Je m'affale sur le sol de l'ascenseur, je passe une main dans mes cheveux, à bout de souffle. Si seulement j'avais quelque chose pour me protéger.
Oh non, la dague ! Elle est restée dans mon bureau !
Je ferme les yeux et j'entends mon cœur battre à toute vitesse dans ma poitrine. Je n'ai pas le temps de repenser à ce qui vient de passer que l'ascenseur s'arrête et s'ouvre. Les portes ne donnent pas sur le rez-de-chaussée mais sur un long couloir mal éclairé. La tapisserie est en train de se décoller des murs laissant une trace verdâtre. Une odeur de décomposition remplir la cabine de l'ascenseur. Où suis-je ? Je ne connaissais pas cette partie des éditions. Je me relève en me tenant à la barre de l'ascenseur. Je risque un pas à l'extérieur. L'odeur est affreuse, je couvre ma bouche avec la manche de chemise. Je marche doucement, sur mes gardes, en jetant des coups d'œil à l'ascenseur. Le maigre faisceau de lumière disparaît quand les portes se referment et je suis plongée dans le noir. Je me tiens au mur en évitant de toucher cette drôle de texture verte. Le couloir tourne et donne sur un grand parking aux faibles néons, une lumière blanche effleure le sol en béton. Je sens une peur profonde me saisir à la gorge, l'atmosphère est angoissante. Je me faufile entre les poteaux en espérant trouver la sortie. J'entends un froissement d'ailes ce qui me fait sursauter. Je me retourne et je vois Jonathan à la sortie du couloir, les mains dans les poches. Je me fige. Il lève la tête vers moi avec un étrange air tranquille. Où est Antoine ?
Je retire vite fait mes talons et me mets à courir. Jonathan se lance à ma poursuite. Je cours aussi vite que je peux à travers ce parking souterrain, je frôle les voitures et je prie pour ne pas chuter. J'accélère, je dois le semer. Je lance un coup d'œil derrière moi, Jonathan n'est pas très loin et il est près de me rattraper. Je réunis mes dernières forces et je tente de le devancer. L'oxygène me manque, j'ai la gorge qui me brûle ainsi que tous mes muscles. Quand je n'entends plus de pas, je plonge près d'une voiture à la couleur jaune et me plaque à celle-ci. Ma respiration est haletante et mes yeux me picotent, je passe mes mains dans mes cheveux. Je ramène mes genoux à ma poitrine et réprime mes sanglots. J'entends de nouveau les battements d'ailes, je tourne la tête mais je ne vois rien. Où est Jonathan ? Va-t-il me tuer ? Je pose mes mains sur la voiture et me relève un peu, je parcours en un regard circulaire l'entrepôt et les voitures de luxe, aucune trace de Jonathan ni d'Antoine. Je retombe au sol et tourne la tête.
Jonathan est assis à côté moi.
Jonathan me saisit par le bras et me plaque à son torse, il pose avec force une main sur ma bouche pour étouffer mon cri. Il resserre son bras sur ma taille, je gigote pour me défaire de son emprise, j'essaye de retirer sa main de ma bouche mais comment se sauver quand c'est un ange déchu qui vous tient ?
Il me relève et m'attire vers le couloir. J'essaye de freiner avec mes pieds nus qui s'écorchent sur le béton. Jonathan est beaucoup trop fort et il me soulève.
– Arrête de crier et je retire ma main, dit-il en appuyant sur le bouton de l'ascenseur.
Je continue de hurler et Jonathan soupire. Je lui donne un coup de tête, il recule en gémissant. Je le frappe au genou et le pousse. Jonathan se cambre et me regarde, je vois une lueur d'animosité dans son regard.
– Petite garce, gémit-il en se tenant le genou.
Je repars en courant. Mais alors que je m'apprête à sortir, Jonathan se plante devant moi. Il relève gracieusement la tête, ses ailes déployées. Il m'attrape les bras et me plaque une nouvelle fois à lui, je me débats mais il pose une main sur ma bouche avec un mouchoir satiné où d'étranges particules dorées s'en échappent. Ma vision se trouble et mon cœur ralentit. Les bras de Jonathan me soutiennent pendant que je perds connaissance.
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Le Pacte de l'Ange Noir (ancienne version)
ParanormalDeux étoiles séparées finissent toujours par se retrouver... Shakespeare a dit " l'amour est un esprit malin, l'amour est un démon : il n'y a pas d'autre mauvais ange que l'amour" Et, il a raison. Par amour, de quoi seriez-vous capable ? Pourrie...