La réponse

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Quand je rentre chez moi, mon esprit était perturbé par toutes les nouvelles de ces derniers jours. Mon fiancé m'annonce qu'il est gay, je rencontre trois légendes du foot mondial et me voilà sur le point de devenir, footballeuse professionnelle.

Qu'est-ce qu'il m'est arrivé exactement ?

Je continue de me laisser envahir par mes pensées quand je rentre sous ma douche. L'eau chaude coule sur ma peau et c'est l'une des meilleures sensations qui puisse exister.

Je mets des vêtements confortables et me dirige vers la cuisine pour dîner. Je me prépare le plat par excellence quand la flemme nous habite : des pâtes au beurre. Une fois fini, je lis les rapports de l'armée que j'ai reçu un peu plus tôt. Vers 23h, je décide d'aller dormir.

BIP BIP BIP

Je tends mon bras pour éteindre mon alarme. Il est 7h et j'ai un conseil exceptionnel dans deux heures. Je me lève et déjeune avant d'enfiler mon uniforme de cérémonie.

Je prends mon épée avant de sortir et mets l'alarme de mon appartement. Lorsque j'arrive au QG, je me rends dans mon bureau pour lire mon courrier. Juste des décrets royaux à faire appliquer dans nos provinces. Je rédige les ordres d'application pour mes lieutenants et impose mon sceau en bas de page comme sur tous les documents officiels.

J'appelle mes lieutenants et leur donne les ordres afin qu'ils aillent les appliquer dans leurs propres rangs et terres.

Un peu avant 9h, je commence à marcher vers la grande salle de conseil. Tous les militaires de haut rang sont présents, les représentants des plus puissantes familles du Royaume et les ambassadeurs des cours d'Europe sont présents pour ce conseil exceptionnel. Sa Majesté a rassemblé ses alliés et ses sujets, afin de nous faire part d'une nouvelle importante. Une partie de la garde royale est répartie dans les escaliers et autour de la salle de conseil, tandis que l'autre se tient à l'extérieur prête à intervenir.

J'ai pris ma place derrière les grands généraux. En attendant mon Roy, j'ai repensé à ce que Louisa m'a dit hier. Ce serait peut-être le grain de folie dont n'arrête pas de me parler Mathilde...

Une musique me tire de mes pensées. Le couple royal entre dans la salle sous l'hymne de la monarchie.

Tout le monde se lève. Les hommes, les militaires et moi, faisons claquer nos talons pour saluer notre seigneur et maître.

Le Roy fait un signe de la main et toute la salle se rassoit. Les trois heures qui suivirent ont permis d'évoquer chaque duché ou provinces, ainsi que la politique étrangère. J'ai dû justifier mon avis concernant l'Angleterre alors que tout le monde me fusillait du regard.

Lorsque le Roy mit fin à l'assemblée, je suis retournée dans mon bureau. Dans le couloir, une voix m'interpella.

"Commandant."

R : "Majesté." dis-je en claquant mes talons.

"J'ai pu constater un soudain changement de politique envers nos ennemis ancestraux. D'où provient-il ?" demanda ma Reine.

R : "L'Angleterre pose de sérieux problèmes sur les terres de Normandie, de Flandre et d'Artois, Majesté. De plus, bien que votre royal fils soit le Duc de Bourgogne, le Duché reste fondamentalement allié à l'Angleterre. Or le Duché de Bourgogne est suffisamment puissant pour mettre à mal le pouvoir royal. Donc pour l'intérêt du Royaume de France, je pense qu'il est bon de ne pas laisser une occasion à la Bourgogne et l'Angleterre se s'allier."

"Avez-vous plus peur de la Bourgogne que de l'Angleterre, Commandant."

R : "Je ne crains ni l'Angleterre, ni la Bourgogne, Majesté. Je crains seulement une révolte et de voir la France plonger dans une guerre civile, à laquelle les Orléans n'hésiteront pas à prendre part contre vous."

"Considérez-vous comme un honneur de défendre un rapprochement avec l'Angleterre, alors que tous ici savent votre haine envers nos ennemis ?"

