Le Pacte de l'Ange Noir (ancienne version)

𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 27- Les souvenirs

– Et voici pour vous Heather, c'est toujours un plaisir de vous voir venir ici, dit avec un sourire Mathieu, le gérant d'une grande bibliothèque.

C'était un vieil homme au visage tendre, les rides au coin de sa bouche et sur son front le faisait ressembler au Père Noël. Ses cheveux gris bouclés lui tombaient sur ses épaules, ses yeux marrons étaient de petites billes surmontant un nez fin. Il secoua sa chemise blanche en toile et sourit une nouvelle fois.

En 1851 à Londres, la capitale britannique, Heather Collins se trouvait dans une grande bibliothèque entièrement faite de bois de chêne dans le quartier de Westminster. Il y avait des échelles un peu partout grimpant sur les étagères remplies de livres du sol au plafond. La jeune demoiselle portait une robe rose à manches longues et tellement serrée au niveau de la taille qu'on se demandait comment elle pouvait respirer. Ses longs cheveux bruns tombaient gracieusement sur ses épaules. Heather attrapa son livre et le serra contre sa poitrine.

– C'est toujours un plaisir pour moi de venir ici... répondit-elle.

– Vous passerez le bonjour à Jonathan de ma part.

– Je le ferai oui.

Après un dernier sourire, elle tourna les talons et sortit. Heather posa un pied sur la rue pavée. Dehors, des vendeurs étalaient leurs produits sur des montants en bois, des chevaux hennissaient sous les coups de brosses de leurs propriétaires. Une femme passa devant elle, elle était bien vêtue et elle tenait une ombrelle. C'était une femme qui – tout comme Heather – venait de la haute société. Sa richesse était visible à sa robe pourpre adaptée à sa morphologie. Elle avait un élégant chapeau violet qui retenait ses cheveux. Elle lui fit un sourire et la salua d'un coup de tête, Heather fit de même. Elle était appréciée de tout le monde à Londres, surtout des nobles. Cette jeune anglaise était aimable, serviable et magnifique. Une calèche noire aux chevaux blancs arriva et s'arrêta devant elle. Le cocher était entièrement vêtu de noir, seul ses yeux étaient visibles. Il tourna la tête vers elle et leva son chapeau. La porte s'ouvrit et Jonathan se dévoila. Il était vêtu d'une cape noire et d'un corset de même couleur avec une chemise blanche. Il sourit. Ses traits anguleux et sa peau aussi fine que de la porcelaine lui donnait un air doux d'autant plus que ses cheveux blonds légèrement bouclés lui donnait un air d'enfant. Heather lui rendit son sourire.

– Je te dépose quelque part ? demanda-t-il.

– Non, j'arrive très bien à marcher seule.

Il pencha la tête sur le côté.

– J'ai une surprise pour toi, annonça-il.

– Oh, une surprise ?

Jonathan sourit et tendit sa main gantée, Heather l'attrapa et grimpa dans la calèche, elle s'assit à côté de Jonathan et le regarda.

– Pourquoi portes-tu des gants ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils.

Jonathan soupira et Heather posa le livre près d'elle.

– Montre-moi tes mains Jonathan.

Il la regarda et Heather pencha la tête.

– Montre-les moi.

Elle lui attrapa les mains et Jonathan n'essaya pas de s'en défaire, Heather retira les gants et eut un mouvement de recul en voyant les mains rouges et abîmées de Jonathan. Ses doigts longs et fins étaient marqués d'entailles. Elle posa son regard azur sur lui.

– Qu'as-tu fais ? l'interrogea-t-elle en passant ses doigts sur les plais.

Il baissa les yeux.