La guerre des mondes

Rencontre avec le PSG

L'entraînement avec Paris est à 15h. J'ai donc eu le temps de me reposer et de faire toutes les tâches que nécessite quotidiennement l'armée, avant de me préparer.

J'ai du mal à me faire à l'idée que je vais devoir jouer avec Paris... En plus Laure m'a dit que Louisa ne pouvait pas venir à cause d'un problème familial.

Comme je l'ai annoncé dans la voiture, je vais tester les joueuses du PSG. Pas sur le plan professionnel, car ce sont d'excellentes joueuses mais sur le plan personnel. Je veux voir ce qu'elles valent réellement en terme de mentalité.

Bien sûr que je possédais des tenues de grandes marques neuves. Je savais que Mathilde sortirait sa plus belle. Mais pour mettre mon plan à exécution, j'ai décidé de ne porter qu'un équipement simple, à la limite du recyclé. Mon maillot était un peu déchiré sur le côté, mon short avait un trou et mes crampons étaient usés et sales.

Mathilde savait déjà ce que je comptais faire et nous avons eu une petite dispute à ce sujet. Elle pense qu'aucune des joueuses de Paris ne nous jugera mais je préfère voir les actes plutôt que de me fier à des paroles. Mathilde était réticente, mais elle reste sous mon autorité. C'est pourquoi nous avons alors établi un pacte. Je la laisse se présenter à elles comme la personne qu'elle est et parler de son rang, mais elle doit se taire sur tout ce qui me concerne. Je passerai donc comme une de ses amies, sans titre, sans rang et qui ne possède pas énormément de talent pour le football.

Si j'ai raison et que le PSG me juge, Mathilde se soumettra définitivement à mes ordres. Si je me trompe alors je lui accorderai une liberté totale, du moins dans la limite du raisonnable.

Je passe prendre Mathilde chez elle, avant de conduire au stade. Comme je le prévoyais, elle portait sa plus belle tenue et les crampons que Laure lui avait achetés.

Après une demi-heure environ de route très silencieuse, je me gare enfin sur le parking du stade. Laure nous y attendait. Elle était très ravie de nous voir et nous salua. Elle embrassa Mathilde et me serra la main.

Elle me regarda de la tête au pied et comprit que ce que j'avais dit hier n'était absolument pas des paroles en l'air. Je ne juge personne à part les personnes qui le font pour moi sur un premier regard. L'entraînement promet d'être grandiose.

LB : "Les filles sont déjà sur le terrain. Elles ont hâte de vous rencontrer."
M : "Nous aussi."
R : "A condition que tu respectes le fait que je ne veux pas qu'elles sachent qui je suis."
LB : "Ma bouche est scellée."
R : "Bien."

Elle nous emmena sur le terrain et toutes les têtes se tournèrent vers nous. Laure alla parler aux coachs pendant que toutes les joueuses s'approchèrent de nous. Mathilde était aux anges. Elle adore être le centre de l'attention contrairement à moi. Je suis restée un peu à l'écart pour m'éviter une crise d'angoisse et surtout pour observer les réactions de tout le monde. Certaines ont complimenté Mathilde pour sa tenue et d'autres ont été choquées quand elle s'est présentée. Quand elle leur a dit son nom et qui était sa famille, toutes les filles étaient en admiration et lui posaient beaucoup de questions.

J'étais toujours en arrière quand Mathilde me présenta comme son amie. Je savais qu'elle appréciait ce moment car c'était une occasion unique pour elle, de se placer 'au-dessus' de moi. Qu'elle en profite bien cependant mais qu'elle n'oublie pas qui je suis. Je reste son supérieur hiérarchique et je peux la mettre à pied, d'un seul claquement de doigt.

Mais pour l'instant j'oublie un peu mes valeurs et souris aux joueuses. Elles me regardèrent des pieds à la tête en haussant les sourcils. Quelques unes semblaient ne pas se soucier de mes apparences et se sont approché pour me saluer. Mais j'ai remarqué un petit groupe à l'écart, qui me regardaient en riant. Mais ce n'était pas le rire qui sort quand quelqu'un dit une blague. Non, c'était plutôt un rire de jugement, un rire hautain. Je décide de leur laisser une chance, puisque je ne suis pas tout à fait sûre qu'elles rient de moi.

L'entraînement commence. Les coachs nous font faire quelques tours de terrain puis des étirements musculaires. Nous passons ensuite aux tests de bip. En tant normal j'adore cet exercice et je détiens le record de l'armée avec 37. Mais je continue de mettre à l'épreuve les joueuses et m'arrête à 8. Tout le monde se moque un peu sauf Mathilde et Laure, qui prend des notes sur le côté.

Après les tests d'endurance, nous entamons les exercices avec le ballon. C'était difficile pour moi de faire semblant de mal jouer ou de ne pas savoir comment contrôler le ballon. Je le fais tout de même, parce que je ne veux pas gâcher ma couverture et ensuite parce que je ne veux pas tout donner pour Paris.

Cette fois j'entends distinctement les jugements des joueuses, qui se demandent comment Laure a pu me faire venir ici. Je n'y prête pas attention mais je sens Mathilde commencer à se sentir assez mal.

A la fin de la séance, personne ne vient me parler. Elles se regroupent toutes autour de Mathilde, sur la touche.

?? : "Tu es très douée dis donc ! Tu aurais ta place parmi nous !"
M : "Merci beaucoup."
?? : "Mais pourquoi tu es amie avec Riley ?"
M : "Pardon ?"
?? : "Je veux dire qu'elle est peut-être gentille et tout, mais tu devrais plutôt te rapprocher de personnes avec qui tu pourrais développer ton talent."
??? : "Je suis d'accord. Elle t'empêche d'être à ton potentiel."
?? : "En plus, tu nous as dit que tu étais noble. Ce qui se voit à ta tenue. Alors qu'elle, elle ne peut pas être comme toi."

Laure intervint dans la discussion.

LB : "Et qu'est-ce que vous en savez ? Lui avez-vous parler au moins ?"
?? : "Allez Laure tu ne peux pas croire qu'elle est de la noblesse. Je veux dire, tu as vu sa tenue ? Elle est rongée par les mites et en plus elle est nulle." 

Mon plan a parfaitement fonctionné. Mais mon sang bouillonnait. J'ai regardé Mathilde pour qu'elle dise quelque chose. Même si je lui ai demandé de ne pas dévoiler ma véritable identité, nous sommes quand même amies. A ma grande surprise, elle ne bougea pas d'un centimètre alors que les joueuses de Paris continuaient de rire.

Laure se tenait devant moi avec une expression inquiète et désolée. Elle s'éloigna un peu pour téléphoner à quelqu'un.

L'équipe décida de sortir prendre un verre et entraîna Mathilde avec elle. Elle ne me regarda même pas avant de partir avec ses nouvelles amies.

Tout se paiera Mathilde...