Le Pacte de l'Ange Noir (ancienne version)

𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 14- Paralysie

– Pourquoi un « H » ? s'interroge Marine en me prenant la planche des mains pour l'examiner.

– Peut-être pour « Heila » ? propose Gregg en mettant ses mains dans ses poches.

Je reprends la planche et la pose au sol, je descends le curseur sur « Goodbye » et leur dis :

– Je pense qu'on devrait arrêter.

Gregg acquiesce en hochant vivement la tête :

– Je pense aussi.

Marine m'aide à rassembler les bougies et à les ranger. Gregg remet quelques livres en place sur l'étagère et nous rejoint au comptoir. Je coince la planche sous mon bras et passe mon sac sur mon épaule, nous quittons la bibliothèque. Marine me demande pendant que Gregg ferme les deux grandes portes :

– Tu veux que je te raccompagne ? Si jamais tu tombes de nouveau dans les pommes...

– Non ça va aller.

– Tu es sûre ?

– Oui Marine, ça va, ne t'inquiète pas pour moi. Rentrez bien tous les deux et bonne nuit.

–Comment peux-tu nous souhaiter une bonne nuit après ce qui vient de se passer ? s'exclame Gregg.

Il agite les bras.

– Je suis à deux doigts de m'évanouir ! crie t-il.

Marine pousse un rire et moi aussi. Mon amie passe un bras sur les épaules de Gregg en disant :

– Je te ramène, mon preux chevalier.

Il me regarde et je lui adresse un sourire pour lui faire comprendre que tout va bien, je monte dans ma voiture et lance la planche sur le siège passager puis je mets le contact.

Une fois chez moi, je retire mes talons et marche jusqu'à ma chambre, je pose la planche sur mon bureau et m'affale sur la chaise de mon bureau. Je me prends la tête dans la main. Pourquoi m'as-t-on choisie, moi ? Je sais que moi et le paranormal c'est le grand amour mais là, je ne peux plus continuer. Heila ne me dit pas ce qu'elle veut que je fasse réellement. Je décide donc de chercher sur plusieurs forums pour me débarrasser de ce fantôme. Je pourrai d'abord commencer par brûler ce maudit ruban. Je pourrai aussi faire appel à un prêtre mais je n'ai jamais eu de relation avec l'église et je ne traite pas de cas de possession seulement de hantise.

– Heather ? dit une voix qui me sort de ma rêverie.

Je tourne la tête et ferme l'onglet pour éviter qu'Alora ne me pose des questions.

– Oui ? je réponds.

Alora a des cernes violets autour de ses beaux yeux et elle est habillée d'un long peignoir gris, signe qu'elle n'arrive pas à dormir. Elle me pose une assiette avec un sandwich et un verre de coca, sur mon bureau en disant :

– Tiens, je ne savais pas si tu avais mangé alors...

– Merci.

– C'est une planche de Ouija ? demande-t-elle en touchant du bout du doigt la planche en bois recouverte d'une couche brillante et aux inscriptions de peinture noire.

– Hum, oui... s'en est une.

– Je ne savais pas que tu en avais une. Tu l'as déjà essayée ?

– Non, ne t'inquiète pas.

Alora s'assoit sur mon lit, je me retourne et je la vois trembler. Je lui demande :

– Hé, ça va ?

Alora resserre son peignoir et regarde dans le vide, sous le clair de lune, sa peau est brillante, elle me répond :

– On est en été mais j'ai l'impression que mon corps est resté en hiver.