Une fois rassemblé, notre groupe sortit de la guilde des aventuriers. Nous prîmes la direction du nord. Sur la vingtaine d'aventuriers que nous étions, six faisaient partie des Crocs d'Aciers. L'équipe d'Émile l'Idiot Céleste comme j'aimais à le surnommer. Le reste était composé d'aventuriers débutants.
Quelques-uns se connaissaient et parlaient entre eux, mais la plupart étaient comme moi, des newbies ne faisant que suivre le mouvement.
Dans les rues de la ville, notre groupe se faisait remarquer, non pas par la taille de notre parti, c'était une chose commune de voir des équipes d'aventuriers s'en aller accomplir des quêtes, ce qui nous différenciait c'était notre leader.
Avec son armure tape-à-l'œil, Émile ne pouvait faire un pas sans se démarquer. Je commençais d'ailleurs à le soupçonner d'être plus acteur d'opérette qu'aventurier. Si on creusait un peu, j'étais certain qu'on découvrirait que ses exploits n'en étaient pas vraiment.
Ses actions avaient certainement été enjolivées de manière exagérée et il se complaisait dans une célébrité factice. En d'autres mots, c'était un profiteur.
Il saluait de temps à autre les citadins, il leur souriait et je le vis même donner quelques pièces à des enfants de réfugiés, lui valant des regards réprobateurs de certains de mes compagnons.
Ils ne lui en voulaient pas véritablement d'agir ainsi, il y avait une dure réalité dont Émile n'avait pas conscience ou alors il n'en avait que faire. Si on prenait le temps de s'attarder un peu sur leurs conditions de vie et les grognements de leurs estomacs, on comprenait qu'ils étaient dans une situation à peine plus enviable. Certains n'avaient pas dû manger depuis des jours, alors voir un tel acte faisait surgir des tréfonds de leurs âmes rancune et jalousie.
Heureusement aucun aventurier ne fit une scène et nous progressâmes rapidement.
Nous sortîmes de la ville et la laissâmes derrière nous tout en continuant à nous diriger plein nord.
La route pavée se transforma en chemin de terre et le cortège s'étira. Je décidai de le laisser prendre un peu d'avance sans pour autant le perdre de vue afin de ne pas me retrouver dans le nuage de poussière soulevé par les bottes de mes compagnons de quête. Il n'y avait pas grand-chose à voir, nous longeâmes des champs et bientôt cela fut remplacé par des plaines herbeuses. Si j'avais bien compris, on se rendait à une petite forêt pas très éloignée.
Au fil de notre pérégrination, je me retrouvai à marcher aux côtés d'une jeune fille tenant un grand bâton de mage dont le sommet était ceint d'une pierre translucide. Elle avait de longs cheveux auburn, légèrement cuivrés et un regard vert émeraude.
Elle était habillée légèrement. Elle portait un haut blanc à manches longues avec des touches de bleu et une jupe renforcée agrémentée d'un filigrane argenté, cela ressemblait à des fils d'argent cousu dans le tissu. Elle n'était certainement pas une aventurière de première ligne.
Elle était assez jolie. J'avais vu à la guilde plusieurs aventuriers tenter de l'approcher, mais elle les avait tous rembarrés sèchement.
Voyant que je la regardai, elle se tourna vers moi avec un regard assez dur.
— Tu as quelque chose à me dire ou tu comptes te rincer l'œil jusqu'à ce qu'on arrive ?
Aïe, ça fait mal. Le pire c'est qu'elle n'a pas tort, j'aurais dû arrêter de la regarder depuis un moment.
— Désolé ! Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise ! Je me disais juste que ces vêtements t'aller vraiment bien et... argh... qu'est-ce que je raconte... ce que je veux dire c'est qu'il vaudrait mieux que tu restes loin de la première ligne. Ils sont jolis, enfin... tu... ils n'ont pas l'air adapté au combat, mais... tu es une mage alors...
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Les Mondes Connectés
FantasíaJe m'appelle Hiroshi Nagami et je suis mort. Comme la plupart des gens, je pensais que cela signifierait la fin de tout, mais à la place j'ai eu la bonne surprise d'être convoqué par les Dieux. Ils m'ont alors confié une mission : Rétablir l'ordre...