La guerre des mondes

Mise au point

Eugénie et Louisa me ramènent dans la chambre. Je prends une serviette et la mouille pour la donner à Louisa.

ELS : "C'était la meilleure entrée en matière que j'ai jamais vu !" cria Eugénie.
R : "Pourquoi ?"
LN : "Riley tu sais que les Américaines sont connues pour paraître arrogantes et méprisantes. Tu as pu le constater par toi-même l'année dernière pendant la coupe du monde, quand Ali Krieger a affirmé qu'elles avaient les deux meilleures équipes du monde ou lors de la célébration du treizième but face à la Thaïlande."
R : "Oui cela personne n'a pu l'oublier. Pourtant j'ai trouvé la célébration d'Alex Morgan très amusante avec le thé."
LN : "Mais l'Angleterre n'est pas la Thaïlande."
R : "En effet. Vous ne semblez pas tellement apprécier les Américaines."
ELS : "C'est plus compliqué que cela. Elles sont des joueuses exceptionnelles et toutes les équipes les craignent. En tant que personnes ce sont des personnes adorables mais en tant qu'équipe..."
R : "J'avais oublié que plusieurs d'entre elles avaient joué à Lyon."
ELS : "Hope Solo, Megan Rapinoe, Alex Morgan, Morgan Brian sont les plus connues."
R : "Laure a l'air de bien s'entendre avec Tobin."
LN : "Tobin est une exception, car elle n'est pas du genre à être suffisante avec les autres."
ELS : "Louisa et moi avant eu l'occasion de jouer de nombreuses fois contre elle, et à chaque fois elle nous a fait beaucoup de mal. Son jeu sur l'aile droite est puissant lorsqu'il est associé à Kelley O'Hara."

Ce nom me fit grincer des dents. Louisa l'entendit et me claqua la tête.

Alors que je gémissais en frottant ma tête, quelqu'un frappa à la porte. Eugénie alla ouvrir.

ELS : "Riley peux-tu venir ici s'il te plaît."
R : "Que se passe-t-il ?" dis-je en m'approchant. "Oula."

Toute l'équipe américaine à l'exception de Kelley se tenait là.

R : "Que voulez-vous ?"

Eugénie me poussa pour permettre aux américaines d'entrer.

CL : "Riley, nous voulions toutes nous excuser pour ce qu'il s'est passé. Sois sûre que Kelley sera punit comme il se doit."

Je hoche la tête plus que satisfaite.

R : "Avez-vous déjà décidé quelle sera sa punition ?"
LN : "Riley !"
R : "Quoi ? Si elle faisait partie des miens, elle serait condamnée à deux mois de prison."
CL : "Elle ne jouera pas un seul match de tout le tournoi."

Elles sortirent de la chambre et Louisa me lança un regard noir.

LN : "Ne me refais plus jamais la morale sur l'honneur ou le bien."
R : "Pourquoi ?"
LN : "Parce que tu viens de me montrer que tu ne vaux pas mieux qu'une salope."

Je l'ai regardée totalement sous le choc et je pense qu'Eugénie a été aussi surprise de la réflexion de son amie.

R : "Je ne comprends pas ce genre de réflexion."
LN : "La vie n'est pas remplie que de haine ! Et ne viens pas me parler de patriotisme ou de tes valeurs à la con ! Que tu as été déçue et en colère pour la main de Kelley c'est normal, nous aussi. Que tu veuilles te venger de Kelley sur le terrain en marquant un but, c'est ce que nous voulons également. Mais tu te réjouisses de ce qui arrive à Kelley est tout simplement indigne de ce que tu prétends représenter !"
R : "Selon toi j'aurais dû la laisser s'en prendre à moi ?"
LN : "Aucune joueuse française ne souhaite faire de mal à une personne d'un point de vue personnel ! Mais toi ce n'est pas l'amour du pays mais simplement la haine qui parle ! Et tu vas faire quoi maintenant que Kelley ne joue plus à cause de toi !"
R : "Elle m'a cherchée et c'est elle que tu défends ?"
LN : "Kelley n'a absolument rien commencé, tout ça c'est dans ta tête !"
R : "Ce n'est pas moi qui ait touché le ballon de la main !"
LN : "C'était injuste je suis d'accord ! Mais ce n'est que du foot et une action dans le jeu ! Toi ton seul but c'est de lui faire du mal ! Je ne sais pas comment Mathilde a pu revenir vers toi parce que tu me dégoûtes !"

Elle sortit de la chambre en claquant la porte. Eugénie me regardait et était d'accord avec Louisa.

J'ai décidé de sortir mais quand j'ai ouvert la porte, Tobin et Alex Morgan se tenaient devant moi.

TH : "Riley, pouvons-nous parler s'il te plaît ?"
R : "Ce n'est pas vraiment le moment."
AM : "Non avons entendu ce qu'a dit Louisa. S'il te plaît, viens avec nous."

Je soupire et les suis hors de l'hôtel. Nous nous asseyons sur un banc juste devant le bâtiment.

R : "Si vous venez me demander de faire quelque chose pour O'Hara n'essayait même pas. Je ne regrette rien."
TH : "Nous ne te demanderons jamais cela. Mais nous voulons te faire comprendre que, même si ce qu'elle a fait et dit est inacceptable, Kelley est l'une des nôtres."
AM : "Elle est ma meilleure amie et connaît Tobin depuis l'enfance. Nous pouvons t'assurer qu'elle n'est pas ce que tu crois. Elle regrette vraiment cette main mais c'est comme ça. C'est tombé contre la France et nous en sommes désolées. La France ou un autre pays aurait été pareil."
TH : "Nous sommes désolées pour cette main et pour tout ce que Kelley a pu te dire. Mais comprends-la. Tu l'attaques personnellement pour une action de jeu, qui l'a blessée elle-même. Kelley est une personne chaleureuse et loyale, elle n'est pas la femme que tu penses."
R : "Je ne regrette rien. Je vous respecte toutes les deux car Laure et Eugénie vous apprécient toutes les deux, mais ne me demandez pas de faire d'effort avec O'Hara. Vous êtes américaines, je suis française. Dans nos deux cas, nous défendons uniquement nos intérêts."
TH : "Je pense que Louisa a en partie raison."
R : "C'est-à-dire ?"
AM : "Tu te sers de tes soi-disant valeurs comme excuse pour faire passer tes sentiments personnels pour de l'honneur ou je ne sais pas quoi. Car avoue-le. Ta haine envers notre amie a dépassé le stade de la déception d'une défaite lors d'un match de foot."
TH : "Nous avons hâte de jouer contre toi Riley car depuis que Laure nous a parlé de toi, nous te suivons. Mais s'il te plaît, comporte-toi comme l'aristocrate que tu es, même si cela n'effacera pas la défaite de la France l'année dernière."
R : "J'ai hâte de jouer contre vous aussi. Vous êtes deux des meilleures joueuses du monde et je vous admire. Mais la noblesse de France n'a pas à recevoir d'ordre de qui que ce soit. Et encore moins venant d'un pays qui lui doit son existence."
TH : "Nous allons te laisser, le couvre-feu arrive. Mais s'il te plaît, souviens-toi que la vie n'est faite de haine et de rancœur."

Elles me firent un high-five puis rentrèrent.

J'ai senti mon portable vibrer et j'ai vu des messages d'Andreï et de Christian :

C : "Tu es indigne de ton sang !"

A : "Père est furieux contre toi, tu déshonores toute la noblesse de France et de Russie ! Ce soir nous avons tous honte de toi !"