Une journée à Lyon

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Lorsque mon réveil sonne, un mal de crâne me scie la tête. Je n'ai pas pu fermer l'œil de la nuit. Les paroles d'Andrine et ce que j'ai ressenti quand elle m'a embrassée, résonnaient en moi dans un profond écho. Ce n'est pas que j'ai apprécié embrasser Andrine, c'est plutôt le fait que c'était une femme qui me dérange.

Mais il est absolument impossible pour moi d'être homosexuelle. Cela reviendrait à un suicide. Ni ma famille ni l'armée ne le permettrait.

Je me suis donc levée et dirigée directement vers la salle de bain pour prendre un doliprane. J'ai pris une douche pour me changer les esprits puis je me suis préparée un bol de céréales. En déjeunant, j'ai un peu travaillé sur mes dossiers militaires.

Ma colère m'a submergée en voyant que la section déployée à la frontière allemande a été balayée. Elle était supposée surveiller les mouvements allemands mais n'a pas anticipé l'insurrection. Il faudra envoyer les troupes de l'Est pour faire revenir l'ordre.

J'ai continué à feuilleter mes documents puis une sonnerie me fit revenir de le monde 'normal', de façon un peu trop brutale à mon goût.

AH : "Riley ? Je te dérange ?"
R : "Non, j'ai terminé ce que j'avais à faire."
AH : "Andrine doit repartir en fin d'après-midi, alors nous pensions que tu pourrais nous retrouver un peu plus tôt."
R : "Aucun soucis Ada. Je peux vous retrouver dès maintenant."
AH : "Cool ! Tu peux nous retrouver près de Notre Dame de la Fourvière ?"
R : "Je serai là dans vingt minutes."

Nous avons raccroché toutes les deux et je me suis changée pour mettre des vêtements un peu plus confortables et moins protocolaires.

J'ai pris mes clés et suis partie.

Quand je suis arrivée près de Notre Dame, Andrine était en train d'admirer une énième fois la Dame de fer. Ses yeux brillaient de mille feux. Ada courut vers moi lorsqu'elle me vit. J'ai embrassé les deux filles mais j'ai ressenti un petit malaise avec Andrine.

AnH : "Pouvons-nous faire comme si rien n'était arrivé ?"
R : "De quoi parlez-vous ?"

Andrine sourit et me tapa dans la main.

AnH : "Mais je compte bien continuer de te montrer les beautés de la vie."
R : "Apprends-moi."
AnH : "Seulement si tu es prête à t'ouvrir et à accepter que la vie n'est pas forcément ce que tu crois."

J'ai souri et nous sommes parties toutes les trois visiter les grands lieux de Lyon. Ada parle très bien français et connaissait tous les lieux intéressants de la ville. Andrine était un peu perdue. Elle regardait souvent autour d'elle. Elle est était vraiment mignonne.

Ada nous entraîna dans un tour audio de la ville, mais comme elle faisait le guide c'était gratuit. Andrine restait près de moi et je dois dire que la vie à ses côtés paraissait si simple et heureuse. Ada nous jetait des petits coups d'oeil confus, de temps en temps.

Vers midi nos ventres commencèrent à grogner. Nous avons donc profiter d'être dans un centre commercial pour nous reposer et déjeuner. Pendant que nous attendions nos repas, Andrine se leva et se dirigea vers un magasin Puma.

Elle revint quelques minutes plus tard avec un sac. Elle sortit un maillot de l'AS Roma et le signa. Elle le remit dans le sac et le passa.

AnH : "Tu le passeras à Erinn. Avec toute ma reconnaissance." souria-t-elle.
R : "Elle va s'évanouir. Elle vous admire tellement."
AnH : "Je dois vraiment la rencontrer."
R : "Là vous la tuerez."

Andrine ria et son rire fit courir de l'électricité le long de ma colonne vertébrale.

AH : "Alors Riley, tu comptes rejoindre notre équipe ou celle de Paris ?"
R : "Ada..."
AnH : "Paris !"
R : "Andrine, je vous adore mais je ne peux pas. Cela reviendrait à me briser le cœur et cela de Louisa. De plus, le contrat stipule que seule Louisa a l'autorité nécessaire sur moi."
AH : "Le contrat ?"
R : "Un contrat entre l'armée, Louisa et moi. C'est la seule façon pour que l'armée me laisse jouer au football."
AH : "Très strict..."
R : "Et encore vous n'avez rien vu. Louisa, Camille et Laure ont manqué de s'évanouir quand elles sont venues dîner chez moi."
AH : "Louisa m'a raconté, comme tout brillait chez toi."

J'ai souri en gloussant. Andrine se leva de nouveau pour aller payer. Je ne voulais pas mais elle a insisté. Ada me fit un petit signe qui disait que c'était vain de discuter contre Andrine. Pendant qu'elle s'éloignait, Ada rapprocha ma chaise d'elle.

R : "Oui ?"
AH : "Que se passe-t-il entre ma sœur et toi ?"
R : "Elle est juste mon professeur."
AH : "Professeur de quoi ?"
R : "De vie. Elle me montre la vie d'une autre façon."

Elle leva un sourcil et plaça une expression menaçante sur son visage.

R : "Ah non non ! Pas de cette manière là ! Elle essaie de faire en sorte que je me relâche. Que je sois moins stricte, dans la vie et avec moi-même. Vous avez une sœur vraiment exceptionnelle Ada."

 Ada souria en entendant mes mots.

AH : "Andrine a toujours été douée pour voir au-delà de la carapace que les gens mettent pour se protéger. Elle est aussi très douée pour faire sauter cette carapace. Donc si elle te garde près d'elle, ce que tu en vaux le coup."
R : "J'espère."
AH : "Elle voit quelque chose que tu ne vois pas encore en toi-même."
R : "Peut-être mais je ne vois pas quoi. Mais je la laisse me le faire découvrir."
AH : "J'espère que tu t'épanouiras à côté de ma sœur."
R : "En ce qui me concerne il n'y aura pas problème. Mais l'armée et ma famille ne le verront pas du même œil, et j'ai peur que cela ne se retourne durement contre moi."

La pensée de ce qu'ils pourraient me faire, me glaça le sang. Andrine revint vers nous après avoir eu du mal à se faire comprendre. Les Français et l'anglais ça fera toujours deux.

Nous sommes reparties à l'appartement d'Ada pour qu'Andrine puisse récupérer ses affaires. Une fois qu'elle a tout rassemblé, Ada nous conduisit à l'aéroport de Lyon. Nous avons attendu qu'Andrine enregistre ses bagages puis nous lui avons dit au revoir près de la porte d'embarquement.

Andrine me serra dans ses bras.

AnH : "Aie confiance en la vie Riley." me chuchota-t-elle.

Nous l'avons regardée s'éloigner puis Ada me ramena chez moi. Demain est le jour où je rejoindrai officiellement l'Olympique Lyonnais.

Quand je suis rentrée chez moi, je me sentais légère... Andrine a définitivement une grande influence sur moi... Je comprends pourquoi qu'Erinn l'admire tant...

La guerre des mondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant