Feitan x Reader

Chapitre 3

Machi s'était occupée de soigner son amie mais celle-ci n'avait pas encore ouvert les yeux plongeant tout le monde dans une attente difficile à accepter. Le silence régnait dans la maison et l'air était saturé de mauvaises ondes. L'atmosphère était lourde. Ils essayaient tous de s'occuper, certains travaillant avec les enfants mais l'idée que la jeune fille ne se réveillerait surement pas dans le même état mental qu'avant son départ était dans toutes les têtes. Et si elle était traumatisée au point d'en devenir folle ? Et si elle leur en voulait et refusait de les voir ? Et si elle ne parlait plus jamais ou que ses doigts n'étaient plus fonctionnels ? Elle ne pourrait plus jamais vivre comme avant. Mais tant qu'elle ne se serait pas réveillée, tout ceci ne resterait que des hypothèses et c'est bien ça qui rendait tout le monde aussi morne : l'incertitude.

Le sujet était évité au maximum. Chacun leur tour, ils allaient veiller sur elle mais ils n'échangeaient pas un mot.

Feitan surtout dégageait une aura plus sombre que la nuit. Il s'était déjà occupé des quelques survivants du groupe mais ça n'avait pas suffi à le calmer. Leur faire souffrir mille morts était encore trop doux à ses yeux et toute la pitié qu'il pouvait avoir de temps en temps avait totalement disparue.

Il savait que cette situation n'était pas de sa faute mais il ne pouvait s'empêcher de penser que s'il avait été un peu plus prévoyant, tout ceci aurait pu être évité. Il était en colère, en colère contre ces connards, en colère contre lui, en colère contre le monde, contre le fait qu'elle ne se réveille toujours pas et même un peu contre elle de l'inquiéter autant. Malgré tout, il savait que dès qu'il la verrait, toute cette colère disparaitrait pour laisser parler ses sentiments à son égard. Et ça aussi ça l'énervait.

Il se rappelait leur enfance dans la ville de l'étoile filante, de toutes les fois où il était revenu couvert de sang et qu'elle lui avait simplement tendu un mouchoir, de tous ses accès de colère qu'elle avait essuyé sans broncher, de tous les sourires qu'elle lui avait donné, de toutes les petites attentions qu'elle avait pour lui. Il se rappelait de sa façon de rire à chaque fois qu'elle tombait, de cette force qu'elle avait de toujours voir le bon coté d'une situation et surtout de voir le meilleur en chacun. Il se souvenait qu'elle lui avait appris ce que c'était que la compassion, la douceur et l'amour. Maintenant, il se rendait compte qu'il avait risqué de perdre tout cela, de la perdre elle.

Les autres évitaient autant que possible de lui adresser la parole ou de le déranger parce qu'il n'y avait pas long feu avant qu'il ne veuille égorger quelqu'un. Si Pakunoda était là, elle aurait pu agir rationnellement et calmer un peu tout ce petit monde et Uvogine aurait réussi à les faire sourire avec une de ses bêtises mais ils n'étaient plus là.

C'était Shizuku qui restait auprès de (T/P), un livre à la main, elle jetait de fréquents coups d'œil à la belle endormie qui ne se doutait pas du tumulte qu'elle faisait naitre trop occupée à récupérer de ses blessures. Sa langue avait été rattachée et ses doigts bandés. Toutes ses autres plaies avaient été soignées et ses amis ne pouvaient rien faire d'autre pour l'instant. Shizuku pensa vaguement que si le chef avait été là, il leur en aurait atrocement voulu d'avoir laissé une chose pareille arrivée à sa petite sœur adorée.

Justement, la dite petite sœur commençait à revenir à elle. Tout son corps lui semblait douloureux et elle avait l'impression d'avoir la tête dans le brouillard mais au moins elle était en un seul morceau et ça s'était déjà bien. Elle resta encore quelques temps avant d'ouvrir les yeux. La lumière l'agressa et elle mit un peu de temps avant de pouvoir les ouvrir complétement. Shizuku n'avait pas encore remarqué l'éveil de sa protégée alors quand elle leva encore une fois les yeux de son livre, il lui échappa des mains.

"-ça y est tu es réveillée ! Comment tu te sens ?

(T/P) eut un peu de mal à répondre, sa voix était enrouée et sa bouche pâteuse ce qui n'était pas vraiment étonnant.