La première bataille

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Je n'ai pas pu fermer l'œil de la nuit. Mes parents sont ravis de rencontrer mon mentor et s'apprêtent à les recevoir dans la pure tradition aristocratique.

J'ai envoyé un message au groupe Whatsapp avec Laure, Camille et Louisa, pour les briefer pour la soirée : Robes longues noires, argentées ou dorées, talons hauts, brushing parfait et maquillage léger. Je leur ai également conseillé d'apporter une bouteille de vin ou un bouquet de fleur. Cela fait très mauvais genre dans l'esprit de la noblesse, d'arriver les mains vides chez nos hôtes.

Louisa m'a aussi demandée de leur donner quelques conseils. J'ai donc passé en revue les bases de l'étiquette, juste de quoi leur permettre de survivre ce soir.

- Ne pas couper sa salade
- Toujours laisser des restes dans son assiette
- Ne pas souhaiter bon appétit
- Respecter l'ordre de placement
- Pas de coude sur la table
- Cesser de manger lorsque le maître de maison a lui-même cessé.
- Ne pas laisser son verre vide
- Ne rien dire sans que nous y soyons invités
- Si elles veulent aller aux toilettes, demander 'où elles peuvent se laver les mains'

J'appuie sur la touche d'envoi et remet mon téléphone dans ma poche. Il est temps de me rendre à l'état-major.

Je me dirige vers la salle de réunion où se rassemblent les grands généraux du Roy. Nous claquons nos talons lors de l'entrée du Généralissime, bras droit de Sa Royale Majesté. Tous les sujets concernant les garnisons, les positions de nos armées et celles de nos ennemis, sont évoqués au cours de deux prochaines heures.

Nous tombons tous d'accord sur la nécessité de renforcer les garnisons de Bourgogne et de Normandie en retirant quelques compagnies des Flandre et d'Artois. L'Aquitaine reste un duché assez tendu car historiquement lié à l'Angleterre, mais il se tient plus ou moins à carreaux depuis que j'ai envoyé des hommes là-bas.

Le Généralissime rompt la séance et nous attendons qu'il sorte pour sortir nous-même. Il est l'heure de déjeuner. Andreï me retrouve dans mon bureau en apportant mon repas favori : du boeuf stroganov, un plat typiquement russe.

Nous discutons pendant tout le déjeuner jusqu'à ce qu'il parte à l'entraînement. Pendant ce temps, je m'occupe des décrets royaux à mettre en application. Quand je termine, je décide de rejoindre mon frère. Aujourd'hui, il s'entraîne à l'équitation. Je le retrouve donc aux écuries royales.

Je scelle mon cheval et prends un tabouret pour monter. Je marche au pas vers le manège royal. Charles, le Grand Ecuyer du Roy était présent et faisait pratiquer Andreï.

C : "Bienvenu Commandant, je vous attendais. Commencez par échauffer votre monture pendant que je termine les exercices de votre frère. Je m'occupe de vous juste après."

Je hoche la tête et commence à trotter librement. Après quelques tours aux deux mains, je commence à galoper lentement. Je fais quelques exercices, en alternant le relâchement et la tension. Je sens mon cheval se poser de plus en plus sur ma main, ce qui me permet d'approfondir mes allures et de passer aux exercices d'assouplissement.

Charles finit le travail de mon frère puis se concentre sur moi. Il me fait faire une séance de dressage puis monte quelques croisillons. Je saute doucement sans pousser mon cheval dans les barres. La hauteur s'accroît au fur et à mesure puis Charles me monte un petit parcours de six obstacles d'un mètre vingt. J'enchaîne mon parcours sans faire tomber une barre puis je relâche mes rênes pour terminer ma propre séance.

Charles me félicite et caresse mon cheval sur l'encolure. Je retourne aux écuries où mon palefrenier m'aide à descendre et emmène ma monture aux soins comme d'habitude.

Andreï me rejoint devant mon boxe.

A : "Nous devrions aller nous doucher et nous changer avant le dîner."
R : "Je pue c'est ça ?"

La guerre des mondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant