manier convenablement ? Et cette voix qui est censée raisonner dans sa lame... Est-ce que tu l'as déjà entendue ? "
Elle s'adressait à lui pour ses recherches : voilà ce qui la rendait mal à l'aise. Il acquiesça doucement, tout en repensant à Fay. Elle ne prenait pas beaucoup de contact avec lui, mais restait dans certains de ses rêves. Le sangliers de feu restait éloigné en sa présence.
" Je m'y attendais, dit Zelda après un soupir discret. Il y au moins un de nous deux qui entends ce qu'il est censée entendre. "
Elle reprit la marche.
" Comment imaginer que tu puisses échouer, alors que tu as tout réussi. "
C'était un simple murmure, qu'elle espérait inaudible. Malheureusement pour elle, le vent avait tourné, et Link avait une très bonne ouïe. Ses grandes oreilles ne servaient pas qu'à l'embellir. Mais pour lui, elle se trompait. Sa victoire était loin d'être aussi assurée qu'elle le disait.
VOUS LISEZ
L'enfance d'un héros - The Legend of Zelda, Breath of the Wild
FanfictionLink est le Héros à la lame purificatrice. Il est censé combattre et éliminer le Fléau, ennemi d'Hyrule depuis des générations, aux côtés de la princesse Zelda. Mais c'est sans compter son passé douloureux, ses doutes et sa partenaire qui le déteste...