Le Pacte de l'Ange Noir (ancienne version)

𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 31- Le combat des déchus

Le lendemain, Jonathan et moi arrivons aux éditions Fallstar. Ce matin, il a mis dans une mallette noire la dague et la boîte. C'est une petite boîte, pas plus grande qu'une boîte à chaussure. Elle est en bois ancien avec des gravures dessus, il y a un rubis ressemblant à un œil de serpent sur le couvercle. Nous rendre aux éditions Fallstar est risqué, Lilith peut apparaître à tout moment. Le chien qui m'a mordu était une créature envoyée par cette déesse. Les gardes du corps et Antoine nous encerclent. Je ne savais pas qu'ils étaient au courant que Jonathan était un ange, à moins qu'eux aussi soient des créatures surnaturelles.

Ana écarquille les yeux en me voyant si proche de mon patron. Je regarde Jonathan et lie ma main à la sienne, il la serre. Nous entrons dans l'ascenseur. Jonathan appuie sur le bouton et me dit :

– Je ne sais pas quand Lilith décidera d'intervenir.

– Moi non plus, elle serait capable de venir devant tant de personnes.

– Lilith serait prête à faire n'importe quoi pour récupérer ce qui lui appartient. Pour que l'Enfer soit satisfait. Même si Lucifer a initié ce pacte, Lilith n'en reste pas moins maîtresse du jeu.

Je tourne la tête vers lui.

– Elle irait jusqu'à tuer des innocents ? demandai-je.

– C'est une déesse, la vie humaine lui importe peu, répond Jonathan en me regardant.

– Nous mettons en danger tes employés en restant ici.

J'appuie sur le bouton pour que l'ascenseur s'arrête.

– Heather qu'est-ce que tu fais ? m'interroge-t-il en me regardant avec de grands yeux.

– Je refuse de mettre en danger des vies humaines.

Il soupire et l'ascenseur redescend. Je me souviens d'un micro posé sur le bureau d'Ana, je vais faire passer une annonce aux employés pour qu'ils quittent les éditions au plus vite. Quand les portes s'ouvrent, je me mets à courir jusqu'au bureau. Ana me demande en fronçant les sourcils :

– Heather qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi est-ce que tu es... si proche de Jonathan.

– Il faut que je t'emprunte ton micro, c'est urgent.

– Que... quoi ?

Elle fronce les sourcils et elle glisse le micro vers moi tout en m'interrogeant du regard. J'appuie sur le bouton. Je prends la parole :

– Alerte à tous les employés de cette édition, merci de laisser tomber tout ce que vous êtes en train de faire et de sortir au plus vite d'ici. C'est une urgence, vous devez quitter l'établissement. Ceci n'est pas un exercice.

Je me redresse.

– Même toi Ana, dis-je en la regardant.

– Heather,je peux savoir ce qui se passe bon sang ?

– Ana, je ne peux pas t'expliquer tout de suite mais pour ta sécurité, quitte les éditions. Maintenant !

Alors qu'elle s'apprête à répliquer, Jonathan la coupe dans son élan :

– C'est un ordre Mademoiselle Thompson.

Ana nous regarde à tour de rôle avec une expression perdue, puis elle lève les mains et sort de son bureau.

– Ça devient vraiment n'importe quoi ici, marmonne t-elle en s'éloignant.

Une foule de gens sort de l'ascenseur et se dirige vers les portes. Je n'ai jamais vu autant de monde.

– Qu'est-ce que tu vas leur dire ? je demande à Jonathan.

– Rien.

– Mais... enfin, ça n'a pas de sens. On ne peut pas les faire sortir en vitesse comme ça, en leur disant que c'est une urgence. Il faudra leur dire quelque chose...