R : "Je suis le chef du clan légitimiste Majesté. Et je défendrai mon Roy et ma patrie, avec honneur et fierté, jusqu'à ce que la mort me prenne."

"Si un gouffre s'ouvrait devant mon époux et moi-même, seriez-vous à nos côtés pour nous défendre ?"

R : "Aux yeux des légitimistes, vous êtes la Reine de France, Madame. Je serai à vos côtés dans ce monde et dans l'autre, Majesté." dis-je en m'inclinant.

"J'en ferai part à mon époux, Commandant. Nous considérons tous les deux, que vous feriez honneur à la France, quel que soit la façon." dit-elle en souriant.

J'avais la forte impression qu'elle connaissait la proposition de Louisa. Qu'est-ce que je raconte, bien sûr qu'elle l'a connait... Les espions ont dû leur rapporter.

"Je ferai en sorte de le faire Majesté." dis-je en claquant mes talons.

Ma Reine me tendit un parchemin portant le sceau royal puis s'éloigna. Lorsqu'elle fut hors de mon champ de vision, je repris ma marche vers mon bureau. Une fois assise, j'ai ouvert le parchemin et parcouru le texte écrit à la plume.

C'était une autorisation officielle, signée de la main du Roy. Je pouvais désormais jouer au football, sans craindre de nuire à ma famille. Une autorisation royale est au-dessus de tout le reste. Il y avait toutefois, quelques conditions écrites. Elles ne seront pas très restrictives.

Quelqu'un frappa à ma porte.

R : "Entrez !" criais-je.

Mathilde entra dans la pièce avec un regard inquiet.

R : "Oui ?"
M : "Dis-moi que tu vas accepter l'offre de Louisa et de Laure."
R : "J'ai reçu l'autorisation royale, pour cela donc je suppose que oui. Et puis si je peux mettre un coup d'arrêt à O'Hara, ce sera avec plaisir."
M : "C'est justement ce qui me fait peur Riley."
R : "De quoi s'agit-il ?"
M : "Que tu n'acceptes l'offre que dans l'objectif de faire payer O'Hara."
R : "La France n'oublie jamais."
M : "Je le sais. Mais Kelley O'Hara est une grande joueuse et elle est belle."
R : "Et parce qu'elle est belle je devrais m'abstenir ? Nous ne sommes pas une mauvaise télé-réalité Mathilde !"
M : "La vie n'est pas faite de vengeance ! O'Hara est aussi humaine !"
R : "Es-tu en train de défendre une Américaine contre ta propre patrie ?"
M : "Je te dis juste que si tu dois devenir une footballeuse, tu dois le faire pour toi et non pour une femme qui ne sait même pas que tu existes."
R : "Elle saura bientôt."
M : "C'est justement des personnes comme O'Hara dont tu as besoin dans ta vie ! Pétillante, grande enfant, talentueuse et amoureuse de leur pays !"
R : "Aucune chance que cette fille et moi, ayons quelque chose en commun un jour."
M : "Je te parie que si. Mais peut-être que cela dépassera tout ce que tu as pu imaginer."
R : "Cela n'effacera en rien ce qu'il s'est passé !"
M : "Certes. Laure m'a proposée de faire des essais avec Paris. Tu peux peut-être venir avec moi."
R : "Hors de question ! Mon cœur est à Lyon !"

Mathilde soupira puis sortit de mon bureau. Elle essayait de me montrer les bons côtés de O'Hara et honnêtement je les voyais. Mais elle était l'opposée de moi, alors comment était-elle supposée influencer ma vie ?

Je prends mon téléphone et compose le numéro de Louisa.

LN : "Oui ?"
R : "C'est Riley. Pouvons-nous nous rencontrer quelque part ?"
LN : "Tout va bien ?"
R : "J'accepte ta proposition."

Quoi qu'il en soit, peut-être qu'un jour je devrais trouver une autre source de bonheur dans le football, pour l'instant ma seule motivation est de me retrouver sur un terrain contre Kelley O'Hara.

La guerre des mondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant