Chapitre 3 : Direction, la ville la plus proche !

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Quand la lumière s'estompa, je me précipitai toujours vers l'avant et sans que je n'aie le temps de réagir je percutai, tête la première, le tronc d'un arbre. Une nouvelle fois, une lumière blanchâtre m'entoura, mais cette fois elle était constellée d'étoiles. Le choc m'avait quasiment fait perdre conscience.

— Espèce de vieux fou ! Et dire que j'ai eu pitié de lui ! Dégénéré, sac d'os, vieille tanche...

Pendant près de cinq minutes, un flot d'imprécations et d'injures se déversa sans interruption. Tout ce qui me venait à l'esprit y passait sans aucune retenue jusqu'à ce j'ai fait le tour de mon savoir en cette matière. Heureusement personne n'était dans le coin, sans quoi j'aurais pu avoir des ennuis.

Avec un choc comme celui-ci, j'espérai ne pas y avoir gagné une commotion cérébrale. Je me voyais mal commencer ma nouvelle vie par la recherche d'un hôpital. Mais pour commencer, les hôpitaux existaient-ils ? Y avait-il seulement des médecins compétents ?

C'était le genre de choses auxquelles je n'avais pas pensé avant de me retrouver ici. Des considérations pour le moins inquiétantes. Pour l'instant je m'étais surtout imaginé le côté fantasque de ce nouveau monde sans forcément m'appesantir pleinement sur les questions pratiques. Il s'agissait pourtant du genre d'interrogations dont les réponses allaient m'être vitales. Si je devais un jour tomber malade ou me blesser, savoir où aller pour me faire soigner serait important.

Mais la magie ne rend-elle pas tout cela sans importance ?

Dans mon monde, un tel questionnement sur les soins pouvait s'avérer être une question de vie ou de mort, en revanche ici ce n'était peut-être pas le cas. Si j'apprenais une magie de soins, la question ne se poserait pas, n'est-ce pas ?

Encore faut-il pouvoir l'apprendre... Je me demande, est-ce qu'il va aussi falloir que j'aille m'enregistrer quelque part pour obtenir une carte d'identité ou un visa ? Portent-ils seulement de l'attention à ce genre de choses ? On peut peut-être se déplacer d'un pays à l'autre sans problème... Argh, tellement de questions ! Je sens que je vais encore avoir mal à la tête.

Laissant tout cela de côté, je réalisai que j'étais assis au pied d'un arbre, au bord d'une route en terre. Le ciel ressemblait en tout point à celui du monde d'où je venais ou presque, il était d'un bleu limpide avec un soleil pour venir vous réchauffer, quelques nuages y flottaient doucement et je pouvais entendre aux alentours le gazouillis des oiseaux. Ici il n'y avait pas de pollution pour venir obscurcir les cieux et vous étouffer de ses miasmes, rien que cela valait le coup d'être mort et réincarné dans un autre monde.

Au loin je distinguai de hautes montagnes, à ma droite la route continuait et se perdait dans des plaines herbeuses. À ma gauche je pus apercevoir une chose qui me rassura.

Une ville.

Elle n'était pas tout près, j'en discernai seulement les contours, mais c'était assurément une bonne chose. À première vue, j'estimai la distance à une heure ou deux de marche, rien d'impossible. Le soleil était encore haut dans le ciel, il n'y avait pas grand-chose à craindre de ce côté-là.

— Je devrais pouvoir y arriver largement avant la nuit si je ne traîne pas.

Une fois remis du choc, je me levai et me mis à marcher dans cette direction.

La route dont j'avais parlé était en vérité plus un chemin de terre battue et de gravier qu'autre chose, pour un monde proche de l'ère médiévale, c'était déjà pas si mal. De toute manière je n'avais pas le choix. J'allais devoir m'habituer à cette nouvelle vie.

— J'espère que les choses vont bien se passer... Même si je suis heureux d'avoir une seconde chance et que toutes les connaissances de mon ancien monde me rassurent, je suis quand même un peu inquiet.

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