Visite

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Les visites ne furent autorisées que dix jours plus tard. Trois jours après la sortie des soins intensifs.

Mais Hellyssia n'attendait personne.

Pourtant, dès la fin de matinée, on lui annonça qu'un homme était venu la voir.

« Bonjour Mlle. Morway. Comment vous sentez vous ?

- Mieux qu'à mon arrivée en tout cas. Mais de là à dire que je vais bien...

- Vous vous souvenez de moi ?

- Vous êtes... Bob ?

- Hum... Mon nom est toujours Horace.

- Mais je préfère toujours Bob. »

L'homme s'assis dans le fauteuil près du lit d'Hellyssia.

« Très confortable, vous ne trouvez pas ?

- Plus que les lits oui.

- C'est un peu idiot de leur part.

- Non, c'est de la tactique. Tant qu'à faire des dépenses, autant qu'elles leur rapporte.

- Que voulez-vous dire ?

- Si vous faites des fauteuils confortables au lieu d'améliorer les lits, les visiteurs seront persuadés que tout est confortable, donc ils laisseront leurs familles dans cet hosto moisi.

- On peut voir les choses comme ça en effet...

- Bref, j'imagine que vous n'êtes pas là pour faire la causette...

- En effet.

- Que voulez-vous me dire ?

- Je viens vous expliquer les choses en détail.

- Quelles « choses » ?

- Laissez-moi parler, vous comprendrez...

- Bien, je vous écoute.

- Vous avez été blanchi pour le meurtre des 58 civiles et des 20 policiers en uniformes.

- Cool, ça explique pourquoi aucun Bleu n'est venu me rendre visite.

- Votre casier judiciaire a été entièrement effacé, et de nouveaux comptes bancaires ont été ouverts à votre nom.

- Pour quoi faire ?

- Pour vous permettre de reprendre une vie normale.

- Attendez, vous plaisantez ? Je peux très bien reprendre le boulot dès ma sortie et...

- Mademoiselle, tâchez de vous rappeler des termes de notre contrat.

- Je dois tuer l'autre chaque fois qu'il pointe son nez. Je sais mais...

- Vous avez signé un contrat attestant que vous quitteriez la base « sans faire d'histoires » à votre moindre échec. Hors, je crois pouvoir dire que vous avez lamentablement échoué.

- C'est juste un petit écart ! Ça ne se reproduira plus ! J'ai été un peu maladroite, c'est tout...

- Votre maladresse a mis plusieurs de nos hommes en danger. Et peut-être même le monde entier !

- Bob, soyez gentil s'il-vous-plaît... »

L'homme se leva, lui tourna le dos et déchira le contrat sous ses yeux.

« Je regrette. Mais votre engagement à expiré.

- Non... S'il-vous-plait... Non... !

- Vos effets personnels ont été déposés dans votre nouveau logement. En voici les clefs. déclara-t-il d'un ton froid, en posant un petit anneau métallique auquel une clef était accrochée sur le lit. »

Après ça, il quitta la chambre sans attendre de réponse.

« Bob ! S'il-vous-plait ! Laissez-moi encore une chance ! » cria Hellyssia dans son dos.

Mais l'homme ne se retourna même pas. Quittant calmement l'étage.

« Vous êtes une ordure !!! » s'écria-t-elle encore.

Puis elle se tût. Jusqu'à ce que deux larmes coulent lentement sur ses joues.

« Laissez-moi juste lui parler... » murmura-t-elle.

Transperce mon cœur...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant