Fly with me (Caspian X)

chapitre 5: Trahison, disgrâce

La route fut longue et éprouvante, surtout psychologiquement. Pas un bruit mis à part les sabots des chevaux, centaures et minotaures. Chacun restait perdu dans ses pensées, souvent sombres.

Peter se demandait encore et encore ce qu'il aurait pu faire pour que ça ne finisse pas ainsi, et malheureusement il le savait, il aurait dû battre en retraite quand il était encore possible.

Susan revoyait le visages des soldats morts au front, le silence, seul hommage auquel elle puisse penser.

Edmund, maintenant à terre, revoyait les narniens sur le sol de la grande cour, et comment les pierres autrefois grises étaient devenues rouges. Il savait que ces images le hanteraient pour toujours et, silencieusement, il se promit que plus jamais autant de vies ne seraient perdus ainsi.

Caspian, la main gauche toujours sur celle de Nella, se rejouait la conversation qu'il avait eu avec son oncle au sujet de son père, ainsi que la façon dans la bataille s'était passée. Il avait honte de penser « je vous l'avais bien dis » mais honnêtement, il avait bien dis que c'était impossible. Il repensait aussi à la terreur qui l'avait envahi lorsqu'il avait vu la fée coincée de l'autre coté de la grille, et du soulagement de l'avoir retrouvé à ses cotés. Et c'est en voyant la pure désolation dans ses iris violettes qu'il se promit de tout faire pour que plus aucune larmes ne coulent, sinon des larmes de joie.

Enfin, Nella, la tête posée contre le dos du prince telmarin, s'était tellement mordue les lèvres qu'elles en saignaient. Elle revoyait les derniers moments passés avec tout ces narniens, ses amis. Elle remettait la faute sur elle même, pensant qu'elle aurait dû les faire évacuer plus tôt, qu'elle aurait pu en faire plus, se battre plus, défendre plus. Ces trois vies qu'elle avait sauvé en fuyant n'était pas une victoire mais un échec. Trois vies contre des centaines coincées à l'intérieur. Elle n'osait plus se regarder en face, elle avait tellement honte, elle n'était pas digne d'une fée.

Après plusieurs heures d'agonie, ils arrivèrent enfin au tombeau d'Aslan , où, à l'entente de leur pas, les narniens restés sur place sortirent de la montagne, Lucy en tête. Tous descendirent de leur monture, avec de l'aide de Caspian pour Nella, qui était blessée à la jambe. La plus jeune des Pevensie, voyant que si peu d'entre eux étaient revenus, et voyant leur sombre mine, demanda :

- Que s'est-il passé ?

- C'est à lui qu'il faut le demander. Lui répondit Peter, qui se trouvait le plus près d'elle, aux cotés de Caspian, le ton froid et accusateur.

- Moi ? S'indigna alors le prince, visé par ces accusations.

- Peter ! Prévint sa soeur derrière, mais fût ignorée.

- Vous auriez pu renoncer à cette bataille c'était encore possible.

- Non tout est à cause de vous. Si vous aviez respecté le plan, ces soldats seraient certainement encore en vie.

- Si nous étions resté ici comme je l'avais conseillé ces hommes ne seraient pas morts !

Le ton montait entre les deux hommes, sous le regard de tous et de Susan, qui redoutait qu'ils n'aillent trop loin dans leur colère. Nella, supportée par le roi Edmund, les regardait s'envoyer des reproches comme on s'envoie une balle, et sachant que sa jambe lui faisait de plus en plus mal, en avait plus qu'assez de les entendre se plaindre. Ces narniens étaient morts, leur dispute n'y changerait rien.

- Vous nous avez appelé vous ne vous souvenez pas ?

- Ce fut ma première erreur.

- Non votre première erreur a été de croire que vous pouviez guider ce peuple.