Le Pacte de l'Ange Noir (ancienne version)

𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 32- La déchéance

– Aouh... se plaint Jonathan.

– Arrête de bouger, lui ordonnai-je en lui tamponnant sa blessure au front à l'aide d'une compresse.

Jonathan est assis sur le rebord de son lavabo. Son torse est couvert d'égratignures et d'hématomes violets certains virent déjà au jaune. Ça fait une heure que j'essaye de le réparer.

Lilith est neutralisée dans sa boîte, je me souviens de presque tout, Damon a disparu je ne sais où, plus rien ne peut encore une fois détruire ma vie avec Jonathan. Antoine a rangé la boîte contenant Lilith dans un coffre-fort et une sorcière, une connaissance de Jonathan, doit venir la prendre pour la cacher dans un endroit encore plus sécurisé. Franchement, qu'est-ce qui peut être encore plus sécurisé que le coffre-fort d'un ange déchu ?

– Ça fait mal, gémit Jonathan pendant que je pose un pansement.

– Tu ne vas pas chipoter pour ça quand même ?

Il me regarde avec un sourire. Je repose la compresse en disant :

– Voilà, ça devrait suffire.

– Merci Mademoiselle Collins...

Je souris et empile les cotons utilisés.

– Oh mais je vous en prie Monsieur Fallstar, ce n'est pas tous les jours qu'on voit son patron se faire casser la figure par une déesse des Enfers.

Jonathan me vole un baiser.

– Qu'est-ce que tu vas dire à tes employés pour le carnage dans l'édition ? je lui demande.

Il soupire et croise les mains.

– Je vais dire que de dangereux cambrioleurs nous ont demandés une somme d'argent sous menace de faire exploser l'entreprise avec tous les employés.

– Ils vont croire à ça ?

– Bien sûr que oui.

Je souris. Jonathan lève la main et me tapote doucement le nez, il a l'air fatigué.

– Tu peux me dire quel âge tu as ? je demande.

– Je suis beaucoup trop vieux... plaisante-t-il. Pourquoi tu veux savoir ça ? De toutes les questions que tu peux me poser tu choisis celle-là ?

Je fais une moue et lui donne un petit coup dans l'épaule.

– C'est ma phrase ça, dis-je en refermant le désinfectant que je range dans ma trousse à pharmacie avant de jeter les cotons.

– Je peux te dire mon âge terrestre si tu veux, reprend-il.

Je hoche la tête.

– J'ai trente ans.

Il sourit mais j'ai l'impression qu'il va tomber du lavabo à tout moment. Il entoure ma taille de ses bras musclés et pose sa tête au creux de mon ventre. Je passe ma main dans ses cheveux blonds et tire un peu sur les racines. Il me dit :

– Je suis tellement heureux qu'on soit enfin réunis.

Le lendemain matin, quand j'arrive aux Éditions, Ana se précipite vers moi. Je regarde autour de moi, tout est brisé, témoins de la bataille entre Lilith et Jonathan. Les vitres ont explosé, le bureau d'Ana est cassé. J'ai un hoquet en voyant la flaque noirâtre sur le sol. Il y a seulement quelques employés, qui regardent avec un air interloqué les dégâts.

– Oh mon dieu c'est terrible, tu vas bien ? s'exclame Ana en m'accompagnant vers l'ascenseur.

Du personnel est en train de réparer l'escalier et le bureau d'Ana ainsi que les vitres et le onzième étage.