𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 16- L'entretien ( partie 2 )

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Plus les minutes passent, plus je regrette d'être ici. La pression monte d'un cran quand la jeune femme aux cheveux de Blanche-Neige passe dans le bureau de Jonathan. J'attends une heure comme ça à fixer un point sur un mur vierge. La porte finit par s'ouvrir et la jeune fille s'en va dans un pas précipité et je manque de m'évanouir. Barbie y passe. A-t-elle plus de chance que Blanche-Neige ? Peut-être pour son physique mais les compétences intellectuelles y sont-elles ? Je jette un coup d'œil sur mon reflet que j'aperçois dans une porte transparente. Malgré mon maquillage, on devine quand même mon air fatigué. Je décide alors de retirer ma pince pour paraître moins tirée à quatre épingles. Je libère mes cheveux qui tombent sur mes épaules. Je croise les jambes et attends encore une longue heure comme ça. La porte s'ouvre et Barbie sort, l'air colérique, ses talons claquent à chacun de ses pas. Je me lève et entre à mon tour. Ce n'est pas un bureau mais un appartement entier ! La pièce est tapissée entièrement de gris, le bureau de Jonathan est en bois en face d'une énorme vitrine qui donne sur tout New York, c'est splendide et presque irréel. Son bureau est coincé entre deux grandes bibliothèques en bois massif remplies de livres. Je penche la tête pour tenter d'en lire les titres. Je reconnais un nom. H.P Lovecraft. Je fais un petit sourire. J'adore cet auteur. Je parcours les autres titres des yeux, les noms. Combien de livres il y a ici ? Les a-t-il tous lus ? Il y aussi des babioles posées sur sa bibliothèque. Le long des murs derrière moi, il y a une statuette et des canapés noirs. Il y a aussi un petit bar avec de l'alcool et une petite table. Jonathan est de dos, à fixer les gratte-ciels. Il porte un costume gris. Je referme la porte et il se retourne. Son regard me parcourt, l'air impassible, même triste. Il me fait un sourire et me dit en désignant le fauteuil devant moi :

– Je vous en prie, installez-vous.

Je m'assois et croise les jambes.

– Je pensais sincèrement ne jamais vous voir ici, avoue-t-il en ouvrant un dossier qui doit être sûrement le mien.

– Moi non plus mais la vie fait que je suis obligée de me trouver devant vous.

– Obligée ? demande-t-il avec un petit rire.

Je regarde mes mains.

– Pourquoi cela ?

Je n'ose pas répondre et reporte mon attention sur ses livres, quelques-uns ont la couverture rayée et abîmée donnant un charme magnifique aux livres. Jonathan se retourne et me sourit.

–Cessez de lorgner mes livres, Mademoiselle Collins, me lance-t-il avec un rire.

Je fais un sourire. Jonathan se lève et se dirige vers son armoire, il sort un livre et revient s'asseoir, il le glisse devant moi et je le prends délicatement car il est abîmé, sa couverture me fait sourire, c'est Le Magicien d'Oz de Lyman Frank Baum, parut en 1900. Il est abîmé et c'est l'édition originale, ce qui me donne un frisson.

–C'est la version originale...

Jonathan me sourit et j'admire le livre.

–Je serai capable de vous le voler, riai-je.

–J'ai la série complète, me dit-il. Et ce sont les éditions originales en effet.

–Arrêtez ou je reviens ici la nuit.

Jonathan retire doucement le livre et je pousse un petit cri de tristesse.

– Dites-moi pourquoi vous avez finalement décidé de venir ici.

– Alora est entrée en phase terminale et le nouveau traitement demande une certaine somme assez extravagante...

– Je suis navré pour votre sœur...

Le Pacte de l'Ange Noir (ancienne version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant