Chapitre 7 :

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"Il m'a brisé le cœur. Toi, tu n'as brisé que ma vie" 

Lolita, Vladimir Nabokov

Une main me secoue les épaules avec une telle vigueur que je décide d'ouvrir les yeux pour stopper ce calvaire. Les premières choses que je vois sont des grands yeux verts et une longue chevelure blonde. Jo, j'aurais du m'en douter. 

" J'adore quand tu me réveilles comme ça ... râle-je. 

- Donc pour faire bref, je sais pas c'est quoi ton problème mais c'est la première fois que tu rates le petit déjeuner et il te restes 7 min avant le début des cours. dis-tu avec une voix nonchalante. 

- Quoi ? dis-je en me relevant d'un bond. Pourquoi tu ne m'as pas réveillé avant ? 

- Katie a décrété que si tu te sentais pas bien hier soir, c'est que tu ne dors pas assez. 

- Et depuis quand tu écoutes ce que dis Katie ? soupire-je. 

- Tu devrais vraiment te dépècher Maugrey n'aime pas les retardataires. rajoutes-tu en évitant ma question, tu te recules et te diriges vers la porte. On t'attend en bas. " 

Je m'en veux d'avoir parlé comme ça à Jo, c'était mesquin de ma part. Je sais que le point faible de Jo c'est Katie. C'est pour ça que Jo balance toujours les couples de Katie. Elle est jalouse, atrocement jalouse. Et Katie ne voit rien, elle n'a jamais rien vu. Si je devais donner un chiffre je dirais que Jo est comme ça depuis au moins 3-4ans, j'ai déjà essayé de lui en parler mais elle ne veut rien savoir. Elle est persuadée que Katie ne la voit que comme une amie donc Jo sort avec des connards pour se changer les idées. Ça me ferait super plaisir de les voir ensemble mais ça me ferait une peine immense si Katie rejetait Jo. Elle n'est pas comme ça : c'est quelqu'un de calme et discret mais des fois ces réactions sont disproportionnés surtout quand ça a un rapport avec Joséphine. 

Mais au fond de moi j'ai peur qu'elles deviennent un duo. 

Je hais le petit-déjeuner dans le Grande Salle pas que les plats soient mauvais au contraire c'est excellent mais au petit-déjeuner tout le monde parle ou tout le monde te parle et je n'aime pas ça. Lorsque je viens de me réveiller, je souhaite être tranquille jusqu'au moins la première heure de cours ce que d'après moi personne n'a encore compris. Donc pouvoir m'habiller seule et me préparer seule ce n'est pas si désagréable finalement malgré qu'il ne me reste plus que 2 min. 

J'enfile mes chaussures et noue les lacets à toute vitesse. La première fois que je vais arriver en retard en plus il faut que ça soit au cours du professeur Fol-œil. Je me dépêche et arrivant dans la salle commune je vois Katie discuter avec Lee et George donc avec Fred ... aussi. Je rejoins à grand pas Jo en évitant soigneusement le regard de Fred, je ne suis pas prête à lui parler. Jo est en pleine discussion avec Alicia Spinnet elle est vraiment très gentille quoique un peu obsédée par le Quidditch. Ils sont sûrement entrain de parler de ça : Jo aimerait entrer dans l'équipe depuis que ... Katie y est, bien sûr elle ne l'a jamais avoué mais bizarrement du jour au lendemain ça l'a pris. Je dis bonjour à Alicia et je suis particulièrement étonné qu'il y est autant de monde dans la salle commune à cette heure-ci. Jo et moi partons bras-dessus bras-dessous en direction de notre premier cours. Katie nous rejoindra, elle nous rejoins toujours ... enfin de moins en moins.  

"Je t'ai menti ! Il te restait 20 min avant le premier cours mais si je te l'avais dit au départ tu ne te serais jamais levé et on aurait vraiment été en retard. m'annonce Jo tout sourire. " 

Je ne préfère par répondre. Et puis dès que je veux ouvrir la bouche je pense au rire de Fred alors je suis incapable de sortir un son. 

La matinée passe très lentement, comme si le temps ralentissait au fur et à mesure que la journée avançait. Pour ne pas laissé mes pensées vagabondées je m'acharne sur les cours. J'écoute avec une avidité renforcé et durant les pauses je m'attelle à mes devoirs. Mais lorsque le midi arriva je ne pouvait plus redouter l'échéance : j'allais devoir affronter ton regard ou pire, ton sourire. Jo et moi entrons dans la salle dans les premières, l'avantage d'avoir un trou avant le repas. Nous nous installons vers le fond de la table pour laisser les plus jeunes années devant. Jo ne cesse de regarder l'entrée et je ne peux m'empêcher de le faire aussi, mais pas pour les mêmes raisons. Nous attendons toutes 2 des personnes qui ne nous vois pas comme on le souhaiterait. Jo se tourne vers et moi, elle s'apprête à dire quelque chose. 

"Tu ne pourras pas éviter le sujet indéfiniment. 

- Je ne vois pas de quoi tu parles. je baisse les yeux sur le livre moldu que je tiens. 

- Je vois bien que quelque chose te tracasse. Katie ne l'a peut-être pas remarquée mais moi si. rétorque Jo.

- Oh donc tu veux qu'on parle de ça alors que tu es incapable de me dire la vérité sur Katie. Et n'essaie même pas de me mentir, c'est peine perdue ! Je lis en toi comme dans un livre ouvert. dis-je avec la voix plein d'amertume.

- Je ... les yeux de Jo me lance des éclaires, je me suis lancé sur une pente glissante tout ça pour avoir à éviter de parler de Fred. Tu sais que ... Katie ... Non je ne veux pas parler de ça. Jamais. jo se lève d'un seul coup et se dirige en courant vers la porte de la Grande Salle. "

Je la regarde partir, impuissante, en regrettant amèrement mon commentaire. J'aurais du me taire ! Je gâche toujours tout : d'abord Fred puis Joséphine. Purée, c'est quoi mon problème ? Je me lève à mon tour et part à la recherche de Jo pour m'excuser. Je fais les toilettes des filles puis la bibliothèque, la salle commune, le dortoir et je la trouve finalement assise sur un banc à l'extérieur à observer les licornes de Beaux Bâtons. J'aurais aimé trouver Katie pour lui demander de venir avec moi mais elle doit sûrement manger à cette heure-ci. 

"Je suis désolé. Je n'aurais pas dû te parler aussi sèchement mais ... tu sais aussi bien que moi ... qu'un jour ou l'autre on aura cette discussion. Tu ne peux pas l'éviter indéfiniment. dis-je avec une voix faible. 

- Je sais. dis Jo en continuant de regarder au loin. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle doit arriver maintenant. 

- Tu m'en parleras quand tu seras prête. je laisse un certain temps avant de répondre. Après tout on a toute la vie devant nous."


Si j'avais été là.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant