Cela fait déjà un bon bout de temps qu'il galère. Honnêtement, et ça lui coûte de l'admettre, mais la chasseuse l'aidait énormément à trouver le chemin et sa grande connaissance de la faune et la flore lui était très utile. Le sentier blanc a disparu. Ne reste plus qu'une vaste étendue de plaines ainsi que de gigantesques forêts. Nuit et jour, il marche. Il avance nettement moins vite sans elle. D'ailleurs, il évite souvent de penser à elle. Ses sentiments sont confus.
- Putain, jure-t-il entre ses dents en contemplant l'horrible insecte jaunâtre sur son bras.
Il l'écrase entre deux doigts. Trop tard, malheureusement. Une épaisse boursouflure violacée apparaît. Sûrement remplie de poison. Il n'y a plus qu'à attendre de mourir. Aucun moyen de se guérir. Et sur ces terres, il sait qu'il peut mourir. Que son immortalité n'est pas invincible. Lui, le grand Ban, le célèbre renard de l'avarice des Seven Deadly Sins, survivant de la guerre contre les Dix Commandements, allait crever seul à cause d'un insecte. Quel réjouissant programme !
Une seule pensée lui vient à l'esprit. "Je vais bientôt rejoindre Elaine".
Des images viennent contrebalancer cette obscure pensée. Méliodas en train de servir à manger à des pauvres innocents. En train de rire avec Merlin et Elizabeth. Ses prises de bec avec King. Les coups de poing de Diane sur son crâne. Ses afters foireux avec Griamore, Gilthunder et Hauser.
Le rire cristallin d'Akemi. Ses douces lèvres. Son envoutant parfum. Son caractère emporté et taquin.
Les derniers mot tranchants sortis de sa bouche. Lors de ce fameux soir.
Elle comprend qu'elle ne peut le raisonner. Son sac pend sur son épaule. D'un ton rageur, ses cordes vocales vibrent :
- Tout ce que tu fais est voué à l'échec. Tu ne la ramèneras pas. Reste seul avec ton foutu égocentrisme. Tu ne reverras plus jamais, sois-en assuré. Dommage d'ailleurs, je commençais à ressentir quelque chose envers ta putain de personne. Tu te rends compte ? Moi, la "prêtresse" ? Celle qui ne sait même plus qui elle est ? Adieu, renard de l'avarice. Puisses-tu brûler dans les flammes du déni et de l'Enfer.
Il secoue la tête. Le souvenir s'évapore de sa mémoire. Comme si ce n'est qu'une image récalcitrante de fiction. Une fiction malheureusement réelle. Une fiction malheureusement sienne. Le venin se répand dans ses veines. Se fait distribuer par les coups de pompes réguliers de son cœur. Chaque seconde qui passe est une seconde de vie en moins.
Un rugissement retentit à côté de son oreille. Une horde de poules-lézards, dont une troupe se compte en millions, dévalent la pente dans sa direction. Il n'est plus sur le territoire de Cul-de-Pêche-Licorne. La mort l'attend. Il se met à courir, son sac ballotant de droite à gauche sur son épaule meurtrie.
Finalement, Elizabeth avait raison. Jamais il n'aurait dû entreprendre ce périple. Il peut mourir. L'échec lui tend les bras. Jusqu'à quand l'égoïsme va faire des ravages ?
Il faut éviter de s'attacher aux gens. On les aime jusqu'au jour où nous déçoivent. Où nous nous rendons compte que nous ne sommes que de vulgaires parasites indignes de leur attention. Et ça, ça fait plus mal que n'importe quelle douleur physique.
Sa vision se trouble. Ses jambes vacillent. Il se sent tomber. Étrangement, sa dernière pensée est pour une jeune femme à l'épaisse crinière dorée et au sourire taquin étincelant.
Allait-elle le pleurer ? Allait-elle souffrir de sa mort ? Aurait-elle envie de retourner dans le passé pour le voir vivant une dernière fois ? Ces questions n'ont pas de réponses.
- Les gars !!!! s'écrie Griamore en courant vers ses amis.
Ces derniers le regardent arriver avec un sourire non dissimulé. Du petit garçon frêle qu'il était, il est devenu un véritable colosse dont la masse musculaire ferait baver d'envie n'importe quel homme. Néanmoins, son enthousiasme enfantin n'a pas changé.
- J'ai interrogé mademoiselle Véronique et...
- Ça m'étonne qu'elle te reparle après le petit incident, le coupe Hauser en ricanant.
Griamore rougit comme une tomate. En effet, même s'il est toujours chargé de sa garde, ils ne sont que peu reparlés après que le sortilège maintenant son corps en celui d'enfant a été brisé. Il s'était retrouvé en adulte, nu comme un vers, devant la princesse, les joues devenues cramoisies. Inutile de préciser qu'il s'est fait expulsé par Geera, du moins il lui semblait que c'était elle.
- Silence, Hauser. Qu'a-t-elle dit ? s'interpose Gilthunder.
- Mademoiselle Véronique s'est violemment disputé avec le roi car il voulait qu'Elizabeth fasse un mariage royal.
- Ah, firent en cœur les deux chevaliers sacrés.
- Effectivement, c'est un problème, soupire le rosé.
Ils se mirent automatiquement à marcher dans les rues bondées de Liones. Marcher leur permet de voir plus clair dans leurs idées, ainsi que de trouver des solutions à leurs problèmes.
- Et elle lui semblait qu'elle a entendu Margaret parler à une de ses confidentes que si Meliodas s'interpose à ce mariage, elle deviendrait druide.
- Et alors ? bougonne le jeune homme à la chevelure châtain.
- Les femmes druides sont obligées de rester vierge et de ne pas être liée par les liens du mariage.
- QUOI ?!!!!!!!!!!
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Coucouuuuuu !! Comment allez-vous ?
Et oui, pour ce chapitre j'ai décidé de revenir un peu du côté de l'affaire Mélizabeth ;)
Selon vous, Ban va-t-il survivre ?
Ou Akemi va venir le sauver ?
Vont-ils réussir à trouver la grotte des Déesses ?
Merci de continuer à me lire, j'vous aime tous fort T^T
Bisouuuus :3
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My last love
Fanfiction- cover by @novirally - - Ban, tu dois t'autoriser à la pleurer, lança enfin Méliodas en s'asseyant sur un rocher. L'interpellé resta immobile, à contempler le ruisseau. Un éclair de douleur traversa brièvement son visage, indiquant au blond qu'il l...