𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 8- Les rêves

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Une fois chez moi après ma journée à la bibliothèque, j'attrape mon ordinateur et je m'allonge sur mon lit. J'essaye de me changer les idées en parcourant des vidéos, où en regardant les nouveautés concernant les livres à paraître. Malgré les choses étranges de fin de journée, j'ai pris un livre pour Alora. Je ne sais pas de quelle catégorie. Après l'épisode de cet fin d'après-midi, ma journée a été plutôt tranquille. Gregg a continué ses pitreries mais cette fois, elles étaient réservées à Marine. Je cherche sur Google Maps où se situent les éditions Fallstar. Elles sont situées à une heure de la bibliothèque, dans le premier arrondissement, parmi les buildings. Je cherche sur quelques sites le numéro de l'association pour prendre un rendez-vous et l'adresse g-mail. Quelqu'un toque à ma porte, je tourne la tête et regarde ma mère, elle passe sa main sur sa robe bleue et s'assoit sur mon lit, elle me demande en repoussant une mèche de mon visage :

– Ta journée c'est bien passée ?

– Oui, c'était une journée comme une autre.

Je tapote sur le clavier. J'ai enfin trouvé un site où le numéro de Fallstar est indiqué ainsi que l'adresse g-mail. Je m'avance pour sortir de mon tiroir un calepin et un stylo, je griffonne dessus. Ma mère me demande :

– Qu'est-ce que c'est ?

– Mon « peut-être » futur travail.

– Heather, tu sais qu'il encore temps de renoncer...

Je me relève et enfonce mes mains dans le matelas. Je plisse les yeux et fais remarquer à ma mère :

– Qu'est-ce que ça veut dire ? Pourquoi vous renoncez à sauver Alora ?

Ma mère me regarde avec des yeux brillants, elle pose sa main avec ses ongles vernis de rouge sur la mienne en me disant à voix basse :

– Ma chérie on ne peut pas sauver Alora, même si ça nous brise. La maladie aura raison d'elle et tu le sais. Prolonger sa vie, c'est prolonger ses souffrances.

– Mais le traitement atténue la douleur, le docteur Peter l'a dit.

– C'est un médecin qui dit seulement ce qu'on lui dit de dire, tu n'es pas à la place d'Alora et lui non plus.

– Toi non plus maman. Je me battrai jusqu'au bout.

Elle me pose une main sur la joue et me la caresse, ma mère pousse un soupir tremblant et me dit avec un sourire :

– Je suis fière de toi ma puce.

Je baisse les yeux et la prends dans mes bras, je pose mon menton dans son cou et regarde ma commode pendant que ma mère me berce. Malgré mes vingt et un ans et mon indépendance à New York, quand je suis dans ses bras j'ai l'impression de redevenir petite fille. Une petite fille sans soucis avec un monde à base de princesses et de fées, sans la douleur d'un cancer attaquant sa sœur, sans les responsabilités d'un travail, l'incompréhension due à une marque et des événements inexplicables. C'est exactement ce que je me disais, l'inconnu.

L'inconnu du phénomène du livre volant à la bibliothèque, l'inconnu de la marque, me fait peur. J'étreins alors ma mère qui finit par se lever quelques secondes après, elle me dit en croisant les mains :

– J'ai préparé une quiche lorraine, tu devrais venir avant qu'elle ne refroidisse.

– Merci maman, c'est super que vous soyez ici même si je suis pas mal prise par le travail.

Elle me fait un sourire et, quelque chose sur ma table de chevet attire son attention. Elle passe sa main sur le ruban posé sur un livre, l'air visiblement contrarié de voir une telle chose. Je lève un sourcil face à cette réaction, plutôt... déconcertante. Ma mère le prend et me demande :

Le Pacte de l'Ange Noir (ancienne version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant