Chapitre 38

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- La nuit va être froide, fait remarquer Akemi.

- On va se transformer en glace, cool !

- Tu m'saoules.

Après un frugal repas mangé tout en marchant, les deux pèlerins décident de faire une pause pour la nuit. L'immortel cale son dos contre un bout de roche, son sac comme coussin. Il observe sa splendide amie qui grelotte de froid, en raison de sa légère tenue.

- Viens, dit-il en ouvrant ses bras.

Elle le regarde avec des yeux ronds. Son cœur bat si fort qu'elle est persuadée qu'il l'entend. Une soudaine rougeur vient colorer ses joues. A-t-il remarqué son trouble ? Elle ne le saura sans doute jamais car son visage reste le même. Pas une once d'amusement ne traverse ses superbes yeux.

- Pour éviter que tu te congèles, précise Ban.

D'un pas agile, la jeune femme se lève et se blottit dans ses bras. L'épuisement la submerge presque immédiatement. Elle baille à s'en décrocher la mâchoire. Le renard de l'avarice se contente de l'envelopper d'un tendre regard. Son nez effleure les pommettes de la prêtresse.

- Bonne nuit, lui susurre-t-il à l'oreille.

- 'nuit, souffle-t-elle dans un demi-sommeil.

La douceur de la nuit les bercent. Le rythme des respirations régulières de l'intrigante chasseuse l'endort peu à peu. La pleine lune, empli d'indulgence et de compassion, veille sur eux de sa puissance clarté pâle.

Un pépiement d'oiseau la réveille. L'esprit encore envahi par la brume du sommeil, elle relève la tête et... se retrouve nez à nez avec le visage souriant du Seven Deadly Sins. Sa bouche s'ouvre en un cri muet. Les phares du regard de l'ancien Bandit accroche le sien. Ils restent un long moment dans cette posture, immobiles, captivés par l'autre. Leurs lèvres se frôlent lentement.

Un hurlement d'animal les fait sursauter.

Gênée, Akemi s'écarte rapidement. Ban, un sourire scotché sur la bouche, la regarde avec amusement.

- On est bientôt arrivé, dit-elle soudainement.

- Cool ! Je commençais à en avoir ma claque, de grimper sur des cailloux.

- T'as déjà mal aux jambes, papi ?

- Le paysage est fade, ma belle, voilà tout.

- Pffff, ignorant.

- Ignorant toi-même !

- Techniquement, ce serait "ignorante".

- Et gnagnagna !

Ils se mettent en route tout en se chamaillant. L'appréhension mord les tripes de la chasseuse à l'épaisse chevelure dorée. Il faut qu'il soit fort. Autrement, elle devra le tuer. Elle imagine déjà le regard chargé de dégoût quand il la regardera. Quand il saura.


- Votre Majesté, la... la princesse s'est enfuie.

- Quoi ?!!! tonne le souverain.

- Elle a laissé un mot, pris quelques affaires et dérobé de la nourriture dans les cuisines. Nous avons fouillé le château de fond en comble mais...

- ET POURQUOI NE SUIS-JE AU COURANT QUE MAINTENANT ?!

Impressionné, le page bredouille une phrase d'excuse incompréhensible. Le roi pousse un long soupir, tentant de contenir le mélange de colère et d'inquiétude qui manque de submerger son esprit. Il claque des doigts. Un chevalier apparaît devant lui. Après une brève révérence, il scrute avec attention son visage parsemé de rides.

- Allez chercher Merlin et avertissez les plus proches amis de ma fille. Peut-être en sauront-ils plus sur la raison de ce départ précipité et de sa destination.

- Y compris Meliodas, Sir ?

Il se tut. Réfléchit quelques instants. Déchiré par cet insoutenable dilemme.

- Oui, dit-il d'une voix ferme. Il nous sera utile pour la retrouver.

D'un geste, il congédie le page. Soulagé, ce dernier la salle du trône à toute vitesse. Une fois seuls, il fait signe d'approcher au combattant.

- Rappelle à Meliodas sa promesse. Il ne doit en aucun cas toucher ma fille et lui dire qu'il partage ses sentiments. Sinon, tue-le.

- Sauf mon respect, Majesté, comment dois-je m'y prendre ? Il est réputé pour être immortel et la plus puissante des prisons ne peut le retenir.

- Vois-tu, mon garçon, chez les démons, la parole est sacrée. Si tu romps ta promesse, ton propre commandement se retourne contre toi. Dans le cas de notre cher "ami", sa malédiction se brisera. Soit il sombrera dans la folie en étant mortel, soit il mourra.

- Donc, je n'aurais pas besoin de le tuer de mes propres mains ?

- Eh bien, il existe un moyen de contourner ce serment.

Il dépose dans les mains de son interlocuteur une épée. Dont la lame est si claire et pure que l'on croirait détenir en sa possession un aveuglant rayon de soleil. Une arme de déesse. Pouvant tuer le plus puissant des démons.

- Je te la confie.

- Je ne vous décevrais pas, mon roi.

Il s'incline, puis, dans un rapide mouvement, disparaît.

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Coucou ! Comment ça va, la vie ? Vous faites quoi pendant les vacances ?

Dans ce chapitre, un très joli rapprochement entre Akemi et Ban.

Mais cette complicité va-t-elle durer ?

Selon vous, que lui cache Akemi ?

La fugue d'Elizabeth vous a étonné ?

Meliodas va-t-il briser sa promesse ?

La suite dans trois jours, mes loups ^^

My last loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant