Ce jour-là

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Ce jour-là, Hellyssia comptait, comme à son habitude, faire un rapide passage par la cafétéria afin de grappiller les plats du jour.

Abel l'avait plusieurs fois surprise pendant qu'elle faisait l'aller-retour, et lui avait rappelé plus d'une fois qu'elle pouvait demander à se faire apporter ses repas dans ses appartements.

Mais mise à part la lecture, Hellyssia ne trouvait pas grand-chose d'intéressant à faire dans la zone de Confinement-25b. Ces allées et venues étaient sa seule activité de la journée, et elle les faisait souvent de manières plutôt atypiques, afin de garder la forme.

Elle se souvenait avoir percuté quelques agents de sécurité en faisant la roue, qui l'avaient par la suite sévèrement enguirlandée.

Mais pour une fois, la journée avait bien démarrée, et elle avait décidé de ne pas se soucier de quoi que ce soit.

Le problème, c'est que contrairement à Hellyssia, les gardes de la zone de confinement avaient passé une matinée particulièrement éprouvante (cela étant dû essentiellement au programme chargé de son petit-ami).

Aussi, lorsque la brunette renversa accidentellement un agent de sécurité, celui-ci répondit violemment, et la traita de tous les noms.

« Comment oses-tu m'insulter crétin ?! s'emballa presque immédiatement la jeune femme. T'as le QI d'une table, alors ne te crois pas suffisamment supérieur pour me parler comme ça !

- Je te parle comme je veux, sous-merde ! C'est toi qui ferrais mieux de bouffer ta langue si tu ne veux pas que je te décalque !!!

- J'ai deux fois plus de force et d'intelligence que toi !

- Et moi, j'ai deux fois plus d'armement. déclara le garde en sortant un Glock 23 de sa ceinture.

- Tu te crois en droit de tirer sur moi, tocard ? Je suis un être humain tout comme toi, et que je sache, le but de tes patrons n'as jamais été de butter qui que ce soit !

- T'es pas une putain d'humaine, tu l'as pas capté ça ? T'es qu'une salope, t'as aucun droit !

- Va te faire voir ! Parce que moi au moins, j'ai un minimum de politesse.

- Nique ta politesse sale merde ! cria l'agent de sécurité. »

Le coup de feu parti presque en même temps, et la lèvre d'Hellyssia trembla.

Elle s'adossa au mur derrière elle, tâtant délicatement son débardeur gris où une tache sombre s'étalait peu à peu.

Elle se laissa glisser le long de la paroi, en murmurant :

« Qu'est-ce que tu viens de faire fils de pute... »

Abel accouru, alerté par le coup de feu.

« PUTAIN, QU'EST-CE QUE T'AS FOUTU CONNARD ! criait Hellyssia »

L'entité pris la brune dans ses bras, en proie à la panique, alors même que celle-ci agonisait doucement, étouffée par le sang qui entrait dans ses poumons.

Sa voix faiblissait de seconde en seconde, et Abel courait aussi vite que possible vers l'infirmerie, quand une autre idée germa dans son esprit.

Il fit demi-tour, et se dirigea vers le couloir de la mort.

« Abel, qu'est-ce que tu fais ? murmura Hellyssia, dont les yeux se fermaient malgré elle.

- Je vais faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais. »

Quatre agents de sécurités courraient derrière eux, suppliant Abel de les laisser prendre en charge la jeune femme.

Entrant dans le couloir, il le traversa à toute vitesse, avant d'atteindre la porte de SCP-076-1.

« Abel est-ce que tu es vraiment sûr de toi ?

- Il n'y a pas d'autres solutions. Tu me fais confiance ? »

La réponse de la brune était inaudible, et le colosse ne savait même pas si elle était encore consciente.

Horrifié, il entra dans le cube de pierre et déposa Hellyssia dans le cercueil.

Derrière lui, les quatre gardes s'étaient stoppés nets à l'entrée du cube, bloqués par la température négative de l'endroit.

Une fois que sa bien-aimée fut en lieu sûr, Abel constata la tâche rouge sur son torse.

« Vous... dit-il en s'adressant aux agents. C'est vous qui lui avez fait ça.

- Abel, calme-toi. Donne là nous, il y a peut-être encore une chance...

- QUE JE ME CALME ?! hurla-t-il en se retournant. VOUS ME DEMANDEZ DE RESTER CALME... »

La tête d'un premier homme vola.

« ... APRES CE QUE VOUS LUI AVEZ FAIT ?! »

Un deuxième fut tranché en deux.

« COMMENT OSEZ-VOUS !!! »

Les deux derniers furent impitoyablement embrochés.

C'est ainsi que le massacre commença.

Transperce mon cœur...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant