Chapitre 21: Aventure et vision du futur

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Partir fut simple, mais avancer fut plus compliqué. Nella n'avait aucune idée de la direction qu'elle devait prendre, et se laissait simplement guider par la voix. Elle démarra vers le nord, loin des forêts, de l'herbe douce et chaude, loin des fleurs dont les couleurs reflétaient celles des arcs en ciel. Mais surtout loin de sa famille, de ses amis et loin de Caspian. Voyager en solitaire n'était pas la meilleure façon de voyager, mais c'était un mal nécessaire. En tout cas, c'est ce que se répétait la fée alors qu'elle n'apercevait plus le château. Le froid commençait à se faire sentir, le ciel bleu devint blanc, et plus elle se rapprochait de l'ancien château de Jadis, plus un sentiment de vide et d'angoisse s'installait. Encore dix kilomètres et la neige tomba enfin. La température avait baissé drastiquement, et Nella sentait déjà ses ailes se geler sur place. Sachant qu'elle ne pouvait plus continuer à voler sous ce froid, elle redescendit sur le sol déjà couvert de neige et frissonna. Elle sortit son manteau de sa sacoche, repliant ses ailes, puis l'enfila, se sentant de suite beaucoup mieux. Levant les yeux, elle ne voyait que de la neige, devant, derrière, sur les cotés. Partout. Aucun arbre à l'horizon, et toujours le château de la sorcière devant elle. Soufflant, ce qui provoqua un nuage de fumée devant elle, elle entreprit de faire le premier pas, puis le deuxième, se donnant comme but de dépasser ce maudit bâtiment avant la tombée de la nuit, qui n'était qu'à deux heures de là. Elle ignora le froid sur ses orteils et ses oreilles, et avança, déterminée, jusqu'à entendre le son familier. Nella. Elle s'arrêta, tentant de s'orienter grâce à la voix, et sût qu'elle était sur le bon chemin, toujours tout droit. Son périple s'acheva alors qu'elle grimpait les montagnes entourant le château, lorsqu'une tempête tomba au dessus d'elle. De la neige mêlée à de la grêle, un vent violent et plus froid que la glace tombaient à plein régime, repoussant la fée qui n'arrivait plus à avancer. Elle chercha, dans les ténèbres, une cave ou un simple abris pour la nuit, main devant les yeux, sa capuche tombée dans son dos, gelant ses cheveux qui devenaient blancs et cassants. Le vent devenait de plus en plus violent, l'obligeant à faire un pas en arrière toutes les dix secondes. Et puis soudain, elle se sentit faible, le froid commençait à l'affecter, et personne ne pourrait venir à son secours. Elle serait perdue dans les abysses des montagnes gelées, là où personne n'ose jamais s'aventurer. Tombant à genoux, elle ferma les yeux quelques instants, respirant à plein poumons. Nella. Nella. La réponse est là. Relevant la tête, elle se rendit compte qu'il sagissait de son premier test. La montagne voulait l'éloigner, la faire rebrousser chemin, la faire abandonner.

- Non, je n'abandonnerais pas, sortit-elle difficilement, sentant ses dents claquer sous l'effet du froid.

Elle se releva alors, puisant dans ce qui lui restait d'énergie, et d'un pas chancelant, reprit la route, sous la tempête qui devenait de plus en plus forte à mesure qu'elle grimpait les rochers de la montagne.

- Je n'abandonnerais pas, répéta t-elle, alors qu'un gros grêlon frappa contre sa joue, laissant une égratignure rouge vif.

Elle continua, serrant les dents, et se mit à escalader la roche, puis tenta de se frayer un passage dans la couche de neige qui grimpait de plus en plus, marchant parfois à quatre pattes. Elle pensa à tout ce qu'elle avait laissé derrière, et ce pourquoi elle était partie, et cela suffit à lui donner le courage nécessaire pour poursuivre. Je ne peux pas renoncer maintenant, pensa t-elle. Je peux y arriver. Ses yeux s'illuminèrent, lui donnant une meilleure visibilité, et c'est grâce à cela qu'elle aperçu une cave non loin d'elle. Ne perdant pas un instant, elle se dirigea vers son futur abri, dans l'espoir de pouvoir enfin se réchauffer un minimum. Elle finit sa course à quatre pattes, le vent la poussant encore plus, et enfin, elle se laissa glisser dans l'ouverture. Plus de vent, plus de neige, plus de grêle. Il s'agissait d'un vrai soulagement pour la fée qui se posa contre la paroi rocheuse, le plus loin de l'entrée. Posant la main à terre, elle conjura des vignes à sortir du sol pour couvrir le passage, la laissant dans le noir certes, mais à l'abri de la tempête. Soufflant, elle se relaxa enfin, et serra son manteau encore plus près d'elle, et remit sa capuche sur sa tête, et c'est ainsi qu'elle s'endormit, d'un sommeil emplit de rêves, qui aussi fou que cela puisse paraître, paraissaient réels.

Fly with me (Caspian X)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant